Kent Hughes est en train de jouer un jeu risqué sur le marché des transactions. Alors qu’il avait échangé Tyler Toffoli à son apogée pour Emil Heineman et Filip Mesar (un choix lointain de première ronde), et Artturi Lehkonen pour Justin Barron et un choix de deuxième ronde, il aurait refusé un choix de première ronde pour Arber Xhekaj, un défenseur qui ne sera jamais plus qu'un 6e-7e défenseur dans la LNH.
La question est légitime : pourquoi un tel refus?
Arber Xhekaj n’est pas en train de faire tourner les têtes sur la glace cette saison.
Avec seulement un point en 15 matchs, 13 tirs au but et 12 tirs bloqués, son impact semble bien limité. Pire encore, son jeu physique, qui faisait sa marque, a presque disparu. Plusieurs soirs, il rase les bandes.
Pourtant, Hughes a dit non. Pourquoi? La réponse pourrait se trouver dans son souci de protéger son image publique.
Xhekaj est populaire auprès des partisans, et le DG sait qu’il marche sur des œufs depuis ses transactions controversées.
Entre un choix de première ronde et éviter une nouvelle crise auprès des fans, il a visiblement choisi la deuxième option.
Malgré tout, il faut reconnaître que Xhekaj, à 23 ans, peut être utile à une équipe en tant qu'homme fort.
Son développement tardif lui donne encore une marge de progression, et les autres équipes de la LNH en sont bien conscientes.
Selon David Pagnotta, le téléphone de Hughes a sonné récemment pour Xhekaj, et une équipe a proposé un choix de première ronde pour l’acquérir.
Mais Hughes a refusé, affirmant aimer ce qu’il a en ce moment. Ce choix audacieux reflète soit une certaine confiance en son joueur, soit la peur de mettre le Québec entier en colère.
Pour justifier cette décision, Xhekaj devra enfin prouver sa valeur et non pas seulement en se faisant corriger contre Mathieu Olivier.
Il doit retrouver son identité de joueur physique, ce qui pourrait aussi nécessiter une intervention de Martin St-Louis. Le coach pourrait-il lui donner plus de latitude pour jouer à sa manière?
Le "Shérif" doit redevenir le shérif, celui qui imposait sa force et faisait peur à ses adversaires.
Kent Hughes joue gros. Si Xhekaj ne progresse pas, le refus de cette offre de première ronde pourrait devenir une grave erreur.
Le DG du CH aurait dû être aussi patient dans les dossiers Toffoli et Lehkonen. Surtout que Toffoli était sous contrat et que Lehkonen ne devenait qu'agent libre avec restriction.
Kent Hughes n'aura plus jamais une offre d'un choix de 1ère ronde pour Xhekaj. Comme il n'aura plus jamais de Lehkonen pour Barron.
Il s'est trompé sur toute la ligne.
Il faut dire que Martin St-Louis n'a pas aidé son DG dans ce dossier.
Depuis deux ans, Xhekaj a été la cible facile de St-Louis. À chaque erreur, l’entraîneur n’a pas hésité à le pointer du doigt, sans jamais prendre la peine de le défendre face aux critiques.
Au lieu de protéger un jeune défenseur encore en développement, il a préféré le sacrifier pour détourner l’attention des lacunes de son propre système de jeu.
Xhekaj est devenu alors plus timide, de peur de prendre une pénalité et irriter encore plus St-Louis.
St-Louis aime se présenter comme un mentor capable de transformer des jeunes joueurs. Pourtant, son traitement envers Xhekaj reflète une approche punitive et destructrice.
Ce qui devait être une « école dure » pour bâtir un défenseur robuste commence à ressembler à une tentative de briser un joueur.
Par le fait même, St-Louis a brisé la valeur de Xhekaj sur le marché des transactions. Kent Hughes n'aura plus jamais un choix de première ronde comme offre pour son homme fort.
Il a raté le bâteau.