150 000 dollars au motel: Martin St-Louis sans pitié

150 000 dollars au motel: Martin St-Louis sans pitié

Par David Garel le 2025-02-11

Le témoignage de Réjean Tremblay sur la réalité des journalistes qui suivent le Canadien de Montréal sur la route est un véritable cri du cœur.

Loin des clichés glamour associés à la couverture d’une équipe professionnelle, il met en lumière une profession qui, selon lui, a perdu son essence et son identité.

Imaginez-vous lever aux aurores, prendre les avions commerciaux, juste pour suivre l’équipe et obtenir une phrase tellement banale que tout le monde va finir par avoir, parce que les entrevues sont sur YouTube de toute façon. 

En entrevue au balado Stanley 25, Tremblay décrit un quotidien exténuant où les journalistes doivent jongler avec des horaires impossibles. Cet extrait vidéo nous donne des sueurs froides dans le dos:

« Si le morning skate est à 11 heures à Washington, le journaliste prend l’avion à 6 h 15 pour y être à temps. Il saute dans un taxi, arrive directement à la patinoire, avant même d’aller à l’hôtel. Il regarde la séance d’entraînement, assiste aux points de presse, puis retourne à son hôtel, mais ne mange pas avec l’équipe, ne voyage pas avec elle. Il est coupé de tout. »

Pourtant, ces sacrifices professionnels ne se traduisent pas nécessairement par une reconnaissance accrue. Tremblay souligne la précarité et l’isolement de ces journalistes qui, malgré un salaire confortable estimé entre 125 000 et 150 000 dollars annuellement, doivent accepter des conditions de travail de plus en plus difficiles.

« C’est une job de fou. Ils sont condamnés à livrer des one-liners écrits par quelqu’un d’autre. Le gars réussit à tout préparer. C’est acceptable, mais pour un journaliste, c’est une forme d’appauvrissement. »

L’ancien chroniqueur déplore également la disparition progressive du contact humain et des relations privilégiées entre journalistes et joueurs.

« Ils sont coupés du plaisir aussi. Les grandes histoires du hockey ne se racontent plus sur le beat, elles se racontent entre eux, entre journalistes. »

Pour Tremblay, cette transformation du journalisme sportif est symptomatique d’une industrie en mutation, où l’immédiateté et l’accessibilité numérique ont relégué au second plan le rôle traditionnel du journaliste de terrain.

« Avant, un gars qui suivait l’équipe vivait des moments uniques avec des joueurs, des coachs, des individus exceptionnels.

Aujourd’hui, ils voyagent à part, mangent à part, et doivent se contenter de miettes d’information, déjà disponibles sur les réseaux sociaux. »

Il conclut sur une note amère :

« Ils passent 30 ans de leur vie à côtoyer des gens extraordinaires, mais ils sont réduits à récupérer des citations génériques. Je suis désolé pour eux. »

Ce témoignage poignant de Réjean Tremblay vient rappeler que derrière les articles publiés chaque jour sur le Canadien de Montréal, il y a des journalistes dont le métier est devenu un parcours du combattant, entre fatigue, solitude et désillusion.

Mettez-vous à la place de Simon-Olivier Lorange de La Presse. Le journaliste se fait constamment rabaisser devant ses collègues, ridiculisé par un entraîneur qui ne le prend tout simplement pas au sérieux.

Et le plus incroyable dans tout ça? C’est que Lorange empoche entre 125 000 et 150 000 dollars par année… pour se faire ramasser jour après jour.

Imaginez ça : être payé pour se pointer en salle de presse, poser des questions que Martin St-Louis juge inutiles et repartir avec un regard méprisant et une réplique cinglante. 

C’est un spectacle qui se répète match après match, comme un rituel cruel où l’issue est toujours la même.

Simon-Olivier Lorange est le punching bag favori de l’entraîneur. 

À 125 000$ – 150 000$ par année, c’est un métier ingrat… mais bien payé.

Ce qui est frappant dans cette dynamique, c’est que St-Louis choisit ses adversaires. Il sait exactement qui il respecte et qui il méprise. 

