Depuis le début de l’été, la direction du Canadien de Montréal tente par tous les moyens de trouver son deuxième centre.
Le nom de Mason McTavish revient avec insistance. Mais une vérité brutale s’impose désormais : les Ducks d’Anaheim sont sans pitié dans les négociations.
Ils sont clairs, fermes, intransigeants. Le prix, c’est David Reinbacher. Rien d’autre.
Kent Hughes et Jeff Gorton ont beau multiplier les scénarios, présenter des alternatives, offrir des combinaisons alléchantes incluant Mike Matheson, Josh Anderson, Joshua Roy, Owen Beck et même un choix de première ronde protégé : Anaheim refuse catégoriquement. Ils veulent Reinbacher, point final.
Anaheim ferme toutes les portes... si l'Autrichien n'est pas impliqué.
C’est un secret de Polichinelle : McTavish n’est pas heureux à Anaheim. Relégué à l’aile, bloqué derrière Leo Carlsson, Mikaël Granlund et Ryan Strome au centre, privé de responsabilités offensives qu’il mériterait amplement, il traîne sa frustration comme un poids mort.
Frank Seravalli l’a dit récemment :
« Je vois un joueur en état dépressif. Mentalement, il est vidé. »
Pourtant, les Ducks ne veulent pas le vendre à rabais.. Ils savent ce qu’ils ont entre les mains. Un centre de 22 ans, robuste, complet, déjà 229 matchs dans la LNH et 140 points au compteur. Un joueur qu’on compare déjà à un jeune Bo Horvat, mais avec une touche de Ryan O’Reilly dans le repli défensif.
Et pour un tel profil, Anaheim exige un prix exorbitant. Leur cible est claire : David Reinbacher, 5e choix au total en 2023, considéré comme une pierre angulaire de l’avenir du CH.
Pour le DG Pat Verbeek, il est hors de question de céder McTavish sans obtenir un défenseur droitier top 4 en retour.
Le CH a tenté de contourner le problème.
Première tentative : Mike Matheson + choix de 1ère ronde protégé 2026 + Joshua Roy. Réponse des Ducks : non.
Deuxième tentative : même base, mais en remplaçant Roy par Owen Beck. Réponse des Ducks : non.
Troisième tentative : inclure Josh Anderson pour ajouter du physique et un vétéran. Réponse des Ducks : non.
Même Michael Hage, pourtant perçu comme un intouchable à Montréal, ne suffit pas. Leur obsession est Reinbacher.
Ce refus systématique démontre à quel point Verbeek est intraitable. Pour lui, Matheson est trop vieux (31 ans) pour représenter l'élément central du "deal", Anderson trop cher pour son rendement, Roy et Beck trop incertains comme espoirs de bas-étage, et Hage trop loin de la LNH. Bref, seule la garantie Reinbacher l’intéresse.
Devant cet ultimatum, Kent Hughes a tranché. Pas question de céder Reinbacher.
Le jeune Autrichien est perçu comme l’élément clé de la défensive de demain aux côtés de Lane Hutson, Kaiden Guhle et Noah Dobson. Montréal ne veut pas répéter l’erreur Sergachev-Drouin.
Donc, pour l’instant, le dossier McTavish est gelé. Les Ducks campent sur leurs positions, et Hughes n’a pas l’intention de sacrifier l’un de ses joyaux défensifs.
Si la piste McTavish est fermée, celle de Jared McCann reste active. Du côté du Kraken de Seattle, le discours est différent. Ron Francis est ouvert.
Pour McCann, on parle d’un prix plus raisonnable : un choix de première ronde protégé ou Mike Matheson comme élément principal.
Pour que Matheson ait vraiment la valeur d'un choix de première ronde protégé, il faudrait qu'il signe une prolongation de contrat avec le Kraken sur-le-champ.
Owen Beck ou Joshua Roy serait inclus dans le deal et un choix tardif serait aussi impliqué (3e ronde).
On ne toucherait pas aux intouchables. (Reinbacher, Engstrom ou Hage).
Mike Matheson + Joshua Roy ou Owen Beck + choix de 3e ronde.
Ou...
Choix de 1ère ronde protégé 2026 + Joshua Roy ou Owen Beck + choix de 3e ronde.
Seattle, en pleine transition après une troisième saison décevante, écoute attentivement. Bref, la porte est plus ouverte qu'elle ne l'est à Anaheim.
