20 millions de dollars dans les poches: Pierre-Karl Péladeau pris la main dans le sac

20 millions de dollars dans les poches: Pierre-Karl Péladeau pris la main dans le sac

Par David Garel le 2025-04-12

Pierre-Karl Péladeau se fait prendre la main dans le sac devant tout le Québec.

Le PDG de Quebecor se verse une prime de 18,5 millions de dollars pendant que TVA Sports s’effondre. La province en entier est sous le choc.

C’est un chiffre qui fait bondir tout le Québec. Pour se défendre, alors qu'il a été pris les culottes baissées, Pierre-Karl Péladeau se défend en affirmant qu'il reçoit un "incitatif à long terme".

Et ce n’est même pas sa rémunération totale. En ajoutant son salaire de base et autres formes de rémunération, PKP a touché pas moins de 20,4 millions de dollars cette année.

C’est un scandale national. Un chiffre qui fait bondir tout le Québec : 20,4 millions de dollars versés à Pierre-Karl Péladeau, pendant que ses propres employés, ceux qui font vivre quotidiennement son empire médiatique, n’ont même plus droit au remboursement de leurs déplacements professionnels.

Selon nos informations, les journalistes du Journal de Montréal ne se font plus rembourser leurs courses Uber ou leurs taxis, même lorsqu’ils couvrent des événements pour l’entreprise.

Les entités de TVA, dont TVA Sports, appliquent les mêmes mesures d’austérité brutales. On parle ici de journalistes appelés à se déplacer dans l’urgence pour couvrir des conférences, des entraînements, des scrums, des conférences de presse… et qui doivent désormais payer de leur poche, pendant que leur patron se fait verser l’équivalent de 500 ans de salaires moyens en une seule prime.

Cette réalité est un symbole criant du décalage entre la base qui survit, et la direction qui s’enrichit sans retenue.

C’est comme si Pierre-Karl Péladeau avait été pris les culottes baissées...dans un Uber. Ce scandale des remboursements refusés expose au grand jour l’indécence du patron, qui préfère garder l'argent pour lui tout seul.

Tout ça pendant que TVA Sports agonise, pendant que des centaines d’employés perdent leur emploi, pendant que la chaîne est écartée du prochain contrat de diffusion de la LNH, et pendant que la colère des Québécois gronde comme jamais.

Ce n’est plus un malaise. C’est un scandale d’État médiatique.

Une claque en pleine figure des employés sacrifiés

Souvenons-nous : en 2023, Pierre-Karl Péladeau avait déjà créé la controverse en s’octroyant une rémunération de 4,9 millions de dollars, en pleine restructuration sanglante chez Groupe TVA.

À ce moment-là, il venait de licencier 547 employés, soit 31 % de l’effectif, après avoir déjà mis à pied 240 autres travailleurs quelques mois plus tôt. Des journalistes, techniciens, producteurs, monteurs, réalisateurs : des humains jetés à la rue, pendant que le PDG encaissait ses millions.

Et voilà qu’en 2024, il en rajoute une couche : une prime de 18,5 M$, attribuée pour son « travail exceptionnel » et « l’expansion de Québecor à l’échelle nationale » grâce à l’acquisition de Freedom Mobile.

Pendant que les studios de TVA Sports se vident, que les employés s’effondrent en larmes dans les couloirs, Pierre-Karl Péladeau engrange des fortunes, comme si de rien n’était.

C’est une gifle en pleine figure des employés congédiés. C’est un crachat dans le visage des familles ruinées par les coupes.

TVA Sports est au fond du baril. La chaîne est sur le respirateur artificiel. D’ici 2026, elle perdra les droits exclusifs de diffusion du Canadien de Montréal et de la LNH, au profit de BCE (Bell) et RDS, qui diffuseront 50 à 60 matchs par saison.

Autrement dit, TVA Sports n’aura plus rien à offrir. Sa mission première, son moteur, son identité… tout s’effondre.

Et pourtant, Pierre-Karl Péladeau s’en met plein les poches. Il engrange des millions alors que le cœur médiatique du Québec est en train de mourir.

Il refuse de réduire la masse salariale de ses vedettes surpayées – comme Jean-Charles Lajoie (400 000 $), – et continue de gérer l’entreprise comme s’il régnait sur un empire en pleine croissance.

Pendant que la base s’écroule, le roi festoie dans sa tour d’ivoire.

Ce scandale ne touche pas seulement Pierre-Karl. Il faut rappeler que toute sa famille est grassement rémunérée, même dans le naufrage.

Jean B. Péladeau (son demi-frère) : 1 902 200 $ en 2023. Donc, si on calcule 5 fois ce montant (comme avec son père), on parle de près d'un peu moins de 10 millions.

Érik Péladeau (son frère) : 920 700 $, dont 761 000 $ en rente de retraite. Aujourd'hui, on parle de 5 millions.

Près de 45 millions de dollars versés à la famille Péladeau en une seule année, pendant que des employés sont contraints de vendre leur maison, de se réorienter, de vivre dans la peur et la honte d’avoir été remerciés après 10, 15 ou 20 ans de service loyal.

On ose appeler ça de la gestion responsable?

Les experts en gouvernance dénoncent une prime absurde et expriment leur malaise. Car PKP détient déjà 2,4 milliards $ en actions de Québecor. Il contrôle 76 % des droits de vote. Il n’a besoin d’aucun incitatif supplémentaire pour “maximiser la valeur à long terme de l’entreprise” : il est lui-même le principal bénéficiaire des décisions prises.

Pour plusieurs, cette prime de 18,5 millions est inutile, excessive, malavisée. Un cadeau doré offert à un homme qui cumule déjà tous les pouvoirs, toutes les richesses, tous les leviers. Un expert souligne même que l’indice de rémunération des dirigeants de Québecor a crû beaucoup plus rapidement que le rendement réel de l’action.

En effet : le rendement sur 5 ans de l’action Québecor est de 14 %, contre 69 % pour l’indice S&P/TSX. Pourtant, Péladeau multiplie ses primes. On réécrit les règles pour lui. On justifie l’injustifiable.

Sur les réseaux sociaux, la colère monte. Les employés de TVA, actuels ou anciens, partagent leur écœurement. Des centaines de commentaires dénoncent un système corrompu où le PDG s’enrichit pendant que la maison brûle.

Les syndicats grondent. Les citoyens sont outrés. Même les experts tempèrent à peine leur propos.

Mais Pierre-Karl Péladeau ne bronche pas. Dans ses déclarations, il affirme que cette rémunération reflète « sa conviction profonde dans la performance à long terme de la société ».

Il va même plus loin : il souhaite recevoir la totalité de son salaire sous forme d’options d’achat, pour l’aligner avec les intérêts des actionnaires.

C’est un discours "fake", conçu pour faire taire la critique. Mais il ne convainc personne.

Pendant que TVA Sports meurt, pendant que les employés tombent un à un, pendant que les familles s’effondrent sous le poids du chômage et de l’angoisse, Pierre-Karl Péladeau empoche 18,5 millions de dollars.

C’est indécent.

C’est immoral.

C’est intolérable.

Et le plus grave, c’est que personne ne semble en mesure de l’arrêter.

Le Québec regarde, impuissant, le pillage d’un empire médiatique construit par la sueur de ses artisans, aujourd’hui sacrifiés au nom des primes de rendement et de l’orgueil personnel.

On ne peut que le répéter une dernière fois, pour que l’absurdité reste bien en mémoire :

18,5 millions de dollars.

Pour un PDG déjà milliardaire.

Pendant que tout s’effondre autour de lui.