La porte s'ouvre pour Kent Hughes.
Les Kings de Los Angeles ont officiellement soumis l’attaquant Arthur Kaliyev au ballottage. Si aucune des 31 autres équipes de la LNH ne le réclame dans les prochaines 24 heures, il sera alors cédé au club-école de l’équipe, le Reign d’Ontario, dans la Ligue américaine.
Cette décision, qui trottait déjà dans les rumeurs depuis quelques jours, amène une question importante : l’attaquant de 23 ans trouvera-t-il preneur ailleurs dans la LNH?
Choix de deuxième ronde (33e au total) en 2019, Kaliyev traîne depuis quelques saisons l’étiquette de grand potentiel offensif.
Doté d’un excellent tir et d’instincts de marqueur, il a connu ses meilleurs moments dans les rangs juniors, avant d’évoluer dans la LNH.
Ses meilleurs moments avec les Kings furent lors des saisons 2021-2022 et 2022-2023 où il a marqué respectivement 14 buts et 13 passes pour 27 points en 80 matchs et 13 buts et 15 passes pour 28 points en seulement 56 matchs.
Malheureusement pour lui, les Kings ne lui ont jamais véritablement offert un rôle constant, en raison d’une profondeur offensive qui ne lui donnait pas de place et d’un système défensif qui ne lui convenait pas.
Après un été marqué par des rumeurs de transaction – alors que la plupart s’attendaient à un échange autour du repêchage de 2024 –, le nouveau départ espéré en début de camp ne s’est jamais matérialisé pour Kaliyev.
Une blessure subie lors des premiers entraînements de la saison a freiné son élan. Il vient tout juste de terminer un passage de cinq matchs pour remise en forme dans la LAH, mais la direction des Kings a finalement choisi de le soumettre au ballottage pour le rétrograder.
Au sein du Canadien, Kent Hughes est toujours en quête de jeunes joueurs pouvant s’inscrire dans le nouveau noyau en reconstruction.
Un attaquant de la trempe de Kaliyev, talentueux mais toujours en quête de constance, est exactement le genre de pari qui pourrait intriguer le DG montréalais.
Par le passé, Hughes a prouvé sa volonté de donner une chance à des joueurs au potentiel offensif élevé, parfois en manque d’opportunités dans leur organisation initiale. (Dach, Newhook)
Sous les ordres de Martin St-Louis, réputé pour sa capacité à communiquer et à développer la confiance de ses joueurs, Kaliyev pourrait bénéficier d’un environnement propice à son éclosion.
Le système actuel du Canadien met de l’avant la créativité et l’initiative, autant d’éléments qui pourraient aider un franc-tireur encore en apprentissage à s’exprimer davantage.
Kaliyev ne coûte pas cher : il est sous contrat pour un an à au salaire minimum dans la LNH et deviendra agent libre avec restriction (RFA) l’été prochain.
Pour un DG comme Kent Hughes, ce genre de flexibilité salariale est un atout majeur. Montréal n’aurait pas à sacrifier d’éléments clés pour l’obtenir s’il est réclamé au ballottage.
La direction devrait être convaincue que Kaliyev possède encore le potentiel nécessaire pour percer l’alignement à moyen et long terme.
Le seul bémol pour le Canadien? L’alignement offensif montre déjà plusieurs espoirs ou jeunes joueurs en développement.
Trouver du temps de glace suffisant pour un autre projet pourrait s’avérer compliqué. Cependant, si Montréal voit en Kaliyev un talent supérieur au potentiel de certains de ses espoirs en ce moment, il pourrait mériter qu’on se donne la peine d’aménager une place pour lui.
Arthur Kaliyev est à la croisée des chemins. Pour les Kings, il ne semble plus s’inscrire dans le plan d’avenir immédiat, surtout avec la profondeur offensive dont dispose l’organisation.
Pour le Canadien, le risque demeure minime compte tenu de son faible coût et de son statut de RFA à venir.
S’il est réclamé au ballottage, Kaliyev aura peut-être enfin la chance de montrer l’étendue de son talent dans un nouveau cadre.
Reste à voir si Kent Hughes jugera que le jeu en vaut la chandelle : miser sur un franc-tireur en panne de succès immédiat, mais potentiellement explosif sous la direction de Martin St-Louis, pourrait s’avérer un coup de maître… ou un autre pari sans lendemain.
Les prochaines heures seront déterminantes pour l’avenir du jeune attaquant.
Il doit prier pour que Montréal ou un autre club le réclame. Malgré son potentiel offensif évident, Kaliyev sèche à l'extérieur de l'alignement et sa frustration découle avant tout de son manque de temps de jeu, mais aussi du sentiment de ne pas avoir droit à une véritable chance de prouver sa valeur.
Quand on voit des joueurs comme Michael Pezzetta hériter de quelques présences à peine et jouer 4 minutes – notamment lorsque Patrik Laine est grippé – cela témoigne à la fois d’un besoin criant de profondeur et du fait que le personnel d’entraîneurs cherche des solutions de rechange car St-Louis déteste utiliser des plombiers sans talent.
Sans parler de Brendan Gallagher, qui ne semble plus être capable d'avancer sur patins.
Kaliyev possède le profil idéal sur un troisième trio ou jouer sur la 2e unité d'avantage numérique. Son tir, sa créativité et sa capacité à repérer les failles défensives adverses demeurent des atouts qui, placés dans un système axé sur la relance et la mobilité, pourraient aider à prolonger la menace offensive de plus en plus dangereuse du CH.
Et sous le sytème "libre" de St-Louis, Kaliyev pourrait enfin trouver sa niche.
La question à un million de dollars : l’organisation souhaite-t-elle vraiment accorder à Kaliyev le rôle offensif nécessaire à son développement?
Si la réponse est oui, son énergie et sa fougue (pour ne pas dire sa folie, car Kaliyev peut sauter des coches) pourraient apporter ce supplément de punch qui fait parfois défaut lorsque la formation affronte des équipes physiques.
Kent Hughes a toujpurs adoré le profil de Kaliyev, même en tant qu'agent. Est-il prêt à tenter le coup de circuit, au risque de se tromper une fois de plus (Dach, Newhook)?
Qui n'essaie rien n'a rien. Et notre DG adore tenter des choses.
À suivre...