Il y a des soirs qui changent une carrière. D’autres qui y mettent fin.
Le match d’hier entre les Hurricanes de la Caroline et les Panthers de la Floride est désormais gravé dans la mémoire collective comme celui où Jesperi Kotkaniemi a scellé le sort de son équipe. Et possiblement, celui de sa carrière dans la LNH.
À Raleigh, le silence est assourdissant. Le malaise est généralisé. Les visages sont fermés. Les regards sont fuyants.
Les caméras cherchent désespérément un joueur prêt à commenter l’évidence : Jesperi Kotkaniemi a coûté la saison aux Hurricanes. Un geste impardonnable. Une punition absurde. Une perte de contrôle au pire moment possible.
La gaffe de trop.
Les Hurricanes menaient 2-0, l’élan était de leur côté. La foule était debout.
Et puis… le drame. Kotkaniemi, visiblement dépassé, commet une pénalité aussi stupide qu’inexplicable. Interférence loin du jeu. Coup de bâton inutile. Une action qui a fauché net l’élan de la Caroline.
À peine 16 secondes plus tard, les Panthers créaient l’égalité. 30 secondes plus tard encore, ils prenaient l’avance. Deux buts, coup sur coup. On connaît la suite. Game over.
Le pire? Kotkaniemi a été renvoyé sur la glace. Trois présences anonymes, pour un total de 3 minutes et 6 secondes, dont une en avantage numérique. Une décision incompréhensible. Et pourtant… il aurait fallu le clouer au banc immédiatement.
Dans le vestiaire, c'était un cimetière émotionnel.
À la fin du match, les journalistes se sont rués vers Rod Brind’Amour. La question était claire :
« Avez-vous des commentaires sur la pénalité de Kotkaniemi? » La réponse l’a été encore plus :
« No comment… parce que si je commente, je vais le regretter. »
Silence. Froid glacial. Le message est brutal. L’entraîneur-chef en a plein son casque. Et il n’est pas le seul. Plusieurs coéquipiers, interrogés à la sortie du vestiaire, ont refusé catégoriquement de parler de Kotkaniemi. L’un d’eux, sous le couvert de l’anonymat, aurait lâché :
« Il nous a brisés. Tout le monde le sait. Mais lui, il continue de sourire. »
Oui, sourire. Car malgré tout, Kotkaniemi a gardé son air détaché. Une attitude qui choque, qui épuise, qui dégoute même certains membres de l’organisation.
C’est Kelly Hrudey, à Hockey Night in Canada, qui a mis les mots sur ce que tout le monde pensait :
« Ce n’est pas une simple erreur. C’est une décision débile, impardonnable. Un geste de junior C dans un match de la LNH. »
Et il ne s’est pas arrêté là :
« Je suis surpris qu’il ait eu une autre présence. Il aurait dû rester là, sur le banc, à réfléchir à ce qu’il venait de faire. Il a volé à son équipe toute chance de passer. Et il n’a même pas l’air de s’en rendre compte. »
Même Elliotte Friedman, généralement plus nuancé, n’a pu que constater l’évidence :
« S’il n’est pas racheté cet été, je ne comprends plus comment fonctionne cette ligue. »
Le flop est total.
Jesperi Kotkaniemi, rappelons-le, a été repêché 3e au total en 2018 par le génie Trevor Timmins. Sûrement une décision qui coûte encore un poste de DG dans la LNH à Marc Bergevin.
Depuis, il n’a cessé de décevoir, de réculer, de décliner. Un seul but à ses 38 derniers matchs. Aucune production sérieuse en séries. 31 matchs éliminatoires consécutifs sans marquer. Un contrat de 38,5 M$ sur huit ans, qu’il n’a jamais justifié une seule saison.
Et maintenant, il est devenu un fardeau. Un poison silencieux dans le vestiaire. Un punchline.
Le vestiaire le lâche
Selon plusieurs sources dans le camp des Hurricanes, le comportement de Kotkaniemi à l’entraînement ces dernières semaines avait déjà semé la zizanie. Nonchalant. En retard. Riant pendant les exercices. Zéro sens de l’urgence.
Certains coéquipiers refusent désormais de lui adresser la parole. On lui reproche son arrogance, son détachement, sa dépendance maladive à sa mère.
Oui, encore elle. Toujours là, à tout gérer. À appeler l’organisation. À faire la lessive. À commander sa bouffe.
Un vétéran de l’équipe aurait même lancé, furieux, après le match :
« Si sa mère pouvait venir bloquer les tirs à sa place, peut-être qu’on aurait passé. »
Le rachat de contrat est désormais inévitable. Kotkaniemi a 24 ans. Il aura 25 ans en juillet. Selon les règles de la LNH, le rachat avant 26 ans ne coûte qu’un tiers du contrat restant. Les Hurricanes peuvent donc se libérer pour 8 M$ répartis sur 10 ans. Une bénédiction.
Il reste 5 ans à son contrat. Un total de 24,1 M$.
Le rachat permettrait à l’équipe de sauver 16 millions, tout en évitant une autre saison avec ce fardeau dans l’alignement.
Et il n’y a aucun doute : si le GM ne le fait pas, la base partisane explosera. Ce soir, les réseaux sociaux sont en feu. Les mots « flop », « honte », « catastrophe » sont partout.
Une humiliation nationale.
Même en Finlande, les médias ont réagi avec consternation. Le journal Ilta-Sanomat a titré :
“Kotkaniemi pilasi kaiken” – “Kotkaniemi a tout gâché”
Un ex-membre de l’équipe nationale a déclaré :
« Il ne sera plus jamais invité avec l’équipe nationale. C’est fini. »
La fin d’une illusion.
Kotkaniemi est le nouvel Alexandre Daigle. Mais sans le charisme. Sans l’autodérision. Sans la lucidité. Il partira, racheté, riche, et toujours aussi déconnecté.
Les partisans du CH qui le regardent aujourd’hui ne ressentent ni pitié ni rancune. Seulement du soulagement. Le club a échappé à ce cauchemar.
Et pendant que Brind’Amour essaie d’expliquer l’inexplicable à ses joueurs, Kotkaniemi est rentré chez lui… en voiture. Conduite par un coéquipier. Comme toujours.
Jesperi Kotkaniemi ne reviendra pas. Pas à Raleigh. Pas à Montréal. Pas dans un top-9 de la LNH.
Sa carrière est finie. Son contrat va sauter. Son nom est irrécupérable.
Ce qui reste, c’est une honte sur patins.
Et la seule chose qu’il aura laissé dans cette ligue?
Une leçon. Sur ce qu’il ne faut jamais devenir.