François Gagnon? Il le respecte. Renaud Lavoie? Il l'apprécie. Martin McGuire? Il le ridiculise. Simon-Olivier Lorange? Il l’écrase.

C’est ça, la différence entre un journaliste respecté et un journaliste toléré parce qu’il faut bien occuper l’espace médiatique.

Alors oui, Simon-Olivier Lorange touche un beau salaire pour se faire remettre à sa place à chaque conférence de presse. Mais à quel prix?

Parce qu’à ce stade-ci, il ne fait plus du journalisme. Il joue un rôle. Celui du journaliste qui ne dort pas, qui court après les avions et les taxis...pour se faire ridiculiser par le coach... 

Cruel.

Si Martin St-Louis se permet de rejeter Simon-Olivier Lorange à répétition, c’est aussi parce qu’il sait qu’il a une alliée précieuse à ses côtés : Chantal Machabée, la vice-présidente aux communications du Canadien.

Elle est toujours là, près de lui, prête à couper court aux conférences de presse quand la tension monte. Elle le protège, elle l’aide à éviter les dérapages. Elle sait très bien que St-Louis n’a pas une patience infinie et qu’il est à une question près d’exploser.

Elle joue donc un rôle de tampon entre lui et les journalistes, veillant à ce que l’entraîneur-chef ne dépasse pas la ligne du manque de professionnalisme.

Car soyons honnêtes : sans elle, St-Louis aurait déjà perdu son sang-froid à plusieurs reprises.

Le cas de Simon-Olivier Lorange est fascinant. Chaque conférence de presse devient pour lui une séance de torture publique. À chaque fois qu’il pose une question, il se fait rabrouer, mépriser, ridiculiser par Martin St-Louis.

150 000 dollars pour se faire écraser en public.

Il pose des questions souvent légitimes, mais à chaque fois, il est accueilli par un regard méprisant, un soupir exaspéré ou une réplique sans pitié.

À ce stade, c’est presque un rituel. Lorange tente, St-Louis le démonte, tout le monde dans la salle sent le malaise.

Et le pire? Il continue, match après match.

Pendant que Lorange vit son calvaire quotidien pour un salaire à six chiffres, d’autres journalistes vivent une toute autre réalité.

Les révélations du balado Stanley25 ont exposé un écart flagrant entre les médias québécois :

À La Presse, on envoie les journalistes dans des hôtels économiques, pour ne pas dire des motels miteux, souvent éloignés des arénas. Les conditions sont précaires, mais les finances sont sous contrôle.

À TVA Sports, on loge les journalistes dans des hôtels cinq étoiles, aux frais d’une chaîne qui perd des millions chaque année.

Renaud Lavoie, Anthony Martineau et plusieurs autres vivent dans le luxe alors que leur chaîne coule.

Ils couvrent les mêmes matchs que les journalistes de La Presse, mais leurs conditions de voyage sont à des années-lumière. Pendant que Lorange dort dans des motels à l’écart de l’action, Lavoie et Martineau profitent du confort des palaces.

Et tout ça, avec l’argent de Quebecor, une entreprise qui perd 300 millions depuis la création de TVA Sports.

D’un côté, un journaliste payé 150 000 dollars par an pour se faire démolir en conférence de presse.

De l’autre, des journalistes logés dans des hôtels cinq étoiles aux frais d’une entreprise déficitaire.

Et au milieu, Martin St-Louis, qui choisit qui il respecte et qui il écrase.

Si une chose est claire, c’est que la presse sportive québécoise vit dans un paradoxe fascinant.

Certains se battent pour poser les vraies questions et se font humilier. D’autres vivent dans le luxe sans rendre de comptes.

Et au sommet de tout ça, un entraîneur en contrôle total, protégé par son équipe de communications et intouchable face aux critiques.

Les rôles sont définis, et tant que TVA Sports continuera de jeter son argent par les fenêtres, et que Simon-Olivier Lorange continuera d’accepter son rôle de victime médiatique bien rémunérée…

Rien ne changera.