TVA Sports sans pitié envers Félix Séguin: ça sent la fin

TVA Sports sans pitié envers Félix Séguin: ça sent la fin

Par David Garel le 2025-08-25

Nous sommes déjà à la fin-août 2025, à quelques semaines du lancement de la saison de la LNH, et une atmosphère lourde, quasi-apocalyptique, plane sur les studios de TVA Sports.

Ce qui devait être un camp d'entraînement comme les autres s'apparente aujourd'hui à un compte à rebours silencieux vers la fin annoncée de la chaîne.

Et au centre de cette tourmente, un homme incarne mieux que quiconque le désespoir, la tension extrême et la pression intenable : Félix Séguin.

Car TVA Sports, c'est maintenant une chaîne condamnée. Depuis l'annonce confirmée que Bell et Crave obtiendront l'intégralité des droits de diffusion de la LNH dès 2026, la direction de TVA a cessé d'y croire.

Les équipes internes fonctionnent au ralenti, les rumeurs de fermeture circulent chaque semaine, et les téléspectateurs ont déjà migré vers Sportsnet, Crave et Amazon Prime, avant même que la station ne ferme tellement la qualité du contenu était moyenne... pour ne pas dire médiocre.

Le public est ailleurs. L'attention est ailleurs. L'argent aussi. Il ne reste à TVA Sports qu'une équipe décimée et une poignée d'employés fidèles à une cause perdue.

Pour Félix Séguin, cette saison 2025-2026 n'est pas juste une dernière chance : c'est le défi de sa vie. Il sait déjà qu'il n'y aura pas de lendemain chez TVA Sports.

Il sait aussi qu'à RDS, qui obtiendra avec Crave entre 40 et 50 matchs à partir de la saison 2026-2027, la place est occupée par l'intouchable Pierre Houde, qui ne montre aucun signe de ralentissement et envisage même de poursuivre l'aventure sur les plateformes de streaming comme Amazon Prime si on lui fait une offre.

Pour cela, il faut que Bell (RDS-Crave) accepte de la partager avec le site de streaming ou trouve une entente avec Amazon Prime. Ce qui serait très étonnant, vu que Crave est un rival direct.

Voilà la petite chance de Séguin de débarquer chez Amazon Prime.

Il sait que les dirigeants évalueront les talents en fonction de la performance, de la popularité, et de la capacité à créer un lien émotionnel avec le public. Trois critères qui, historiquement, ont toujours joué contre lui.

Il le sait. Et pourtant, il se lève chaque matin. Il vient travailler. Il monte au micro. Il décrit les matchs avec rigueur. Il fait son travail, avec la conscience permanente qu'une épée de Damoclès flotte au-dessus de sa tête.

Car Félix Séguin, ce n'est pas un imposteur. Ce n'est pas un paresseux. Ce n'est pas un incompétent. C'est un homme qui a fait un pari risqué en 2014 en quittant RDS, tanné d'être dans l'ombre de Pierre Houde, déterminé à se faire un nom dans une nouvelle structure.

Il croyait que TVA Sports pouvait rivaliser. Il croyait qu'on lui offrirait l'espace pour grandir, se perfectionner, bâtir sa propre identité.

Mais il s'est retrouvé dans un réseau instable, boudé par les fans, miné par des décisions désastreuses, et plombé par une dette abyssale.

Et aujourd'hui, il paie le prix. Pas pour ses erreurs, mais pour un contexte qu'il ne contrôle plus. Une machine défaillante, un environnement toxique, et un public qui ne l'a jamais adopté. Il avait dit, dans une entrevue à La Presse :

« Je suis conscient qu’on me juge à chaque mot. Il y a des jours où je ne suis pas capable d'aller voir ce qui se dit sur les réseaux sociaux. »

Dans un rare moment de vulnérabilité, Félix Séguin s’était confié à La Presse sur la difficulté de vivre sous les projecteurs dans un climat aussi hostile.

Cette confession traduit l’intensité de la pression psychologique qu’il endure depuis des années. Il sait qu’il marche constamment sur une corde raide.

Loin de chercher la gloire ou la reconnaissance populaire, il admet :

« Je ne fais pas ce métier-là pour être populaire. »

Et pourtant, malgré ses efforts et sa longévité à l’antenne, il sent une barrière permanente entre lui et une partie du public :

« Je n’ai jamais prétendu être Pierre Houde. Il y a une partie du public qui ne me donnera jamais une chance. »

« Il y a une partie du public qui ne me donnera jamais une chance. »

Conscient de la comparaison omniprésente avec son ancien collègue devenu icône, il déclare sans détour :

« Je sais que je suis très polarisant. »

Il ne s’est pas contenté de confier sa détresse face aux reproches publics : il a également relaté les nuits blanches qu’il passe à se remémorer ses erreurs.

Avec une honnêteté déconcertante, il révélait combien il pouvait être « très exigeant envers lui-même. Je suis le premier à savoir quand je me suis trompé », avouait-il.

Il expliquait aussi que certaines remarques touchent son intimité. Il veut simplement protéger sa vie personnelle et sa famille, face à cette pression implacable et médiatique. 

Ces mots résonnent aujourd’hui avec une amertume particulière alors que la fin de TVA Sports approche, et que Séguin se retrouve seul face à la tempête.

Et pourtant, cette saison, il devra tout donner. Délivrer sa meilleure description à vie. Montrer qu'il peut tenir la barre. Qu'il peut décrire un match de séries si jamais le Canadien se rend jusque-là. Qu'il peut être l'homme de la situation sur Amazon.

Il doit prouver que la simplicité de sa voix est aussi valable que la poésie ou l"émotion brute d'un Pierre Houde.

Il doit convaincre un Québec qui, dès l'annonce de son nom, lève les yeux au ciel. Il doit faire face aux sarcasmes, aux réseaux sociaux, aux comparaisons, aux détracteurs, aux fans qui ne veulent que le "GOAT de la description sportive".

Ce n'est pas une saison. C'est un jugement.

Et pourtant, il avance. Avec dignité. Avec courage. Parce que malgré tout, Félix Séguin croit encore qu’il peut convaincre.

Et c’est peut-être cette saison, sa dernière chez TVA Sports, qui lui offrira enfin cette rédemption que le public lui refuse depuis dix ans.

Mais une chose est certaine : ce ne sera pas facile.

Et il le sait mieux que quiconque.