Cette année, Martin St-Louis peut enfin souffler à Noël.
Contrairement à l’an dernier, où il s’était retrouvé au cœur d’une polémique liée à sa rémunération pour une publicité d’Hydro-Québec, le coach du Canadien de Montréal est cette fois épargné par les projecteurs.
En novembre 2023, le Journal de Montréal avait révélé que St-Louis avait empoché entre 250 000 et 300 000 dollars pour prêter son image à la société d’État, un montant qui avait suscité l’indignation sur fond de hausses tarifaires, de crise économique et d’inflation dangereuse.
Cette année, cependant, l’attention des médias et du public s’est déplacée vers d’autres cibles : les dirigeants des grandes chaînes alimentaires, en particulier Metro.
Alors que les Québécois peinent à remplir leurs paniers d’épicerie, une enquête récente a révélé que les hauts dirigeants de Metro ont vu leurs salaire atteindre des sommets.
Ensemble, les cinq principaux cadres de l’entreprise ont touché 15,5 millions de dollars en 2023, une augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente.
Parmi ces dirigeants, Marc Giroux, récemment promu chef de l’exploitation – alimentation, a vu sa rémunération bondir de 50 %, atteignant 3,1 millions de dollars. Jean-Michel Coutu, responsable du Groupe Jean Coutu, a presque doublé ses revenus grâce à sa récente promotion.
Le président et chef de la direction, Eric La Flèche, reste le mieux rémunéré avec un salaire global de 6,1 millions, bien qu’il ait volontairement demandé une réduction de sa prime annuelle pour apaiser les critiques.
Dans un contexte où les profits de Metro ont grimpé à 1,1 milliard de dollars (+19,9 %) et où le chiffre d’affaires a atteint 21 milliards, les consommateurs peinent à voir ces augmentations de rémunérations comme justifiées.
Les prix des denrées alimentaires continuent de peser lourd sur le budget des familles québécoises, et les épiciers, malgré les promesses faites, semblent incapables de stabiliser les prix.
Pour Martin St-Louis, cette accalmie médiatique tombe à point. En 2023, il n’a participé à aucune campagne publicitaire, évitant ainsi de raviver les tensions.
Avec un salaire annuel de 5 millions de dollars, le coach du Canadien n’aura toutefois aucun mal à se payer une épicerie bien garnie, contrairement à de nombreux Québécois pour qui cette tâche devient de plus en plus ardue.
Cette année, St-Louis peut donc profiter d’un Noël tranquille, loin des critiques et des scandales. Mais la situation soulève une réflexion plus large : les figures publiques, comme St-Louis ou les dirigeants de grandes entreprises, doivent-elles revoir leur rôle et leur responsabilité sociale dans un contexte où les inégalités économiques et l’insatisfaction publique ne cessent de croître ?
Si St-Louis est épargné cette année, il n’est pas garanti que la tempête médiatique ne le rattrape pas à l’avenir. L’indignation publique face aux écarts de richesse, aux prix élevés et aux dépenses controversées se fait encore sentir.
Pour l’instant, cependant, il peut savourer un rare moment de répit, tandis que l’attention se concentre sur Metro et ses dirigeants, véritables symboles de l’exaspération des consommateurs québécois.
En fin de compte, Noël 2024 sera bien différent pour Martin St-Louis. Cette fois, il pourra célébrer dans la sérénité, loin des débats enflammés, avec un « break » bien mérité.
Mais dans une société de plus en plus consciente des inégalités, le répit des figures privilégiées, aussi temporaire soit-il, reste toujours sous surveillance.
Alors que Martin St-Louis profite enfin d’un Noël loin des polémiques, son salaire continue de faire grincer des dents.
Si, cette année, il échappe à la controverse en évitant toute publicité, son contrat, qui grimpera à 5 millions de dollars par saison dès 2025-2026, reste au centre des discussions. (il empoche en ce moment 2,9 millions de dollars).
Ce montant le propulsera au deuxième rang des entraîneurs les mieux payés de la LNH, derrière Mike Sullivan (5,5 M$) et Jon Cooper (5,3 M$), deux coachs aux palmarès impressionnants.
Mike Sullivan (Penguins de Pittsburgh) : 5,5 millions de dollars
Jon Cooper (Lightning de Tampa Bay) : 5,3 millions de dollars
Martin St-Louis (Canadiens de Montréal): 5 millions de dollars
Peter Laviolette (Rangers de New York) : 4,9 millions de dollars
Jared Bednar (Avalanche du Colorado) : 4,9 millions de dollars
Bruce Cassidy (Golden Knights de Vegas) : 4,5 millions de dollars
Paul Maurice (Panthers de la Floride) : 3,9 millions de dollars
Craig Berube (Blues de St. Louis) : 3,5 millions de dollars
Rick Tocchet (Canucks de Vancouver) : 2,75 millions de dollars
Rod Brind’Amour (Hurricanes de la Caroline) : 2 millions de dollars
Dans un Québec marqué par des inégalités économiques croissantes, les comparaisons entre le salaire de St-Louis et celui d’autres figures bien rémunérées, comme les médecins millionnaires, alimentent un sentiment d’injustice.
Alors que 324 médecins québécois ont gagné plus d’un million de dollars en 2023, certains dépassant même les 2 millions, les citoyens voient ces chiffres comme le reflet d’un système déséquilibré.
Cependant, le salaire de St-Louis, en tant qu’entraîneur d’une équipe de hockey en reconstruction et sans succès notable, est perçu comme encore moins justifiable.
Avec un salaire de 5 millions de dollars, il dépassera des stratèges respectés comme Bruce Cassidy (4,5 M$) et Rod Brind’Amour (2 M$), ce dernier ayant pourtant conduit les Hurricanes de la Caroline à des séries éliminatoires régulières.
La frustration des partisans ne se limite pas au salaire de St-Louis. Plusieurs voient dans cette situation une preuve de la gestion approximative des Canadiens de Montréal, où les relations personnelles semblent primer sur les performances.
Kent Hughes, directeur général de l’équipe, a prolongé St-Louis à un montant exorbitant malgré son manque d’expérience et des résultats décevants.
Cette décision contraste fortement avec les attentes des partisans, qui espéraient voir des progrès rapides dans la reconstruction de l’équipe.
Au lieu de cela, St-Louis est perçu comme un entraîneur encore en apprentissage, dont les résultats peinent à justifier un tel contrat.
St-Louis se retrouve ainsi dans une position délicate : un entraîneur inexpérimenté, forcé de porter la responsabilité des échecs d’un projet de reconstruction qui ne fait que commencer..
Et lorsque les partisans réclameront des comptes, il pourrait bien devenir le bouc émissaire idéal.
Avec un salaire qui rivalisera bientôt avec les meilleurs entraîneurs de la LNH, mais sans les résultats pour le soutenir, St-Louis risque de devenir le symbole d’un échec organisationnel plus large. Pour les Canadiens, déjà plongés dans les bas-fonds du classement, la patience des partisans s’amenuise.
Si la reconstruction n’accélère pas rapidement, le contrat de 5 millions de St-Louis pourrait bien être vu comme une erreur monumentale.
Et à Montréal, où l’histoire et les attentes pèsent lourd, les partisans ne resteront pas silencieux.