Le témoignage de père de Kent Hughes nous a donné des frissons dans le dos.
Il nous raconte un homme dont le parcours est synonyme de passion et de détermination. Un homme qui est passé des arénas de hockey du West Island à la position prestigieuse de directeur général des Canadiens de Montréal.
Né et élevé dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal, Hughes a toujours respiré le hockey. Depuis ses premières années à l'école Beacon Hill et au cégep Saint-Laurent, il a acquis une maîtrise impressionnante du français, malgré ses origines anglophones.
Son père, Emerson Hughes, se souvient de Kent comme d'un enfant déterminé, qui ne laissait jamais tomber un objectif une fois qu'il s'était fixé dessus. Voilà pourquoi Hughes ne lâchera rien avant de remporter la Coupe Stanley.
C'est cet esprit combattif qui l'a conduit à quitter une vie de riche si confortable à Boston pour relever le défi colossal de redonner aux Canadiens leur gloire passée
"C’est un travail de rêve de diriger les Canadiens de Montréal," a déclaré Emerson, 81 ans. (crédit: la Gazette)
Kent a troqué une vie idyllique, entourée de paysages pittoresques du Cap Cod et de Boston, du haut de sa maison digne des plus grands millionnaires, pour une existence sous les feux des projecteurs.
"Franchement, il menait une vie de rêve(à Boston)."
"Il a deux magnifiques maisons à Boston, une à Cape Cod, une à Westwood. Je veux dire des endroits vraiment magnifiques. Une est juste sur l'océan à Cape Cod. Et il a trois enfants à l'université à Boston."
Lorsque sa Audi RS6 avec une plaque d'immatriculation du Massachusetts s'est garée dans l'allée de la maison d'Emerson et Margaret Hughes, parents de Kent, ceux-ci ont tout de suite compris que leur fils était passé de l'obscurité d'agent de joueurs de la LNH à la figure la plus médiatisée de tout le Québec.
La voiture, qui n'était pas équipée de pneus d'hiver, s'est alors rendue au Centre Bell. Kent Hughes devait aller affronter les journalistes qui l'attendaient pour sa première conférence de presse. Hughes était stressé de parler français. Finalement, il a fait ça comme un chef.
Hughes avait passé les deux dernières décennies à bâtir une agence de joueurs de hockey à Boston, l'une des plus grandes agences de l'histoires du hockey, avec un portefeuille personnel qui frisait les 250 millions de dollars personnels.
Il quittait ce rêve pour reconstruire la plus grande organisation de l'histoire du hockey, tout ça en devant parler français au risque de se faire jeter sous l'autobus par les médias québécois nationalistes.
Le choix de quitter le confort et la sécurité pour s'aventurer dans l'inconnu, où chaque décision allait être scrutée par les médias et les fans, témoigne de sa passion sans limite pour le hockey et de son désir de se surpasser.
"Je connais tous les outils que Kent a dans son arsenal; il est très bien équipé pour ce poste. Nous sommes évidemment biaisés, mais il est très brillant. Il est exceptionnellement intelligent." affirme son père Emerson.
"Si j'avais été embauché pour recruter un directeur général, franchement, je ne pense pas que j'aurais pu trouver un meilleur candidat que Kent."
"Personnellement, je n'aurais pas abandonné le style de vie qu'il avait. Il appartient probablement au deuxième meilleur parcours de golf de Boston et à un parcours de golf privé très exclusif au Cap. Il voyageait probablement 30 jours par an. Le reste du temps, il travaillait de chez lui. Que demander de plus ?"
Comme son père Emerson le dit si bien, Kent Hughes vit maintenant dans un bocal à poisson.
"Je suppose que c'est un défi. Mais cela était une sacrée entreprise de remettre ce navire à flot, je pense. Il a commencé avec une main derrière le dos à cause de tous ces contrats à long terme de joueurs de hockey de bas-étage"
Le soutien inébranlable de sa famille a toujours été un pilier essentiel de son succès. Sa femme, Deena, qu'il a rencontrée dès l'école primaire, partage sa passion pour le hockey et son engagement envers leur communauté.
Le couple, profondément enraciné dans les valeurs de travail acharné et de persévérance, a élevé leurs enfants dans la même philosophie.
La décision de Kent de revenir à Montréal n'était pas seulement un retour aux sources, mais aussi une mission pour faire revivre une équipe historique, chère à tant de Québécois, du royaume des morts.
Sa capacité à naviguer dans le monde complexe des contrats de la LNH et sa compréhension approfondie du jeu faisaient de lui l'homme idéal pour ce rôle.
Mais au-delà de toutes ses connaissances, c'est sa volonté de relever des défis et de toujours se surpasser qui inspirent le plus.
"Kent respire, mange et vit le hockey. Il m'a dit : 'Je n'ai pas pris le poste pour la notoriété publique, je l'ai pris pour le défi, le défi du hockey.' C'est tout ce qui compte pour lui. Il ne se soucie pas vraiment de ce que les gens pensent de lui."
En rejoignant les Canadiens, Kent Hughes ne cherchait pas la gloire personnelle. Son objectif était clair et est toujours aussi clair : redonner aux Canadiens de Montréal la place qui leur revient parmi l'élite de la LNH.
Pour lui, c'est plus qu'un travail, c'est une vocation. Et même s'il était conscient des défis qui l'attendaieent, sa détermination et son amour pour le hockey sont plus forts que jamais.
Aujourd'hui, il voit enfin un peu de lumière. La reconstruction du CH est pratiquement terminée. D'ici deux ans maximum, Montréal sera prétendant à la Coupe Stanley.
Et Kent Hughes pourra se dire que cela valait la peine de quitter sa vie de millionnaire à Boston...