Les rumeurs étaient déjà inquiétantes, mais la confirmation récente a provoqué une onde de choc : Amazon Prime Video a désormais des visées sérieuses sur le marché canadien du hockey.
Le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a évoqué cette priorité canadienne avec un enthousiasme à peine voilé, soulignant à quel point le géant du streaming croit en l’importance du hockey au Canada.
Pour RDS et TVA Sports, deux piliers de la télévision sportive traditionnelle au Québec, cette nouvelle représente un véritable tremblement de terre.
Amazon ne se contente pas d’investir dans les droits de diffusion pour les matchs de hockey aux États-Unis. Leur objectif est clair : conquérir le marché canadien, un bastion historique du sport sur glace.
Lorsque Bettman souligne que "Prime Video croit vraiment en l'importance du hockey au Canada", il envoie un message puissant aux diffuseurs traditionnels, déjà en difficulté face à l’érosion de leurs revenus et de leur base d’abonnés.
Amazon est prêt à jouer les Goliath, et même les droits de diffusion régionaux, jadis domaine réservé des chaînes comme RDS et TVA Sports, sont désormais en jeu.
La menace pour RDS et TVA Sports ne se limite pas seulement à la diffusion des matchs nationaux. Avec l’expiration des droits régionaux de diffusion en 2026, ces deux chaînes devront livrer une bataille contre Amazon pour rester dans la course.
Le géant du commerce en ligne, déjà bien implanté dans la diffusion sportive avec le Thursday Night Football aux États-Unis, semble bien décidé à appliquer la même stratégie agressive au Canada, avec des ressources financières que ni RDS ni TVA Sports ne peuvent égaler.
Le lancement de Prime Monday Night Hockey le 14 octobre prochain sera le premier signe concret de cette nouvelle réalité.
Le match d’ouverture entre les Canadiens de Montréal et les Penguins de Pittsburgh, diffusé exclusivement sur Prime Video, marque le début d’un virage historique.
Pour les téléspectateurs québécois, habitués à suivre leurs matchs sur les chaînes traditionnelles, c’est une transition majeure qui commence.
Pour les diffuseurs comme RDS et TVA Sports, c’est le début d’une lutte acharnée pour leur survie.
L’arrivée d’Amazon dans le paysage sportif canadien confirme une tendance mondiale : la migration des événements sportifs vers les plateformes numériques.
La télévision traditionnelle, avec ses grilles horaires rigides et ses interruptions publicitaires, est de plus en plus délaissée par les nouvelles générations de téléspectateurs.
Ces derniers privilégient les services de streaming, où ils peuvent consommer leur contenu à la demande, sur divers appareils, sans être contraints par les horaires imposés par les chaînes traditionnelles.
Au-delà d’Amazon, d’autres acteurs majeurs comme Netflix et Apple TV+ s’intéressent aussi de près à la diffusion sportive.
Geoff Molson, propriétaire des Canadiens de Montréal, prépare même le lancement de Habs TV, une plateforme de streaming dédiée exclusivement aux matchs de son équipe.
Cette initiative, prévue pour 2026, menace directement les chaînes sportives traditionnelles comme RDS, qui ont toujours été les diffuseurs privilégiés des matchs des Canadiens.
Désormais, même les équipes elles-mêmes contournent ces diffuseurs en se tournant vers le numérique.
La situation financière de TVA Sports et RDS rend cette nouvelle encore plus inquiétante. TVA Sports, qui accumule des pertes depuis sa création en 2011, est désormais un gouffre financier pour Québecor.
Avec des déficits cumulés de près de 300 millions de dollars et une perte de 18 millions en 2023, la chaîne est sur un fil.
TVA Sports se défend d'avoit perdu "seulement" 242 millions de dollars depuis 2011, mais selon plusieurs sources à l'interne, on s'approche plutôt du 300 millions de pertes.
Le contrat massif de 720 millions de dollars signé pour la diffusion des matchs du Canadien le samedi n’a fait qu’aggraver les choses.
Du côté de RDS, bien que la gestion ait été plus prudente, les chiffres ne sont guère meilleurs. La chaîne a perdu près de 800 000 abonnés en quatre ans, et ses revenus publicitaires s’effondrent.
Face à un concurrent comme Amazon, avec des moyens financiers colossaux et une capacité d’innovation presque illimitée, ces chaînes traditionnelles se retrouvent en position de faiblesse.
Elles sont contraintes de repenser leur modèle économique, mais le temps presse. Si elles ne parviennent pas à s’adapter rapidement à cette nouvelle réalité, elles risquent de disparaître sous le poids de la révolution du streaming.
Les déclarations de Gary Bettman confirment ce que beaucoup redoutaient déjà : Amazon ne se contente pas de toucher aux marges du marché canadien du hockey, il s’y implante fermement.
Pour RDS et TVA Sports, cette annonce sonne comme la pire nouvelle possible. L’arrivée de Prime Video, avec son premier match au Centre Bell en octobre, marque le début d’un processus irréversible qui pourrait bien sceller le sort des chaînes sportives québécoises d’ici 2026.
Le malaise est réel, palpable même, au sein des équipes dirigeantes de ces deux chaînes, car la menace qu’ils affrontent est d’une ampleur sans précédent.
RDS et TVA Sports vont devoir livrer une bataille contre un géant, avec des ressources limitées et un modèle d’affaires vieillissant.
À moins d’un miracle ou d’une adaptation rapide, ces deux chaînes, jadis au sommet de la diffusion sportive, pourraient bientôt ne plus être que des souvenirs d’une époque révolue.
L’avenir du sport au Canada, c’est Amazon, et pour RDS et TVA Sports, l'heure du combat final approche.
David va bientôt rendre les armes...contre Goliath...