Cassure dans la chambre: Zachary Bolduc coule sous Martin St-Louis

Cassure dans la chambre: Zachary Bolduc coule sous Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-11-15

Martin St-Louis est-il en train de détruire Zachary Bolduc?

Il y a des décisions d’entraîneur qui en disent plus long que mille conférences de presse, et celle qu’a prise Martin St-Louis ce matin au Centre Bell est l’une d’elles.

Pour une deuxième fois en moins de deux semaines, l’entraîneur du Canadien a volontairement laissé passer une occasion en or de relancer Zachary Bolduc.

Une occasion parfaite, servie sur un plateau d’argent, qui aurait démontré un minimum de confiance envers un jeune joueur en pleine tempête.

Mais non. St-Louis a choisi une autre voie : celle de l’humiliation silencieuse, celle où un joueur comprend très clairement qu’il n’est plus dans les plans, même si personne ne le dit ouvertement.

Alex Newhook est blessé. Le top-6 avait un trou énorme. Tout le Québec, tout le vestiaire et tout le bon sens souhaitait voir Zachary Bolduc obtenir cette promotion naturelle au centre (ou à gauche) de Kapanen et Demidov.

Mais Martin St-Louis, fidèle à ses obsessions, a préféré remonter Kirby Dach à gauche d’Ivan Demidov et d’Oliver Kapanen (placé au centre), laissant Bolduc non seulement hors du top-6… mais avec Jake Evans et Josh Anderson, une voie de plombiers, d’énergie, de sueur. Pas exactement l’endroit où un ancien marqueur de 50 buts dans le junior peut retrouver son timing offensif.

Martin St-Louis veut casser le Québécois jusqu'au bout...

Caufield-Suzuki-Slafkovsky

Dach-Kapanen-Demidov

Bolduc-Evans-Anderson

Davidson-Veleno-Gallagher

C’est là que la question devient impossible à éviter : qu’est-ce que Zachary Bolduc a fait à Martin St-Louis pour être traité ainsi?

On peut parler d’identité, de standards, de constance, de “meritocracie”. St-Louis adore ces mots-là. Mais la réalité brute, c’est que le coach vient encore d’envoyer un message cruel à Bolduc : « Je ne te fais pas confiance. »

Et ce chapitre-là ressemble étrangement à une cassure.

À TVA Sports, Félix Séguin n’a pas tourné autour du pot : l’élément déclencheur de cette spirale négative pour Bolduc, c’est son retrait de la première unité d’avantage numérique.

Et il a raison.

Bolduc avait marqué un gros but à Calgary, un tir parfait, l’un de ses meilleurs depuis son arrivée à Montréal. Le lendemain, à Edmonton, il est complètement sorti du powerplay. Pas ralenti. Pas “ajusté”. Pas “redistribué”. Retiré. Net. Froid. Brutal.

Normal qu'Ivan Demidov l'ait remplacé. Mais pas normal que St-Louis n'ait pas décidé de placer Bolduc sur le top-6, pour ne pas l'enfoncer jusqu'au cou.

Résultat?

Bolduc ne l’a jamais avalé.

Jamais digéré.

Jamais remonté.

Et ça, St-Louis l’a senti immédiatement.

Un jeune qui perd sa chaise sur le powerplay, c’est un jeune qui perd son identité.

Bolduc, tout le monde le sait : c’est un joueur de powerplay.

Il n’a jamais été un joueur de tranchées.

Il n’a jamais été un joueur de confrontations physiques.

Il n’a jamais été un joueur de style “Evans-Anderson”.

Tu enlèves le powerplay à Bolduc, tu l’enlèves de lui-même.

Et Martin St-Louis l’a fait.

Sans explication publique.

Sans nuance.

Sans protection.

Ce que les fans ne voient pas pendant les matchs, St-Louis lui le voit tous les jours : le cardio.

Zachary Bolduc est, selon plusieurs autour de l’équipe, l’attaquant le moins en forme de l’organisation en ce moment.

Il est toujours le dernier dans les excercies physique. Toujours à bout de souffle. Toujours courbé en deux au moment où Demidov, lui, repart comme si de rien n’était.

C’est subtil, mais pour un coach comme St-Louis, ça crie plus fort qu’un -3 sur une feuille de match.

Le message qu’il envoie à Bolduc :

Travaille plus fort, ou tu vas rester en bas de la pyramide.

Le problème?

Bolduc n’a pas la personnalité pour encaisser ça.

Lui, son jeu repose sur le plaisir, le flow, la confiance.

Pas sur les “bagarres de fond de territoire”.

Et St-Louis, qui exige que “tu frappes tout ce qui bouge”, ne voit pas de progrès. Donc il punit. Encore. Et encore.

Bolduc n’a pas de place. Ni sur le top-6. Ni sur le powerplay. Ni même sur un trio offensif.

C’est une chute libre.

Et ça, dans une organisation qui prétend “développer” ses jeunes, c’est un geste qui laisse des traces.

Martin St-Louis ne le dira jamais ouvertement, mais son comportement le crie dans chaque décision :

Il veut casser Bolduc pour le reconstruire à sa façon.

C’est exactement ce que TVA Sports dénonçait : Montréal adore “casser” ses jeunes avant de leur donner de la liberté.

Sauf que ça ne fonctionne pas avec tout le monde.

Slafkovský? Oui, il a encaissé.

Demidov? Il est trop talentueux pour être cassé.

Mais Bolduc?

C’est un joueur sensible.

Un joueur d’attaque pur.

Un joueur qui a toujours eu de la place et un rôle clair dans les niveaux qu’il a traversés.

Tu ne casses pas quelqu’un comme ça.

Tu le perds.

Et St-Louis est en train de le perdre.

Zachary Bolduc traverse la période la plus fragile de sa jeune carrière.

Et pendant que tout ça se déroule, St-Louis lui répète le même message :

“Fais-en plus, travaille plus fort, frappe plus.”

Mais Bolduc n’est pas ce joueur-là.

Il ne le deviendra jamais.

Et à force de refuser de l’utiliser pour ce qu’il est, St-Louis risque de détruire un talent qui aurait pu être une belle histoire à Montréal.

Une tristesse... sans précédent...