Zachary Bolduc à Montréal: l'ailier parfait pour Ivan Demidov

Zachary Bolduc à Montréal: l'ailier parfait pour Ivan Demidov

Par David Garel le 2025-07-01

Zachary Bolduc est devenu, en l'espace de quelques mois, l'un des noms les plus fascinants à surveiller dans la LNH.

Et avec son arrivée chez le Canadien de Montréal dans le cadre d'une transaction majeure envoyant Logan Mailloux à Saint-Louis, le jeune attaquant de 22 ans s'apprête maintenant à faire vibrer le Centre Bell.

Peu de joueurs combinent aussi bien talent brut, hargne, méchanceté, polyvalence et flair offensif. Bolduc, c'est un joueur qui dérange, qui s'impose, qui détonne. Et pour les partisans montréalais, c'est peut-être exactement le genre de personnalité qu’il manquait au top 9 du Tricolore.

Originaire de Trois-Rivières, Bolduc a d'abord fait tourner les têtes dans la LHJMQ avec l'Océanic de Rimouski avant d'exploser avec les Remparts de Québec.

Sa saison de 99 points en 2021-2022 a consolidé son statut d'espoir de premier plan et convaincu les Blues de Saint-Louis de le sélectionner au 17e rang du repêchage de 2021.

Dès ses débuts professionnels, il a démontré un sens du but remarquable, appuyé par un tir précis et lourd, jumelé à un instinct offensif rare chez un ailier de son gabarit (6 pieds 1 pouce, 185 livres).

Mais ce qui distingue vraiment Zachary Bolduc, c’est son intensité. Il n’a pas peur d’aller au filet, de jouer dans les coins, ni d’assumer un rôle plus physique lorsque les circonstances l’exigent.

Il est combatif, orgueilleux, et ne recule devant rien. Depuis la pause du tournoi des 4 Nations en février dernier, Bolduc est tout simplement devenu l'un des meilleurs attaquants des Blues. En 19 matchs, il a inscrit 10 buts et ajouté 3 mentions d'aide, tout en maintenant un différentiel de +9.

Il a marqué trois fois en avantage numérique et ajouté près de 40 mises en échec durant cette séquence. En clair, il a été un pilier de la série de 15 victoires des Blues en 19 matchs, propulsant l'équipe dans la course aux séries éliminatoires.

Cette saison, Bolduc a cumulé 36 points (19 buts, 17 passes) en 65 matchs, avec un impressionnant différentiel de +19 et près de 100 mises en échec.

Ce sont des statistiques qu'on ne peut ignorer pour un jeune joueur dans sa première saison complète dans la grande ligue.

Encore plus impressionnant : il a patiné aux côtés de Robert Thomas et Jake Neighbours sur le premier trio de l'équipe, avant de pivoter vers un rôle plus équilibré au sein du troisième trio avec Sundqvist et Jimmy Snuggerud. Peu importe le rôle qu’on lui donne, il livre la marchandise.

Jim Montgomery, l'entraîneur-chef des Blues, a joué un rôle déterminant dans sa progression. En le poussant à maintenir un standard élevé, en le rayant parfois de l’alignement pour stimuler sa constance, il a transformé Bolduc en véritable guerrier de la LNH.

« Si tu lui en donnes, il t’en donne », disait récemment Bolduc à propos de Montgomery. Il a appris la dure réalité de la ligue : aucune journée de congé, chaque match est une bataille.

Son attitude, sa ténacité et son efficacité en transition offensive cadrent parfaitement avec le style de jeu prôné par Martin St-Louis.

Le CH recherche ce type de joueur depuis des années : un ailier capable de produire, de patiner avec intensité, de jouer physique, tout en ayant le potentiel de prendre la relève dans les unités spéciales.

Bolduc est ce genre de profil rare qui peut évoluer sur le deuxième trio dès l’ouverture de la saison, mais aussi dépanner au sein du top-6 si nécessaire.

Ce qui est encore plus prometteur pour le Canadien, c’est que Bolduc fait partie d’une génération montante de joueurs québécois qui s'imposent avec caractère dans la LNH.

Il suit la trace de Pierre-Luc Dubois, Samuel Girard, Alexis Lafrenière et compagnie. Mais contrairement à ces derniers, il arrive à Montréal non pas comme une figure attendue du repêchage, mais comme un jeune loup affamé, déjà endurci par les dures réalités d’un club aspirant aux séries.

Bolduc n’est pas parfait. Il a été rayé de la formation à dix reprises durant la saison, partagé entre les attentes élevées et l’apprentissage nécessaire au niveau professionnel.

Mais sa réponse a été exemplaire : enchaînement de buts, montée en puissance, et implication constante dans les deux sens de la patinoire.

Les Blues ont cru en lui, l’ont mis à l’épreuve, et il a su leur prouver qu’il méritait sa place. Maintenant, c’est au tour de Kent Hughes et du Canadien de miser sur lui.

L’acquisition de Bolduc vient aussi combler un vide : celui d’un attaquant québécois avec du chien, de la fougue et un réel potentiel offensif dans l’alignement.

À long terme, il pourrait devenir un pilier offensif, un joueur qui évolue sur le deuxième trio tout en contribuant en avantage numérique.

C’est sans doute ce qui rend l’acquisition de Zachary Bolduc encore plus brillante : il est taillé sur mesure pour jouer avec Ivan Demidov. 

Le jeune Russe, artiste de la rondelle et maestro de la zone offensive, aura besoin d’un joueur capable de comprendre son jeu, d’anticiper ses mouvements, mais aussi de lui créer de l’espace dans un monde de brutes.

Et ça, Bolduc peut le faire les yeux fermés. Son hockey IQ est sous-estimé, mais les Blues, eux, l’avaient compris : on ne marque pas 19 buts en 72 matchs dans un rôle instable sans une intelligence offensive réelle.

Bolduc, c’est un chien de garde avec des mains. Un ailier robuste, rapide, et vicieux, capable de faire reculer les défenseurs adverses juste par sa présence physique.

Il protège, il provoque, il explose. Il peut frapper pour libérer Demidov, puis pivoter vers un tir vif ou une passe dans l’enclave.

Un joueur caméléon, capable de jouer sur un troisième trio défensif un soir, puis de compléter un duo élite avec Demidov dès le lendemain. Le genre de profil dont rêvent tous les DG qui veulent construire autour d’un joyau comme Ivan.

Zachary Bolduc est le genre de pari qui peut rapporter gros. Il n’a que 22 ans. Il a déjà 97 matchs d’expérience dans la LNH.

Il marque, il frappe, il dérange. Il possède un sens du jeu qui lui permet de s’adapter à différents styles et rôles. Il a tout ce qu’il faut pour devenir un favori de la foule montréalaise. Et plus encore, il a ce regard de joueur qui en veut plus.

Ce n’est peut-être pas le blockbuster que les partisans attendaient… mais c’est peut-être exactement ce qu’il fallait pour renforcer l’identité du Canadien de Montréal.

Et si Bolduc continue sur sa lancée, Montréal pourrait bien avoir mis la main sur l’un des plus beaux secrets de l’Association de l’Ouest.

Son acquisition ne passera pas inaperçue. Et si tout se passe comme prévu, elle pourrait bien devenir l’un des coups de maître de Kent Hughes dans cette nouvelle phase de la reconstruction : celle où on bâtit pour gagner.