Un prodige à Montréal: Lane Hutson a de la compagnie

Un prodige à Montréal: Lane Hutson a de la compagnie

Par Nicolas Pérusse le 2025-06-29

Il fallait le voir pour le croire. À Montréal, l’état de choc persiste encore.

Quand le Canadien a prononcé le nom de LJ Mooney au 113e rang du repêchage 2025, les partisans ont retenu leur souffle.

Un murmure d’incrédulité a rapidement laissé place à une onde d’extase pure. On parle ici d’un joueur que plusieurs recruteurs, dont certains à l’interne, percevaient comme l’un des cinq meilleurs talents purs de la cuvée.

Et pourtant, en raison de son petit gabarit, Mooney a glissé, glissé, glissé… jusqu’à ce que Kent Hughes frappe un coup de circuit qui résonnera peut-être pendant une décennie.

Le Canadien n’a pas seulement repêché un attaquant. Il a mis la main sur un prodige. Un phénomène. Un joueur décrit par plusieurs comme le Lane Hutson des attaquants.

Logan Cooley, son cousin et vedette du Mammoth de l’Utah, ne tarit pas d’éloges à son sujet.

« On a grandi ensemble, on jouait au hockey de rue, aux mini-bâtons dans le sous-sol. Il m’a toujours challengé. C’est un compétiteur né. Il est petit, mais il est dangereux. »

@br_openice NASTY stuff from L.J. Mooney on this goal 😮‍💨 (via @IIHFhockey) #fyp #hockey #nhl #hockeytiktoks #trickshot ♬ original sound - BR_OpenIce

Cooley, qui a remporté l’or au Championnat du monde avec Équipe USA cette année, sait de quoi il parle. Il a été un choix de premier plan en 2022. Et pourtant, selon lui, Mooney pourrait être encore meilleur :

« S’il était six pieds deux, il aurait été repêché dans le top 10. »

Mais même à 5 pieds 7 et 160 livres, LJ Mooney fait tourner les têtes.

Colby Armstrong, ancien joueur de la LNH qui a gagné la Coupe Stanley avec les Penguins, pense qu'il est tout simplement le gars le plus talentueux du dernier repêchage.

@thehockeyhighlight LJ Mooney is the newest member of the Montreal Canadiens!#ljmooney #habshatiktok #🔥🔥🔥 #montrealcanadiens #gohabsgo #montrealcanadiens ♬ original sound - JAY

Il s'est entretenu avec un coach qui l'a affronté:

« LJ Mooney est une arme laser. Personne ne pouvait l’attraper. Personne ne pouvait le frapper .Il nous a battus 8-3 à lui tout seul. Il a probablement récolté huit points ce soir-là. »

« C’est le joueur le plus électrisant de tout le repêchage. Il a explosé nos systèmes. Il est rapide, imprévisible, créatif. Ce kid est une usine électrique. »

Le genre de discours qu’on entend rarement pour un choix de quatrième ronde. Mais Mooney n’est pas un joueur ordinaire.

Avec le programme U18 américain, il a été le joueur le plus productif en USHL. À chaque présence, il faisait lever les foules.

En espace libre, son contrôle de rondelle, ses feintes et sa capacité à attirer les défenseurs pour ouvrir des lignes de passes sont tout simplement élites.

Certains recruteurs le comparent à Conor Garland, d’autres à Mats Zuccarello… mais plusieurs ajoutent que son plafond est beaucoup plus haut.

Vincent Trocheck, un dépisteur basé en Pennsylvanie, a lui aussi été ébloui :

« LJ Mooney, c’est du talent pur. Il a une vision exceptionnelle. C’est un joueur qui ne ralentit jamais le jeu, il le fait accélérer. Quand la rondelle est sur sa palette, tu ne clignes pas des yeux. Il est impossible à contenir à un contre un. »

Ce qui étonne, c’est que malgré ce consensus sur ses habiletés, il a fallu attendre le 113e rang pour entendre son nom.

Pourquoi? La taille, encore et toujours. Les vieilles mentalités ont la peau dure dans certaines directions générales de la LNH. Mais pas chez le CH. Pas chez Kent Hughes, pas avec Jeff Gorton et Nick Bobrov.

Pour plusieurs à l’interne, Mooney était le joueur numéro un sur leur liste depuis longetemps. Et ils n’en revenaient pas qu’il soit encore disponible au 113e rang.

Il faut dire que Mooney revient de blessure. Une blessure qui a limité sa production en début de saison. Mais une fois remis sur patins, il a démontré à tout le monde que son niveau était intact.

Au Championnat U18, il a été un des meilleurs fabricants de jeux du tournoi. Et dans l’environnement de l’Université du Minnesota, où il évoluera l’an prochain, tout indique qu’il va exploser.

Mais ce qui rend ce dossier encore plus savoureux, c’est la réaction des partisans montréalais. On parle ici d’un vrai coup de foudre.

Depuis le repêchage de Lane Hutson, jamais un espoir n’avait autant enflammé l’imaginaire collectif à ce stade du repêchage.

Les montages vidéo circulent déjà sur les réseaux sociaux. Ses jeux de mains, ses passes aveugles, ses échappées en désavantage numérique.

« Il est minuscule, mais il est magique », a lancé un recruteur.

« C’est notre petit sorcier », a écrit un autre.

Et cette excitation est légitime. LJ Mooney a tout pour devenir un favori de la foule. Il joue avec du cran, il ne recule jamais devant les contacts, il parle avec passion, il s’entraîne comme un fou.

Il veut réussir. Il veut faire mentir les recruteurs qui l’ont ignoré. Il veut rejoindre son cousin Logan dans la LNH.

Et lui aussi rêve de revêtir le chandail tricolore un jour. Dès la sélection annoncée, Mooney a contacté l’organisation du Canadien pour remercier les dirigeants et signifier son désir de participer au camp de développement. Il veut déjà en mettre plein la vue. Il veut déjà démontrer qu’il appartient à cette ligue.

On entend souvent des discours similaires de la part de jeunes joueurs. Mais dans le cas de Mooney, ses gestes parlent plus fort que les mots.

Depuis son plus jeune âge, il s’entraîne avec des joueurs plus vieux, plus gros. Il n’a jamais reculé. Il n’a jamais pris de détour.

Aujourd’hui, c’est Montréal qui hérite de ce diamant brut. Et on le répète : ce n’est pas un projet. Ce n’est pas un pari à long terme.

C’est un joueur qui pourrait choquer tout le monde et percer plus vite que prévu. Comme Lane Hutson. Comme Cole Caufield. Comme Brendan Gallagher à son époque.

Le Canadien a peut-être frappé un coup de circuit au 113e rang. Le genre de coup d’éclat qui pourrait faire passer plusieurs équipes pour des imbéciles d’ici trois ou quatre ans.

LJ Mooney, c’est un rayon laser sur patins. C’est une boule de feu déguisée en joueur de hockey. Et il est maintenant la propriété du Canadien de Montréal.

À voir la réaction des partisans, du personnel d’entraîneurs et même de son propre entourage, il y a une seule certitude : ce choix ne passera pas inaperçu. Le Canadien ne repêche pas souvent des petits joueurs. Mais quand ils le font, ils ne se trompent presque jamais.

Et cette fois, ils pourraient avoir mis la main sur une véritable perle rare.

L’histoire commence maintenant.