Le 18 décembre 2024 restera la date où Kent Hughes a corrigé son erreur.
Cette transaction d’Alexandre Carrier pour Justin Barron secoue le Canadien de Montréal.
Si cette acquisition semble, à première vue, répondre à un besoin criant chez le Tricolore à droite de sa ligne bleue, elle met surtout en lumière un échec cuisant de Kent Hughes.
Ce dernier a tenté de corriger son dégât, et le constat est sans appel : la gestion du dossier Barron est un fiasco monumental.
En mars 2022, Artturi Lehkonen, un joueur-clé pour le Canadien, est échangé à l’Avalanche du Colorado en retour de Justin Barron et d’un choix de deuxième tour.
À l’époque, l’espoir de voir Barron s’épanouir comme un défenseur de premier plan motivait cette décision étrange. Hughes croyait tenir un joyau pour solidifier sa défense à long terme.
Après tout, Sidney Crosby, qui s'entraîne avec Barron pendant l'été, avait parlé d'un prodige.
La réalité s’est avérée cruelle. Artturi Lehkonen a non seulement remporté la Coupe Stanley avec l’Avalanche en 2022, mais il a aussi inscrit 109 points en 126 matchs depuis son départ au Colorado, devenant un leader offensif et défensif à Denver.
Pendant ce temps, Justin Barron accumulait erreurs et revirements à Montréal, incapable de s’imposer dans une défense déjà au fond du trou.
Avec l’échange de Barron pour Carrier, Hughes admet implicitement son erreur. Alexandre Carrier, 28 ans, est un défenseur fiable, mais il représente davantage un défenseur de soutien qu’une pierre angulaire pour l’avenir du CH.
Bien qu’il soit reconnu pour sa solidité en désavantage numérique et sa constance défensive, Carrier n’a jamais été un joueur d’impact offensif.
En 28 matchs cette saison, il n’a inscrit qu’un but et six points. Ce n’est pas le genre de profil qui fait rêver les partisans ou qui compense la perte d’un joueur comme Lehkonen.
Carrier, avec son contrat de 3,75 M$ jusqu’en 2025-2026, apporte une stabilité financière et un profil rassurant à court terme.
Il pourra servir de mentor à des jeunes comme Logan Mailloux et David Reinbacher, mais il est clair que cette transaction vise autant à éteindre les flammes médiatiques qu’à répondre à un besoin réel.
Cet échange marque un tournant dans le mandat de Kent Hughes. Il a échangé un joueur élite (Lehkonen) pour un espoir prometteur échu (Barron), qui finit par être sacrifié pour un défenseur de soutien (Carrier).
L’évolution de cette séquence est un témoignage accablant de la mauvaise évaluation des actifs par Hughes dans ce dossier.
Au final...Lehkonen pour Carrier...ouch..
Si Nashville obtient un Justin Barron encore jeune à 23 ans, avec du potentiel offensif et des qualités qui pourraient s’épanouir dans un environnement moins exigeant, le Canadien hérite d’un défenseur vétéran qui comble un besoin immédiat sans véritablement renforcer l’avenir à long terme.
Hughes, en marchant sur son orgueil et en admettant son erreur, a tenté de transformer cet échec en tentative de réparer son erreur, mais le résultat demeure insatisfaisant.
Pour les partisans, cette transaction est difficile à avaler. Voir Artturi Lehkonen briller à Denver, puis assister à l’échange de Barron, l’espoir censé être le futur, pour un défenseur vétéran, est un rappel brutal de cette mauvaise décision.
Les attentes envers Hughes étaient élevées envers Barron. Il espère se consoler avec Carrier.
Il faut avouer que le défenseur québécois est une valeur sûre.
Il est un ajout logique sur le plan tactique. Il apportera une stabilité immédiate, notamment si David Savard est échangé d’ici la date limite des transactions.
Son profil québécois, sa fiabilité défensive et son expérience en désavantage numérique sont des qualités appréciées dans un vestiaire.
Il a aussi une bonne première passe. Martin St-Louis se sentira en sécurité avec Carrier.
Mais ne soyons pas bernés. Son arrivée ne masque pas l’évidence : cette transaction est le résultat d’un long processus d’échecs.
L’échange Lehkonen-Barron-Carrier apparaît comme une succession de compromis qui reflète un manque flagrant de jugement dans le fait d'avoir sacrifié l'un des meilleurs attaquants two-way de toute la LNH...pour pas grand-chose.
Avec cette transaction, Kent Hughes tente désespérément de sauver la face, mais l’histoire retiendra qu’il a échangé un joueur élite contre un défenseur défensif solide mais sans éclat.
Montréal mérite mieux. Les partisans, eux, méritent des décisions qui les rapprochent de la victoire, et non des tentatives de rattraper les pots cassés.