Il faut le reconnaître, Jean-Charles Lajoie fait preuve d’un courage hors du commun dans l’arène publique, notamment sur les réseaux sociaux.
Contrairement à d’autres personnalités publiques, Lajoie refuse de se plier à la tendance qui consiste à désactiver les commentaires sur les publications.
Chaque fois qu'il poste quelque chose, il s'attend à être bombardé de critiques, mais il persiste, et c’est là toute la force de son caractère.
Que l’on soit d’accord ou non avec ses opinions, il est impossible de lui enlever le mérite de tenir tête à ses détracteurs, qu’ils soient anonymes ou non.
Il maintient la section des commentaires ouverte, offrant à ses abonnés la possibilité de s'exprimer, même lorsque les tempêtes de mots blessants s’abattent sur lui.
Lajoie n’est pas seul dans ce combat. Des journalistes comme Renaud Lavoie, Félix Séguin et toute l’équipe de TVA Sports affrontent quotidiennement des avalanches de réactions négatives sur les réseaux sociaux.
Pourtant, ils persistent et signent, fidèles à leurs convictions, acceptant les débats et même les injures.. Ils n’hésitent pas à confronter l’opinion publique, même lorsqu'elle est massivement contre eux.
Ce contraste devient encore plus frappant lorsqu’on observe l’attitude de Valérie Plante, la mairesse de Montréal, qui a récemment décidé de désactiver les commentaires sur la plateforme X, anciennement Twitter, après des années d’insultes et de violences verbales.
En prenant cette décision, Plante a suscité des vagues d’indignation de la part de l’opposition à l’hôtel de ville, ainsi que de l'Association canadienne des libertés civiles.
Les accusations fusent : atteinte à la démocratie, manque de transparence, scandale.
Il est important de souligner que les commentaires reçus par la mairesse n’étaient pas de simples critiques de sa gestion.
Ils incluaient des insultes misogynes, des attaques personnelles de bas étage, souvent sans aucun lien avec le contenu de ses publications.
Des termes dégradants faisaient partie du quotidien de Plante sur cette plateforme devenue un véritable déversoir de haine.
Malgré ces attaques, Jean-Charles Lajoie continue de se tenir debout. Il refuse de désactiver les commentaires, comme pour dire qu’il est prêt à encaisser la critique, tant qu’elle fait avancer le débat.
À l’opposé, Valérie Plante a fait le choix de protéger son intégrité psychologique, une décision légitime face à la violence verbale, mais qui ouvre la voie à des questions sur la relation entre élus et citoyens à l’ère des réseaux sociaux.
Lajoie incarne un exemple de persévérance et de résilience dans un monde où les commentaires en ligne peuvent rapidement devenir toxiques.
Son courage de rester fidèle à ses convictions, malgré les vagues de critiques incessantes, le place parmi ceux qui croient encore en l’importance du débat, même dans les conditions les plus hostiles.
Cette même pression, cette même violence numérique, se fait ressentir du côté des employés de TVA et pas seulement de TVA Sports.
Geneviève Petersen, une voix bien connue des ondes québécoises, a traversé des épreuves semblables lors de son passage chez Quebecor.
Dès ses débuts, elle a été confrontée à des menaces de mort.
« J’ai reçu des menaces pour ma vie, la police est venue chez moi, j’ai dû aller récupérer mes enfants à l’école en catastrophe, » a-t-elle confié dans une entrevue.
La violence sourde qui émanait des réseaux sociaux avait infiltré son quotidien, et pourtant, elle n’a jamais plié. Depuis son arrivée au 98,5 FM, elle a trouvé une forme de paix et de sécurité, loin de l’intensité des attaques qu’elle recevait autrefois.
Mais chez Quebecor, les tempêtes sur les réseaux sociaux semblent être un phénomène récurrent. Que ce soit les animateurs de TVA ou TVA Sports, tous doivent composer avec une avalanche de critiques et de haine en ligne.
Félix Séguin, par exemple, n’a pas hésité à partager son ras-le-bol dans un long message sur ses réseaux sociaux, exprimant le poids de cette pression constante.
Renaud Lavoie, lui aussi, a dû déclarer publiquement : « Assez, c'était assez. »
Cette réalité soulève une question importante : pourquoi les employés de Quebecor semblent-ils être plus vulnérables aux attaques en ligne que ceux d'autres groupes médiatiques?
Est-ce la nature controversée de certains contenus qui attise les réactions négatives?
Ou est-ce simplement la rançon de la célébrité dans un milieu médiatique aussi exposé que le leur?
Geneviève Petersen, avec son courage et sa détermination, ne s'est jamais laissée intimider par ces épreuves. Au contraire, elle continue de se battre pour ses convictions, notamment dans sa nouvelle émission sur les ondes du 98,5 FM.
Elle y aborde les sujets avec audace, sans craindre de représailles, car, selon elle, le 98,5 FM offre un cadre plus sécurisé.
Contrairement à son expérience chez Quebecor, elle sent que les animateurs de Bell, qu’il s’agisse de ceux du 98,5 FM ou d'autres chaînes, sont moins ciblés par la haine en ligne.
Un phénomène qu’elle perçoit comme une véritable différence de traitement entre les employés de Bell et ceux de Quebecor, que ce soit à TVA, TVA Sports, ou même à QUB Radio.
Ce constat amène à réfléchir sur la société québécoise et sa relation avec les médias. Pourquoi les journalistes de TVA et TVA Sports sont-ils si souvent la cible des critiques les plus virulentes?
Pourquoi ce phénomène semble-t-il moins toucher ceux qui travaillent pour d’autres groupes?
Ces questions méritent d’être posées, car elles soulèvent des enjeux cruciaux sur la manière dont les figures médiatiques sont perçues et traitées dans l’espace public.
En attendant, Lajoie, Lavoie, Séguin et leurs collègues continuent de faire preuve d’un courage exemplaire, affrontant les tempêtes numériques avec une résilience admirable.
Leur engagement à ne pas se laisser réduire au silence face à la violence verbale est un rappel que le débat public, aussi âpre soit-il, doit être préservé pour le bien de la démocratie.
Valérie Plante devrait-elle s'inspirer de TVA Sports et réactiver les commentaires?
La ligne est mince entre santé mentale et démocratie.