Une fin tragique pour Kris Letang

Une fin tragique pour Kris Letang

Par David Garel le 2025-06-10

C’est une bombe cruelle dans la vie de Kris Letang. Une vraie. Pas une rumeur sortie de nulle part, pas une spéculation radio. C’est une claque sans pitié venue de The Athletic et confirmée par Josh Yohe : Kris Letang est indésirable dans la LNH. 

À 38 ans, avec trois ans restants à 6,1 M$ par saison, Letang est désormais considéré comme un fardeau par l’ensemble de la ligue. C’est la chute douloureuse d’un joueur autrefois perçu comme un guerrier inépuisable, un leader inidspensable… aujourd’hui devenu un poids mort contractuel.

Même Montréal, sa ville natale, son rêve d’enfance, et là où son ancien agent Kent Hughes est maintenant directeur général, n’en veut pas. La vérité est là : Letang n’a plus sa place nulle part. Le ciel lui est tombé sur la tête.

Un survivant… jusqu’à l’épuisement...

On ne parle pas ici d’un joueur décevant. On parle d’un homme qui a frôlé la mort pour continuer de jouer au hockey. Letang a surmonté :

Deux AVC.

Une opération au cœur.

Une chirurgie au cou qui aurait pu mettre fin à sa carrière.

Des commotions multiples.

Des migraines chroniques.

Une usure physique totale.

Sa persévérance a fait de lui une légende du vestiaire. Mais cette résilience héroïque est aujourd’hui la source de son isolement. Car chaque franchise de la LNH qui examine son dossier ne voit plus un guerrier. Elle voit un risque médical majeur, un joueur incapable de garantir 40 matchs par saison, encore moins 82.

Sans parler de ses performances en chute libre

Letang a été atroce dans la deuxième moitié de la dernière saison. Même ses fameuses erreurs mentales, qu’on lui pardonnait auparavant grâce à ses prouesses physiques, ne passent plus. Pourquoi? Parce que son corps ne suit plus.

Selon plusieurs sources internes aux Penguins, rapportées anonymement par The Athletic, Letang était devenu une frustration constante pour Mike Sullivan. Même l’entraîneur-chef n’en pouvait plus.

Et ce ne sera pas différent avec le nouveau coach, Dan Muse.

On parle d’un joueur incapable de dominer physiquement, incapable de s’ajuster mentalement, et dont la seule réponse est de prétendre que tout va bien. Mais tout va mal.

Letang détient une clause de non-échange totale, mais même si on la contournait, aucune équipe ne le veut. Même pas avec rétention salariale. Même pas pour la moitié. Même pas pour rien.

« Letang ne peut pas être échangé. Aucune équipe n’est intéressée à prendre son contrat. » affirme Josh Yohe, journaliste pour The Athletic

C’est dit. C’est clair. C’est terrible.

Ni Montréal, malgré son besoin criant à droite, ni les Ducks, pourtant en manque de vétérans, ni les Kings, là où il possède une résidence secondaire en Californie, ne veulent de lui.

Montréal? Le rejet est total.

Imaginez. Letang a grandi avec des pyjamas du Canadien. Il a souvent rêvé à une fin de carrière sous les projecteurs du Centre Bell. Mais ce rêve est désormais six pieds sous terre.

Même Kent Hughes, son ancien agent, refuse d’ouvrir la porte. Et pour cause : ce n’est même pas lui qui a négocié ce contrat catastrophique. C’est Philippe Lecavalier, et Hughes ne veut aucunement avoir à en gérer les conséquences à Montréal.

Le CH veut rajeunir. Letang n’entre pas dans le plan. Même si ses qualités de mentor pourraient être précieuses, sa vitesse, son efficacité, sa fiabilité ne sont plus au rendez-vous. Hughes le sait. Gorton le sait. Et les fans aussi.

Letang est un leader dans le vestiaire des Penguins, mais même cette aura commence à s’effondrer. Quand il est de mauvaise humeur, tout le vestiaire le sent. Quand il est absent, certains diront même que l’ambiance est plus légère.

Le problème? Letang n’envisage même pas que ce soit son dernier contrat. Il veut jouer au-delà de 41 ans. Une folie, selon plusieurs observateurs.

Et si Dubas, président et DG des Penguins, est réputé pour être allergique aux rachats, la pression monte. Si ce n’est pas cette année, ce sera l’an prochain. Le mot est lâché dans les couloirs : rachat.

L’ampleur du désastre est telle que chaque dollar du contrat de Letang est aujourd’hui un handicap. Trois saisons. Trois longues saisons de tentatives de réduction de minutes, de gestion de blessure, de négociations internes.

Le plan des Penguins? Le faire descendre sur la troisième paire, le sortir de l’avantage numérique, le ménager. Mais comment croyez-vous qu’un compétiteur comme Letang va réagir? Avec élégance? Ou avec amertume? On connaît déjà la réponse.

On voit avec tristesse une légende abandonnée par son propre héritage.

On ne retire rien à sa carrière. 1000 matchs. Trois Coupes Stanley. Un guerrier. Mais aujourd’hui, Letang est devenu l’incarnation du contrat toxique. Il est fini. Pas dans l’âme, mais dans les jambes. Et personne ne veut hériter de la fin.

C’est triste. Triste pour lui, pour sa famille, pour ce qu’il a donné à ce sport. Mais le hockey est impitoyable. Quand c’est fini, c’est fini.

Et pour Kristopher Letang, c’est la fin. Pas seulement d’un chapitre. De tout un livre.

Le 28 novembre dernier 2023, quand son cœur, lui a encore joué un mauvais tour et qu'il a subi un deuxième accident vasculaire cérébral, tout le monde savait que c'était le début de la fin.

À 35 ans, ce genre de diagnostic aurait pu sonner le glas d’une carrière. Et pourtant, fidèle à son incroyable courage, il est revenu au jeu après seulement cinq matchs d’absence.

Cette ténacité force le respect, mais elle ne suffit plus à masquer la fragilité médicale qui l’accompagne désormais comme une ombre permanente. Letang vit avec un trou dans le cœur, une condition détectée il y a des années, et qui fait de chaque match un pari risqué.

Voilà pourquoi il a subi avec succès une opération visant à refermer un petit trou dans son cœur en avril dernier. 

À cela s’ajoutent les multiples traumatismes qu’il a accumulés : migraines chroniques, nombreuses commotions, opérations au cou, et maintenant cette instabilité cardiaque qu’aucun assureur ne regarde sans frémir. Il suffit d’un accrochage anodin en fond de territoire pour que tout bascule.

Letang est devenu un joueur à risque, tant pour lui-même que pour toute organisation qui envisagerait de l’acquérir. Ce n’est pas uniquement son contrat qui le rend intransférable : c’est la peur toujours bien vivante, bien réelle, qu’il s’effondre en pleine rencontre.

Et pour couronner cette série noire, la vie ne lui a laissé aucun répit. Le 31 décembre 2022, Letang a perdu son père, Claude Fouquet. Une déchirure intime, vécue dans l’anonymat le plus digne, mais qui a bouleversé tout le vestiaire des Penguins.

Sidney Crosby, bouleversé, a convaincu toute l’équipe de modifier son itinéraire de voyage pour assister aux funérailles à Montréal.

C’est cet homme-là qu’on rejette aujourd’hui, cet athlète courageux, loyal, qui joue avec un fil de fer dans la poitrine et la peine d’un fils en deuil dans le cœur.

Rejeté par Pittsburgh, ignoré par Montréal, Kris Letang fait face à un mur, le genre de mur qu’aucun coup de patin ne peut franchir.

Une fin tragique... dans tous les sens du terme...