Disparition à Brossard : Patrik Laine s’éclipse de Montréal

Disparition à Brossard : Patrik Laine s’éclipse de Montréal

Par André Soueidan le 2025-08-09

Coup de tonnerre à Brossard. Patrik Laine, l’énigmatique sniper finlandais du Canadien, a disparu. Oui, disparu.

Plus un bruit, plus une trace. La veille encore, il patinait comme si sa vie en dépendait, décochant des tirs dignes d’un missile balistique en plein cœur du Complexe CN.

Et puis, pouf. Laine s’est évanoui dans la nature. Direction : inconnu… du moins pour quelques heures.

Car, soyons honnêtes, ce n’est pas une “disparition” à la Houdini pour aller signer dans la KHL.

Pas de drame façon “il a quitté le CH”. Non, Laine est simplement monté dans un avion pour retourner dans sa Finlande natale.

Ce n’est pas un départ comme les autres. Parce que Laine, cet été, il ne s’est pas contenté de passer dire bonjour une fois ou deux à ses coéquipiers avant de filer en vacances à Dubaï ou à Mykonos. Non. Il a choisi Montréal.

Il a choisi de rester ici, de s’entraîner comme un acharné, de s’intégrer dans le noyau, d’apprendre le langage corporel de Demidov, de tester ses passes avec Jake Evans, de jouer des coudes contre Alexandre Carrier.

Et ça, pour un gars qu’on a accusé d’être parfois lunatique, c’est un signe fort. Un signe qu’il veut être là, qu’il veut performer, qu’il veut redevenir ce tireur d’élite qui faisait trembler les gardiens de la LNH.

Hier encore, on l’a vu, sourire aux lèvres, participer à un 4 contre 4 improvisé avec Ivan Demidov, Joe Veleno, Jake Evans, Jakub Dobes et Carrier.

Du hockey estival pur jus : vitesse, rires, passes un peu trop fancy.

Et puis, après la dernière sirène imaginaire, Laine a disparu. Pas d’entrevue, pas de “salut les gars, à demain”. Juste un sac jeté sur l’épaule, une poignée de main rapide, et direction l’aéroport.

Pourquoi ? Parce qu’en Finlande, le 16 août prochain, se tiendra un événement qui lui tient à cœur : le Laine & Barkov Charity Golf.

Un tournoi organisé avec son compatriote et ami Aleksander Barkov, capitaine des Panthers de la Floride.

Un rendez-vous annuel où les deux vedettes finlandaises utilisent leur notoriété pour une cause noble : la santé mentale des enfants et adolescents.

Et là, avouons-le, ça prend une autre dimension.

Parce que Laine ne fait pas juste prêter son nom pour la photo. Il sait de quoi il parle. Il a lui-même traversé l’obscurité, combattu ses propres démons, pris du recul sur sa carrière pour soigner ce que personne ne voit.

Voir Laine aujourd’hui, sourire large, organiser un événement pour aider des jeunes à affronter leurs tempêtes intérieures, c’est la preuve que l’homme a grandi. Et qu’il veut rendre au suivant.

Cette année, tous les fonds récoltés iront à une clinique finlandaise spécialisée dans la santé mentale des jeunes. Le genre de cause qui dépasse le hockey, qui transcende les rivalités, qui fait qu’on se dit : “Ouais, ce gars-là, il est plus qu’un lancer frappé dévastateur.”

Mais revenons à Montréal. Parce qu’ici, forcément, la nouvelle de son départ a fait lever quelques sourcils.

Après tout, on vient à peine de s’habituer à voir Laine dans les couleurs du CH. On venait juste de s’extasier de le voir bosser à l’entraînement avec Demidov.

On imaginait déjà ce qu’il pourrait donner sur le power play, ce que son tir pourrait apporter à la deuxième vague… ou à la première si Martin St-Louis décidait de jouer ses cartes comme un gambler à Vegas.

Et là, boum, il s’envole.

Alors, faut-il s’inquiéter ? Absolument pas. C’est même une excellente nouvelle.

Parce que ça prouve que Laine n’est pas juste venu à Montréal pour collectionner un chèque et faire de la figuration.

Il a travaillé fort tout l’été, et maintenant, il va prendre quelques jours pour recharger ses batteries, pour retrouver ses racines, pour se rappeler pourquoi il joue au hockey.

Et si on connaît un peu Laine, on sait qu’il reviendra. Avec un bronzage discret (c’est quand même la Finlande), mais surtout avec la tête claire, le cœur léger et le poignet prêt à envoyer des lasers au-dessus de l’épaule des gardiens adverses.

On sait aussi que ce genre de coupure peut être bénéfique. Parce qu’un été complet à Brossard, aussi positif soit-il, peut finir par user.

Changer d’air, revoir Barkov, taper des balles de golf pour une bonne cause… ça ne peut que lui faire du bien.

Et au fond, soyons francs : on préfère de loin un Laine qui prend soin de lui, qui cultive sa forme mentale et physique, plutôt qu’un Laine qui reste à Montréal à tirer dans le vide et à s’user inutilement avant le camp d’entraînement.

D’autant plus que cet été, Laine a envoyé un message clair : il est là pour contribuer.

Il ne fuit pas la pression montréalaise. Il l’embrasse. Il s’est montré, il a patiné, il a ri, il a parlé avec ses nouveaux coéquipiers. Bref, il a déjà planté ses racines dans le vestiaire.

Alors, appelons ça une “disparition” si on veut s’amuser.

Disons qu’il s’éclipse comme un artiste après son premier rappel, laissant la foule sur sa faim. Mais sachons aussi que ce n’est qu’un entracte. Et que le meilleur est peut-être à venir.

Parce que si Patrik Laine revient de Finlande avec cette flamme dans les yeux qu’on lui a vue lors de ses meilleures années à Winnipeg et Columbus, attention.

Ça pourrait être un automne où le Centre Bell se lèvera souvent pour acclamer ce #92 qui enverra des obus dans les lucarnes.

Et si, en plus, ce retour s’accompagne d’une meilleure alchimie avec Demidov ou même Dach, le Canadien pourrait bien avoir en main l’une des armes offensives les plus redoutées de la ligue.

D’ici là, savourons l’ironie : on parle de “disparition” alors que Laine, en réalité, s’en va se montrer, se donner et redonner. C’est un départ qui ressemble plus à une promesse qu’à une fuite.

Alors oui, Patrik Laine a quitté Montréal. Mais rassurez-vous : il reviendra. Et si tout se passe comme on le pense, il reviendra plus affamé que jamais.

À suivre ...