Virage brutal : Darcy Kuemper pousse Samuel Montembeault vers la sortie

Virage brutal : Darcy Kuemper pousse Samuel Montembeault vers la sortie

Par André Soueidan le 2025-11-12

La soirée de mardi au Centre Bell n’a pas seulement été une défaite de plus pour le Canadien.

Elle a peut-être marqué un tournant décisif, et inquiétant, dans le dossier Samuel Montembeault.

Et le pire, c’est que ce virage a été pris sous les yeux du personnel les plus influents de Hockey Canada.

Ce n’est plus une impression : Darcy Kuemper vient peut-être de damer le pion au Québécois dans la course pour Milan-Cortina.

Et il l’a fait exactement le soir où Samuel avait le moins le droit à l’erreur.

Car oui, dans les estrades, il y avait Julien Brisebois, Doug Armstrong, Kyle Dubas.

Tous les architectes d’Équipe Canada. Tous témoins en direct d’un match où Montembeault a offert l’un de ses départs les plus difficiles de la saison, pendant que Kuemper brillait devant lui avec le calme d’un gardien qui veut voler un poste.

Stéphane Waite, analyste respecté et ancien entraîneur des gardiens du CH, n’a pas mâché ses mots dans son évaluation but par but.

Sur le premier filet de la soirée, il a pointé un problème de base : le positionnement.

« On voit clairement que Sam n’est pas… tu sais, la fameuse ligne imaginaire qu’on dit tout le temps aux gardiens de but, qui part de la rondelle jusqu’au milieu du filet. On veut que tes deux patins soient en plein milieu. Et il était visiblement même pas proche d’être en ligne avec le tir. Donc pour moi, c’est un mauvais but. » 

Waite ne cherche pas d’excuses. Il constate. Et il insiste. Ce sont des détails fondamentaux qui trahissent un gardien qui doute.

Sur le troisième but, l’analyste a été encore plus direct :

« C’est vraiment un manque de concentration ou un manque de focus. […] Sam a littéralement manqué de concentration. C’est un mauvais but qui a fait très mal, qui a coupé les jambes aux Canadiens. » 

C’est exactement le genre de séquence qui détruit une candidature olympique… surtout quand le compétiteur direct, Kuemper, vient livrer une performance solide dans le même match.

Et Waite a rappelé ce que tout le monde oublie : la psychologie d’un gardien est une pente glissante.

« Quand tu as un mauvais début de saison… aussitôt que tu donnes un mauvais but, mentalement qu’est-ce qui revient? “Ah non, pas encore.” Et quand tu commences à penser de même… tu es dans le trouble. » 

Montembeault peut-il encore se sortir de ce trou? Oui. Mais le temps est devenu son pire ennemi.

Car pendant que le Québécois lutte contre ses démons, un autre gardien canadien prend feu. Et pour Waite, le portrait olympique est déjà en train de se dessiner.

« Le meneur, c’est Logan Thompson. Et le deuxième, malgré un début de saison très difficile, c’est certain que Jordan Binnington va être là à cause de son historique. Et le troisième… pour moi, c’est Darcy Kuemper depuis le début de la saison. » 

Puis vient la phrase qui tue :

« Sam, qui a les pires statistiques dans les huit meilleurs gardiens de but canadiens… ça fait mal à Sam. » 

C’est clair, net, chirurgical.

Ajoute à ça le fait que Kuemper affiche cette saison une fiche impeccable :

2,40 de moyenne

.908 d’efficacité

6 victoires en 12 matchs, 3 défaites en prolongation … et qu’il a sorti son meilleur match devant les yeux de tout Hockey Canada.

Pendant ce temps, Montembeault affiche :

3,52 de moyenne

.861 d’efficacité

un début de saison « qui revient le hanter chaque fois qu’il donne un mauvais but », comme le dit Waite.

C’est brutal. C’est ingrat. Mais c’est la réalité d’un poste où une erreur peut faire basculer une carrière… ou une sélection olympique.

Kuemper ne fait pas qu’ajouter son nom à la course. Il l’arrache.

Et Montembeault, lui, se retrouve exactement là où il ne voulait surtout pas être : dans une spirale, devant les mauvaises personnes, au pire moment.

Ouch...