Mikko Rantanen rit de Montréal : 15M$ de plus dans ses poches

Mikko Rantanen rit de Montréal : 15M$ de plus dans ses poches

Par André Soueidan le 2025-03-07

On va se dire les vraies affaires : Mikko Rantanen n'a jamais envisagé une seule seconde de signer à Montréal. Il n'a jamais eu besoin de le dire publiquement.

Son contrat de 96M$ avec les Stars de Dallas parle pour lui. Et quand on décortique les chiffres, la situation est absolument déprimante pour les équipes canadiennes.

Les Stars lui offrent 8 ans à 12M$ par année. Brut, ça semble astronomique. Mais une fois que tu mets tout en perspective, tu comprends que la LNH est une ligue où tout est truqué en faveur des clubs américains.

Parce que le Texas n'impose pas les revenus. Zéro. Nada. Rien du tout. Mikko Rantanen vient d'encaisser un jackpot absolu.

Maintenant, imaginons un instant qu’un tel contrat ait été signé à Montréal. Avec un taux d'imposition combiné provincial et fédéral qui grimpe à 53,31 %, le Finlandais aurait vu plus de la moitié de son contrat partir en fumée.

Autrement dit, sur ses 96M$, il aurait mis en poche seulement 44,8M$.

Faisons le même exercice pour le Colorado, l'équipe qu'il a trahi. Le taux d'imposition combiné au Colorado est d'environ 46,5 %.

Ce qui veut dire qu'il aurait encaissé près de 51M$ sur son contrat de 96M$. Pas aussi déprimant qu'à Montréal, mais quand même loin des 96M$ qu'il va toucher dans son entièreté au Texas.

C'est à se demander pourquoi une équipe canadienne se casse encore la tête à essayer de signer de gros joueurs autonomes.

Kent Hughes n’a jamais eu une chance dans le dossier Rantanen. C’est écrit noir sur blanc dans les chiffres.

Tant que la LNH ne réglera pas cette énorme inégalité, les équipes canadiennes seront condamnées à repêcher leurs stars, car elles n’en signeront jamais via le marché des joueurs autonomes.

Pourquoi signer dans une ville où tu te fais dépouiller de la moitié de ton salaire alors que tu peux aller en Floride, à Vegas ou au Texas et garder presque tout ton argent?

Et ce n'est pas juste une question d'impôts. Ajoutez à ça la météo, la pression médiatique et la langue, et vous avez la recette parfaite pour que les agents libres fuient le Québec comme la peste.

Les équipes canadiennes jouent avec une main attachée dans le dos, et la LNH fait semblant de ne pas voir le problème.

Mais attention, ce que Rantanen ne voit pas tout de suite, c'est la réalité brutale d'un contrat aussi massif à long terme.

Parce que la règle dans la LNH est simple : à partir de 30 ans, tu deviens un poids mort à moins d'être un joueur de franchise exceptionnel.

Et soyons honnêtes, Mikko Rantanen, sans Nathan MacKinnon pour le nourrir à la cuillère, est loin d'être ce genre de joueur.

Il a 28 ans. Il lui reste peut-être deux ou trois bonnes années avant de voir sa production commencer à décliner.

Et les Stars de Dallas viennent de s'enchaîner à lui jusqu'à ses 36 ans à 12M$ par saison. Vous la voyez venir, la catastrophe?

Dans quatre ans, ce contrat va être un énorme boulet. On l’a vu avec Brent Seabrook, Jeff Skinner, et même Jamie Benn à Dallas. C'est TOUJOURS la même histoire.

Et c'est là que, mine de rien, Kent Hughes et le Canadien de Montréal s’en sortent pas si mal. Parce que s’il y a bien une chose que l’impôt du Québec empêche, c’est de signer des contrats idiots comme celui-là.

Si le CH pouvait donner 12M$ par saison à des joueurs, on se retrouverait peut-être avec un Louis Eriksson 2.0 sur la masse salariale pour huit ans.

Parce qu’on va se dire les vraies affaires : Rantanen dans 5 ans, ça va être ça.

Alors oui, c’est frustrant de voir la réalité salariale tuer les espoirs des clubs canadiens, mais en même temps, au moins, ça nous empêche de faire des erreurs catastrophiques.

Dallas va regretter ce contrat, c'est inévitable. Rantanen rit aujourd'hui, mais dans cinq ans, c'est nous qui rirons en regardant les Stars essayer de refiler son contrat dans une transaction humiliant comme on en voit trop souvent.

En attendant, Kent Hughes devra être plus malin que jamais pour trouver une autre façon d'amener de la vraie offensive à Montréal.

Parce qu'à moins que la LNH instaure un système d'équilibrage fiscal pour les équipes canadiennes (autrement dit, JAMAIS), les superstars vont continuer de fuir le Québec aussi vite qu'un avion vers la Floride en plein mois de février.

Misère...