Depuis le début de la saison, Jake Evans s’est imposé comme un joueur fiable et constant au sein du Canadien de Montréal.
En dépit des hauts et des bas de l’équipe, l’attaquant semble à l’aise sur la glace et a bien mérité la confiance de son entraîneur Martin St-Louis.
Avec 10 points en 19 matchs et des buts marqués dans ses deux dernières rencontres, Evans donne l’impression d’être sur une trajectoire ascendante, et cela attire l’attention.
Cependant, cette montée en valeur pourrait s’avérer être un piège pour Kent Hughes, le directeur général du Canadien.
Actuellement sous contrat à 1,7 million de dollars, Evans pourrait se retrouver avec une augmentation salariale considérable, une décision que l’on pourrait regretter à long terme.
Son agent réclame désormais un contrat à long terme autour de 4 à 4,5 millions de dollars par année, un montant élevé pour un joueur dont la performance reste loin d’être éclatante, bien qu’il soit solide et fiable.
Maxim Lapierre, ancien plombier du CH, a salué les qualités d’Evans, notamment sa capacité à répondre à un besoin urgent dans l’organisation, celui de remplacer Phil Danault, dont le départ a laissé un vide difficile à combler.
Evans, selon Lapierre, semble finalement combler ce rôle, même si les comparaisons avec Danault doivent être nuancées.
Toutefois, est-il vraiment prêt à assumer une telle responsabilité au sein du Canadien, et mérite-t-il réellement une telle récompense financière ?
L’exemple de Danault est révélateur. Avant l'accident qu’il a subi contre Mark Scheifele pendant les séries 2021, Evans semblait sur le point de devenir un joueur du même calibre que l'ex-Canadien, aujourd’hui avec les Kings.
Ce recul de développement aurait pu lui coûter très cher. Mais juste avant de devenir agent libre, voilà qu'il connaît la saison de sa vie et veut "CASH IN".
Attention Kent. Même si le joueur montre des signes de solidité, sa progression ne doit pas masquer les limites de son jeu offensif, qui ne justifient pas forcément une augmentation salariale aussi importante.
Le vrai dilemme pour Kent Hughes réside dans le piège qu’il risque de tomber en surpayant Evans. En lui accordant un contrat de 4 millions, voire plus, par saison, il pourrait le regretter, surtout qu'il a chance de transiger Evans pour de l'or et qu'Owen Beck pourra un jour tenir ce rôle de centre plombier two-way.
Le pire pour Hughes est qu'Evans a pris de la valeur monétaire parce que Kirby Dach s'est effondré.
Imaginez. Hughes a vu grand pour Dach. Il est en train de "choker" sa vie. Alors Evans prend sa place comme 2e centre et va dépouiller les poches de Hughes avec un contrat trop grand pour sa véritable stature.
Un double cauchemar pourrait reproduire l’erreur commise avec l’acquisition de Kirby Dach, un autre joueur dont l’évaluation n’a pas encore porté ses fruits.
Dach, tout comme Evans, semble plus être un projet qu’une star établie. Hughes, en voulant trop récompenser ces joueurs dans un alignement déficient, pourrait se retrouver avec des contrats difficilement échangeables et un plafond salarial en surchauffe, même si ce dernier devrait monter jusqu'à 97 millions.
Autant garder le plus d'argent possible pour signer un Mikko Rantanen ou une autre vedette.
Le vrai problème avec Evans, c’est que son jeu a été mis en valeur par un alignement déficient. Les Canadiens de Montréal ne sont pas une équipe compétitive à l’heure actuelle, et Evans, en jouant un rôle essentiel dans un ensemble qui peine à performer, voit sa valeur exagérée.
Il devient alors facile de succomber à la tentation de le récompenser financièrement pour un travail de fond qui ne serait peut-être pas aussi apprécié dans une équipe plus compétitive.
Finalement, ce que le Canadien risque de regretter, c’est d’avoir payé trop cher pour un joueur qui ne pourra jamais vraiment combler le vide laissé par des centres comme Danault.
Au lieu d’offrir un gros contrat à Evans, Kent Hughes devrait peut-être envisager d’utiliser l’argent pour renforcer d’autres positions plus cruciales à court terme, surtout que Beck a le profil tout désigné pour devenir le centre plombier quand le CH sera prêt à gagner.
En accordant à Evans un salaire excessif, il prendrait un pari risqué qui pourrait coûter cher à l’équipe, notamment à cause des limites de sa production offensive et de l’hypothèse qu'il reste à un niveau de jeu stable sans réellement éclater.
Dans quelques années, l’histoire pourrait bien montrer que le Canadien a payé un prix trop élevé pour un joueur dont la valeur réelle ne correspondait pas à la taille du contrat qu’il a reçu.
On le transigerait demain matin.
Kent Hughes devrait au contraire profiter de la situation actuelle pour faire surpayer une équipe sur le marché des transactions.
Alors que le joueur a vu sa valeur grimper grâce à sa constance et son rôle clé dans les unités spéciales, il représente une pièce de valeur sur le marché.
Les équipe cherchent à renforcer leur centre et leur jeu défensif, comme les Bruins de Boston et l’Avalanche du Colorado, ont déjà exprimé leur intérêt.
Plutôt que de se laisser tenter par un contrat élevé qui pourrait peser lourd à long terme, Hughes aurait tout intérêt à vendre Evans à sa valeur maximale.
Cela permettrait non seulement de maximiser les retours dans une transaction, mais aussi de libérer de l’espace sous le plafond salarial pour renforcer des positions plus stratégiques, notamment sur la ligne bleue ou en attaque.
La demande pour un joueur comme Evans, qui offre de la stabilité défensive et un jeu de centre fiable, est encore élevée dans la ligue, mais elle risque de diminuer à mesure que la saison avance et que d’autres options se présentent pour les équipes en quête de renforts.
De plus, Hughes pourrait se retrouver dans une situation avantageuse s’il vend Evans à un moment où la demande est forte, en particulier si le Canadien peut obtenir des choix de repêchage ou des jeunes talents en retour.
Ces actifs pourraient devenir des éléments essentiels pour l’avenir de l’équipe, permettant à Hughes d'améliorer le noyau des Canadiens pour les années à venir.
Ce n'est pas le moment présent qui compte, mais bien le long terme. Kent Hughes a fait l'erreur de ne pas transiger Mike Matheson quand sa valeur était au top.
Il a fait la même erreur avec Josh Anderson.
La montée en valeur de Jake Evans dans un contexte déficient est une opportunité pour Kent Hughes de prendre une décision stratégique qui éviterait de surpayer un joueur dont la production reste limitée dans un alignement en reconstruction.
Au lieu de se laisser guider par l’émotion ou par l’attachement à un joueur chouchou de l’entraîneur, Hughes pourrait utiliser ce moment pour transiger Evans et profiter d’un retour plus important que ce qu’un contrat lucratif pourrait offrir à l’équipe.
Mais encore une fois, on sent qu'l fera la même erreur. Regarder le train passer sans transiger son joueur alors que sa valeur est au top.
Misère.