Ce soir au Centre Bell, ce ne sera pas un simple match préparatoire. Ce sera un test ultime. Un piège pour certains. Une vitrine pour d’autres. Et surtout, une soirée qui pourrait faire basculer des destins.
Oubliez le duel face aux Penguins de Pittsburgh : l’enjeu se joue ailleurs. Dans les gradins. Dans les loges. Là où seront installés les nombreux recruteurs venus observer deux noms en particulier : Jayden Struble et Oliver Kapanen.
Deux joueurs désormais identifiés comme les principales monnaies d’échange potentielles dans les pourparlers qui agitent le marché. Deux joueurs qui ont un pied dehors.
Et ce n’est pas un hasard.
Rien n’est confirmé officiellement, mais tout le monde dans le milieu le sait : le Canadien de Montréal a proposé Jayden Struble, Joshua Roy, Oliver Kapanen aux Bruins de Boston en échange de Pavel Zacha.
Une offre sérieuse. Une offre structurée. Une offre qui démontre à quel point la direction du CH est prête à bouger rapidement.
Même si les Bruins l'ont refusé et on dit au CH d'attendre à l'Action de grâce américaine pour voir ils en étaient où au classement.
En attendant, pour que la transaction prenne de la valeur, pour qu’elle devienne irrésistible, il faut que les joueurs impliqués brillent sous les projecteurs.
Ce soir, c’est leur audition.
L’alignement de ce soir a été conçue... pour les recruteuts...
La composition du groupe A, qui affrontera les Penguins, en dit long sur les intentions du Canadien. Voici les trios et duos défensifs anticipés :
Attaque :
Laine-Kapanen-Demidov
Anderson-Evans-Gallagher
Farrell-Beck-Mesar
Davidson-Belzile-Condotta
Défense:
Matheson-Dobson
Struble-Engstrom
Del Gaizo-Clurman
Gardiens :
Montembeault
Fowler
Le fait de voir Kapanen au centre de Demidov et Laine n’est pas un clin d’œil anodin. C’est une épreuve. On veut tester sa capacité à suivre deux élites offensifs, alors qu’il a eu de la difficulté à le faire pendant les scrimmages. Et tout le monde sait qu’il n’a pas encore prouvé qu’il était prêt à jouer ce rôle à long terme.
Mais ce soir, il aura toutes les chances. Et tous les regards braqués sur lui.
Le cas Oliver Kapanen est fascinant. D’un côté, il veut prouver qu’il peut s’établir dans la LNH. Qu’il mérite un rôle offensif. Qu’il peut jouer au centre d’un trio de vedettes.
Mais en même temps, s’il joue trop bien… il facilite sa propre sortie de Montréal.
Car plus il performe, plus sa valeur augmente. Plus il séduit les recruteurs, plus il devient la clé d’un échange.
Kapanen est littéralement pris au piège. Il ne peut pas ralentir. Il ne peut pas se cacher. Mais s’il brille, il accélère sa propre exclusion.
Ce soir, il doit décider : est-ce qu’il joue pour rester… ou pour convaincre une autre équipe de le sauver?
Du côté de Jayden Struble, le constat est brutal. Il est le septième défenseur gaucher dans l’organigramme du CH, et il le sait.
Son contrat a été signé à un salaire supérieur à celui d’Arber Xhekaj. Il a joué les bons soldats toute l’année. Mais il n’a jamais pu déloger Guhle, Hutson, Matheson, ni même Engström.
Et depuis que Martin St-Louis a ouvertement vanté Xhekaj devant les journalistes, en confirmant que « ce qu’il montre est très encourageant » et qu’il allait lui « donner un bon runway », c’est comme si la hiérarchie s’était solidifiée pour de bon.
Struble le sait. Son avenir se joue ce soir.
S’il est dominant, s’il frappe, s’il transporte la rondelle avec autorité, il deviendra la carte maîtresse d’un échange.
Le Centre Bell sera rempli de recruteurs. Plusieurs équipes auront des représentants sur place, Il faudra voir si les Bruins seront représentés, alors que Pittsburgh sera aussi attentif.
Pour observer Kapanen. Struble. Beck. Tous ces jeunes que le CH pourrait utiliser dans un échange à court ou moyen terme.
Et pendant que les recruteurs seront aux aguets, les partisans feront entendre leur voix.
On s’attend à entendre résonner un chant bien particulier dans l’aréna :
« WE WANT CROSBY! »
Même si le #87 ne jouera pas ce soir, la rumeur de son départ de Pittsburgh enfle. Et les partisans montréalais veulent envoyer un message clair : le Centre Bell est prêt à l’accueillir.
À noter que Brendan Gallagher jouera sur le deuxième trio avec Evans et Anderson. Il sera aussi utilisé sur l’avantage numérique avec Dobson, Demidov, Kapanen et Dach. Une combinaison que plusieurs jugent ridicule, tant Gallagher manque de vision de jeu comparé aux autres.
Mais pour une soirée comme celle-ci, l’important n’est pas ce que Gallagher fait… mais ce que les autres montrent.
Car personne ne vient ce soir pour voir Brendan Gallagher.
Tout le monde vient pour voir Oliver Kapanen, Jayden Struble et Owen Beck.
Non, il ne faut pas oublier Owen Beck qui jouera au centre du troisième trio, entre Filip Mesar et Sean Farrell. Sur papier, ce n’est pas la ligne la plus menaçante, mais ce n’est pas ce qui importe ce soir.
Car Owen Beck, tout comme Oliver Kapanen, est clairement sur la liste d’observation des recruteurs adverses, et pour cause : il a été offert aux Islanders dans le cadre de la transaction pour Noah Dobson. Et même si cette transaction est désormais derrière nous, le message est clair comme de l'eau de roche : Kent Hughes est prêt à sacrifier Beck dans un "package deal" pour obtenir un gros morceau.
On sait que les Penguins de Pittsburgh veulent un jeune centre dans toute éventuelle transaction pour Sidney Crosby. Est-ce qu’ils préfèrent Michael Hage? Bien sûr. Beck ne lui va pas à la cheville.
Mais Hage ne bougera pas. Et c’est là que le match de ce soir prend tout son sens pour Owen Beck. Il joue contre les Penguins. Il sait qu’il est observé. Il sait que s’il performe, il augmente ses chances… de partir.
Surtout qu'il a aussi été proposé aux Bruins de Boston dans différentes offres pour Pavel Zacha.
Ce soir, c’est un piège. Un match-piège. Une audition à double tranchant.
Si Kapanen (ou Beck) est invisible, on dira qu’il n’est pas prêt.
S’il est dominant, il s’exclura lui-même.
Si Struble joue comme un vétéran, il confirmera aux Bruins qu’il peut jouer dans leur top-6.
S’il s’efface, il scellera son sort.
Le message est clair : tout est déjà en mouvement.
La roue tourne. La machine transactionnelle est activée. Et tout ce que feront ces deux joueurs ce soir sera analysé, disséqué, rapporté.
Ce soir, le Centre Bell n’est pas qu’un aréna. C’est un théâtre de décision.
Et Oliver Kapanen, Owen Beck et Jayden Struble en sont les premiers acteurs.