Mise en garde de Maxime Lapierre: La saison recrue d'Ivan Demidov menacée

Mise en garde de Maxime Lapierre: La saison recrue d'Ivan Demidov menacée

Par Nicolas Pérusse le 2025-09-27

Il y a des avertissements qui passent inaperçus. Et il y a des avertissements qui résonnent comme une condamnation.

Celui de Maxime Lapierre appartient à la deuxième catégorie.

Cet été, Lapierre a parlé à plusieurs joueurs de la LNH. Leur verdict est tombé comme une gifle : Ivan Demidov, malgré son âge et son statut de recrue, sera traité comme Nikita Kucherov.

« Quand on va jouer contre Demidov, même s’il est jeune et nouveau dans la ligue, on va l’aborder comme si c’était Kucherov. Parce qu’on voit chez lui les mêmes habiletés, la même puissance dans les jambes. »

C’est un compliment. Mais c’est aussi une menace.

Parce qu’on ne joue pas contre Kucherov en souriant. On le joue en serrant les dents, en terminant chaque mise en échec, en coupant ses lignes de passe par la force brute.

Et ça veut dire que dès ses premiers coups de patin officiels, Demidov est déjà ciblé comme une superstar… sans avoir encore le coffre pour absorber ce genre de traitement.

La comparaison flatteuse devient donc un piège. Kucherov, c’est une armoire sur patins. Compact, dense, impossible à déloger. Demidov, lui, a la magie dans les mains, mais il n’a pas encore la stabilité qui empêche les coups de l’envoyer au tapis.

Les vétérans adverses le savent. Et jeudi soir, au Centre Bell, ils l’ont rappelé de la pire façon.

Toronto avait envoyé une équipe B. Mais eux, ils n’ont pas envoyé leur intensité au repos. Demidov a été frappé durement, vicieusement, au point de devoir rentrer au vestiaire.

On parle d’un match préparatoire en septembre… et déjà, le joyau du Canadien devient la cible principale.

Josh Anderson n’a pas hésité : il a sauté sur le coupable, les gants au sol, la pénalité au tableau. C’était instinctif, c’était nécessaire. Mais c’était aussi un signe inquiétant.

Est-ce que c’est ça, l’avenir immédiat de Demidov? Une saison où ses coéquipiers devront constamment jeter les gants pour défendre la future vedette de l’organisation?

Parce que lors du dernier match, la glace a envoyé un autre message brutal. Le CH, paralysé par la peur de se blesser, s’est quand même vidé l’infirmerie.

Reinbacher, fracture à la main, absent un mois. Dobson et Guhle, tous deux touchés à l’aine. Trois piliers défensifs mis à l’écart en l’espace de quelques heures. Résultat : plus de temps en zone défensive, plus de récupérations brouillonnes… et donc plus de mises en échec sur Demidov forcé de reculer.

Et quand une équipe joue pour éviter les blessures, elle finit par en avoir encore plus. Le corps hésite, les appuis se crispent, et les impacts frappent plus fort. Jeudi, le 7-2 n’était pas juste un score. C’était une leçon.

C’est là que le rôle de Martin Saint-Louis devient crucial. Comment va-t-il gérer les présences de son prodige?

Va-t-il lui donner du temps de glace protégé, avec des vétérans capables de calmer le jeu? Va-t-il multiplier les présences avec des gars comme Arber Xhekaj pour envoyer un avertissement clair aux adversaires?

Ou va-t-il miser sur l’apprentissage brutal, en lançant Demidov dans la tempête pour qu’il s’endurcisse à vitesse grand V?

Le dilemme est réel. Parce que dans la LNH moderne, le hockey de protection n’a pas disparu. Il a juste changé de forme.

Les bagarreurs purs n’existent plus comme avant. Mais la règle implicite reste la même : si tu attaques ma vedette, j’irai attaquer la tienne. Et c’est souvent plus dissuasif qu’un combat dans le milieu de la glace.

Demidov devra lui aussi apprendre ce jeu d’échecs. La meilleure réponse à un coup salaud, c’est de marquer un but. Mais ce n’est pas toujours possible. Et quand tu ne peux pas punir avec l’attaque, il faut punir stratégiquement.

Pas en fonçant sur le goon de l’autre côté, ça, ça ne change rien. Non. En attaquant directement les meilleurs joueurs adverses. Parce qu’un coup contre une vedette, ça se paye dans le vestiaire, dans les médias, et parfois même dans le bureau du DG.

C’est ce calcul que le Canadien doit intégrer dès maintenant. Soit tu encadres Demidov avec des gars qui envoient le message, soit tu acceptes de le voir ciblé soir après soir.

Tampa a construit autour de Kucherov un environnement où ses épaules n’étaient jamais seules. Montréal doit faire pareil. Anderson peut être ce garde du corps. Xhekaj peut imposer ce respect.

Mais c’est à Saint-Louis de faire les choix difficiles, de dessiner une ligne d’attaque où chaque coup contre Demidov se paie immédiatement.

Parce uqe protéger Demidov, c’est protéger son projet.

C’est protéger son avenir.