McCann, c’est un profil séduisant pour Montréal. Polyvalent, capable de jouer au centre et à l’aile, il sort de trois saisons consécutives de plus de 60 points, dont une de 40 buts en 2022-23.
Son contrat de 5 M$ par an jusqu’en 2027 est une aubaine. À 29 ans, il serait le centre parfait pour épauler Suzuki, attendre Michael Hage et permettre à Ivan Demidov de s’épanouir.
Contrairement aux Ducks, le Kraken n’exige pas Reinbacher. Ils veulent du concret, mais abordable. Et ça change tout.
Il ne faut pas oublier un élément clé dans ce casse-tête : le contrat de Carey Price.
Son dernier boni de signature de 5,5 M$ vient d’être versé, ce qui le rend beaucoup plus échangeable. Avec un seul an restant à 10,5 M$ de cap hit (7,5 M$ en salaire réel), c’est un contrat parfait pour une équipe qui doit atteindre le plancher salarial.
Trois destinations sont sur la table : Chicago, San José et Pittsburgh.
Chicago : ils l’ont déjà fait avec Shea Weber, et ils adorent ce type de contrat pour encadrer leur reconstruction autour de Bedard.
San Jos : c’est l’option la plus crédible, les Sharks ayant un immense espace disponible et aucune ambition sportive à court terme à part de sélectionner Gavin McKenna ou un autre prodige.
Pittsburgh : en mode reconstruction, ils pourraient utiliser Price comme levier financier pour accélérer la liquidation de leurs vétérans.
En ce moment, on parle d’un prix de 3e ronde. Mais Hughes joue serré. Il tente de créer une surenchère négative entre ces trois clubs pour faire baisser la facture vers un hcoix de 4e ronde.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Hughes n’est pas pressé. Il sait que chaque jour qui passe rapproche le CH d’une position plus favorable.
Une fois le contrat de Price déplacé, il aura les mains libres pour absorber McTavish ou McCann.
Mais tant qu’Anaheim exige Reinbacher, il n’y aura pas de déblocage. Hughes préfère patienter, tester le marché, et miser sur Seattle.
Le CH est donc dans une impasse. Anaheim est intransigeant : Reinbacher ou rien.
Seattle est ouvert, mais ça reste une négociation serrée.
Et tout ça dépend d’abord du contrat de Carey Price, qui doit bouger dans les prochains jours.
C’est un jeu de patience. Hughes tente de jongler entre Anaheim, Seattle et les destinations possibles pour Price. Mais une chose est certaine : il n’offrira pas David Reinbacher.
Si McTavish veut vraiment sortir de Californie, il devra attendre. En attendant, les projecteurs se tournent vers Jared McCann, une option plus réaliste. Et tout Montréal retient son souffle, mais pourrait attendre longtemps avant de voir une transaction se réaliser.
La patience de Kent Hughes et Jeff Gorton n’est pas un signe d’inaction, mais une stratégie assumée. Le CH sait que le marché est « mort » pour l’instant : trop d’équipes espèrent encore amorcer la saison avec leur noyau intact, et personne n’est prêt à céder un joueur majeur comme Mason McTavish ou Jared McCann à rabais.
D’Amico rapporte qu’une source interne lui a confirmé que le Canadien « surveille quelques cas, au cas où certaines équipes changeraient d’idée d’ici le gel des transactions en décembre ».
Autrement dit, Hughes joue le long game : il sait qu’à mesure que la saison avancera, certaines formations vont s’effondrer au classement et seront forcées d’écouter pour leurs meilleurs éléments.
C’est pour ça qu’il ne panique pas en septembre. Oui, il y a urgence d’ajouter un deuxième centre, mais le CH ne a peur de payer le prix maximal exigé en ce moment (Reinbacher, Hage, ou un premier choix 2026 non protégé).
Si Hughes attend, il pourrait profiter d’une conjoncture plus favorable : un DG acculé au pied du mur, une organisation prête à encaisser des choix pour se donner une chance à la loterie Gavin McKenna, le futur Connor McDavid ou Keaton Verhoeff, le futur Chris Pronger.
Bref, la patience, aussi frustrante soit-elle pour les partisans, pourrait être la meilleure arme du CH dans ce dossier.
À suivre...