Vol à St-Louis: Kent Hughes a payé cher

Vol à St-Louis: Kent Hughes a payé cher

Par David Garel le 2025-09-21

Alors que les fans du Canadien attendent de voir Zachary Bolduc, qui pourrait bien s’entraîner sur la première vague de l’avantage numérique, prendre part à son premier match préparatoire, ceux des Blues de Saint‑Louis ont eu hier soir leur dose.

Logan Mailloux a joué sa première partie de la pré‑saison dans une défaite de 2‑1 en tirs de barrage contre les Stars à Dallas, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas venu pour faire de la figuration. Il a laissé une très bonne impression.

Mailloux a récolté une passe sur le seul but des Blues, celui de Justin Carbonneau, marqué en avantage numérique. Mieux encore : il a été le deuxième joueur le plus utilisé de l’équipe, derrière Philip Broberg, avec 25:29 minutes de jeu.

Son entraîneur, Jim Montgomery, ne l’a pas ménagé : missions offensives, missions défensives, il l’a balancé dans tous les styles. Après le match, Montgomery a sorti une louange pas gênée :

« Mailloux a été très bon. Il a fait beaucoup de bons jeux en défense et en attaque. Ça se voit que c’est un excellent joueur de hockey, et il va nous aider dans le futur. »

À Montréal, la confiance en Mailloux était partagée, mais largement teintée de scepticisme. On évoquait ses lacunes défensives, son manque de constance, ses mauvais choix sur la glace, et une réputation hors glace (partys, retards, rumeurs, after‑parties, garde du corps, etc).

Ces histoires provenant des chaudes nuits lavalloises faisaient l’objet de critiques, de doutes, de jugements.

Certains disaient qu’il était “cocky”, qu’il n’était pas prêt, voire qu’il ne finirait pas sa carrière au CH. On lui prêtait une attitude médiatique trop arrogante et remplie de pêchés.

À Saint‑Louis, pareillement, les attentes sont élevées. Mais ce qui change, c’est qu’on lui donne l’espace pour se prouver.

On voit dans les premiers matchs, dans les premières sorties, que Montgomery croit en lui, qu’il le teste dans des situations difficiles.

Et hier, dans ce match contre Dallas, il l’a mis dans le bain. Pas seulement pour l’offensive, pas juste pour les beaux jeux, mais pour défendre, pour encaisser, pour tenir la rondelle, pour affronter la pression.

Tout le monde s’accorde sur un point : Mailloux devrait devenir un défenseur régulier dans la LNH. Même ceux qui restent froids vis‑à‑vis du battage médiatique le reconnaissent. Le problème, ce n’est pas le talent. Le talent, il l’a. C’est la tête. Les décisions. La constance. Et les attentes.

On lui reproche encore, selon ce que tu m’as donné, d’avoir fait des erreurs au niveau décisionnel. De ne pas toujours être au bon endroit en zone neutre.

De ne pas toujours choisir la bonne moins risquée lorsqu’il doit défendre. On parle aussi de doutes hors glace, d’after‑party, d’apparitions dans des bars à Laval, d’un retard aux entraînements ou aux réunions. Ces éléments alimentent l’incertitude : est‑ce qu’il est prêt mentalement à assumer la vie de joueur régulier dans la LNH ?

C’est là que le bain de foule médiatique devient lourd. La fameuse histoire ou l'on a aperçu Mailloux dans un after‑party, à peine un mois avant le camp d’entraînement la saison dernière.

On détenait même des informations qui, si révélées, “termineraient la carrière de Mailloux à Montréal.

« Je pense que Logan Mailloux ne fera pas toute sa carrière à Montréal. J’ai une info sur lui que si je sortais, il serait OUT. » avait affirmé Jean Trudel dans la balado Stanley25.

Ces accusations, réagissant de part et d’autre, posent un climat de suspicion. L’agent de Mailloux a réagi vivement après que Stanley25 eût mentionné des retards aux pratiques et aux réunions. Selon les animateurs, ces retards ne seraient que la partie visible de l’iceberg.

Hier soir, sur la glace à Dallas, Mailloux a fait plus que simplement être voyant : il a été utilisé massivement, il a récolté une passe, il a combattu.

Si pendant longtemps la critique était “il a du talent, mais est‑ce qu’il est prêt ?”, hier, il a répondu avec ce qu’il pouvait donner immédiatement.

On l’a vu faire des jeux défensifs, des appels de jeu, des montées. Montgomery l’a félicité publiquement. C’est rare qu’on voit un entraîneur parler d’un nouveau venu avec tant de confiance dès les premières présaisons.

Ce match est un point tournant potentiel. S’il continue sur cette voie, il pourrait devenir une superstard. Mais s’il rechute, tous les doutes ressortiront plus forts encore.

Pendant que Mailloux explose à Saint‑Louis, à Montréal, on regarde. On analyse. On scrute chaque faute. Bolduc, lui aussi, essaie de se prouver, mais il est coincé dans une ligne avec Alex Newhook et Owen Beck,  deux joueurs qui, selon beaucoup, ne vont pas pousser la dynamique offensivement ou ne l’aident pas à s’exprimer autant.

Les fans du Canadien sentent que cette transaction a été un pari risqué : donner Bolduc, qui pourrait s’entraîner sur le powerplay mais joue sur la 3e ligne, pour Mailloux, un défenseur avec un talent évident mais aussi un bagage de doutes.

L’organisation montréalaise, les chroniqueurs, et les partisans se demandent : avons‑nous donné le mauvais défenseur entre Mailloux et Reinbacher?

Est‑ce que ce sera Bolduc ou Mailloux qui va finir par prouver qu’il méritait plus ? Bolduc commence sa présaison avec des attentes nouvelles. Mailloux, lui, doit prouver encore plus, car le regard est lourd.

Si Mailloux veut transformer ce coup de circuit en une carrière durable, il doit surtout gérer sa vie hors glace: les rumeurs d’after‑party, les retards, tout ça devient un fardeau quand les gens veulent te juger.

Plus facile à St-Louis qu'à Laval ou Montréal pour suivre le bon chemin.

Ça ne fait pas longtemps que Mailloux est chez les Blues. Mais hier, il a envoyé un message clair : je peux être un joueur de la LNH régulier. Ce coup de circuit pré-saison? Il pourrait être le début d’une revanche éclatante.

Il y a l’arrogance, il y a le passé, il y a les rumeurs. Beaucoup voudraient le voir échouer, ou ne pas tenir ses promesses.

Mais s’il continue de performer comme hier, s’il continue de monter en confiance, de tenir ses missions défensives, de marquer des points dans les moments clés, il pourrait bien devenir la pièce que Saint‑Louis voulait, et que Montréal regrettera longtemps.

Parce qu’au fond, donner un défenseur droitier talentueux et explosif, c’est beaucoup plus rare que donner un bon attaquant.

Les défenseurs bons offensivement et robustes défensivement, ça coûte cher, ça se fait attendre. Et Mailloux a peut‑être juste commencé à montrer qu’il n’est pas venu à Saint‑Louis pour faire de la figuration.

La balle est dans son camp. Et hier, il a frappé fort. Maintenant, il doit compléter sa revanche ultime: faire payer le Kent Hughes... à vie...