La nuit sera sombre et agitée pour Patrick Roy.
Son esprit tourmenté ne pourra s'empêcher de revenir encore et encore sur les événements de la soirée.
Depuis le début des séries éliminatoires, Roy a été confronté à des décisions difficiles en tant qu'entraîneur-chef des Islanders de New York.
Pour les deux premiers matchs de la série cruciale, il avait placé sa confiance en Semyon Varlamov, gardien de but expérimenté et fiable. Surtout que c'est ce dernier qui a qualifié les Islanders en séries.
Mais alors que la série évoluait, Roy sentait une pression grandissante. C'était cette pression qui l'a poussé à prendre une décision qui allait le hanter pendant des heures.
Malgré son instinct, malgré sa confiance en Varlamov, Roy a décidé d'envoyer Ilya Sorokin devant le filet pour le troisième match. Une décision prise sous l'impulsion des médias, des fans, et peut-être même de son propre doute.
«Varly (Semyon Varlamov) a plus d'expérience, c'est plus une Cadillac pour moi, on va y aller avec Sorokin, qui est notre Ferrari et qui, l'année passée, était finaliste pour le trophée Vézina».
Mais Sorokin a chuté. 3 buts en 14 maigres tirs, alors que Varlamov a effectué 8 arrêts sur 8 en relève. Il a "choké sa vie".
Loin de répondre aux attentes placées en lui, il a flanché, laissant les Islanders vulnérables, accordant des bananes alors qu'il aurait dû être le meilleur joueur de son équipe.
Dans l'obscurité de la nuit, Roy se tourmente au momant où l'on se parle, se demandant s'il avait dû écouter son instinct, s'il avait dû rester fidèle à Varlamov.
Il savait au plus profond de lui-même que son gardien favori aurait pu faire la différence, qu'avec lui devant le filet, les Islanders auraient pu revenir dans la série.
Pour la première fois dans sa carrière, Patrick Roy a douté de lui-même. Il a appuyé sur les mauvais boutons, pris les mauvaises décisions.
Et maintenant, alors qu'une nuit blanche s'étire devant lui, il ne peut s'empêcher de se demander ce qui aurait pu être s'il avait suivi son instinct, s'il avait eu le courage de faire confiance à Varlamov jusqu'au bout.
Patrick Roy se bat avec ses démons intérieurs, car il ne faudrait pas qu'il se fasse balayer en quatre match. Son orgueil ne s'en remettrait jamais.
D'habitude, Roy a l'instinct du gagnant. Mais durant cette sériem il a eu le flair du perdant...