46,2 millions de dollars sur la tête de Kent Hughes: le contrat choque le marché

46,2 millions de dollars sur la tête de Kent Hughes: le contrat choque le marché

Par David Garel le 2025-08-21

Kent Hughes doit se sentir tout petit dans ses shorts. Ce n’est pas une image, c’est une claque. Une leçon d’humilité. Une gifle financière et symbolique.

Frank Nazar, ce jeune centre électrisant que le Canadien a stupidement laissé filer pour aller chercher Kirby Dach, vient de signer un contrat record absolu avec les Blackhawks de Chicago : 7 ans, 6,6 millions par saison. 

Faites le calcul : 46,2 millions de dollars garantis pour un joueur qui n’a même pas encore joué une saison complète dans la LNH.

C’est du jamais vu. Un pari audacieux de la part de Kyle Davidson… mais surtout un rappel brutal, voire cruel, de ce que le Canadien a perdu.

Et c’est Kent Hughes qui paie la note. Publiquement. Moralement. Stratégiquement. Et bientôt, sportivement.

Frank Nazar, c’est l’enfant prodige qui enflamme déjà les patinoires de la LNH après seulement 56 matchs. Il est partout sur la glace. Il est dans tous les "highlights".

Il est la nouvelle étoile montante d’une franchise en pleine renaissance.

À 20 ans, il a déjà cumulé 41 points en 56 matchs, mais ce n’est pas juste la production brute qui frappe : c’est l’attitude, la confiance, la vitesse, le flair, la vision. 

On parle d’un joueur qui pourrait devenir un centre numéro un dans la LNH… alors que Kent Hughes cherchait désespérément un centre numéro deux au cours des derniers mois.

Et Kirby Dach, lui?

Toujours blessé. Toujours silencieux. Toujours invisible. Sa double chirurgie du genou hante les bureaux du Canadien, pendant que le physiothérapeute Gabriel Perreault supplie qu’on ne précipite pas son retour, car « plus on attend, plus le greffon devient un ligament ».

Mais à quoi bon attendre, quand le produit fini n’a jamais livré la marchandise? Même avant sa blessure, Dach ne produisait pas. Il n’avait que dix but et douze passes pour 22 maigres points. Et un différentiel de -91. Une catastrophe.

On ne le répétera jamais assez : cette transaction est en train de devenir l’une des pires de l’histoire du Canadien.

Le CH a cédé Alex Romanov : premier défenseur à Long Island, 21 minutes de jeu par match, l’un des plus fiables du circuit.

Tout ça pour obtenir Kirby Dach, un centre brisé, au mental friable, dont même les anciens entraîneurs à Chicago disaient qu’il « ne travaillait pas assez fort pour un gars de 6’4 ».

Mais le coup de grâce? C’est le 13e choix au total en 2022 obtenu pour Romanov et envoyé à Chicago. Le choix qui aurait pu (et dû) être Frank Nazar.

Un contrat historique… pour humilier Montréal...

La signature de Nazar est plus qu’un geste d’affaire. C’est une déclaration de guerre à Kent Hughes.

Jamais un joueur avec aussi peu de matchs dans le corps n’avait obtenu un contrat de cette ampleur. C’est un pacte d’avenir. Une preuve de confiance. Et surtout, une façon de dire au reste de la LNH : 

« Nous, on sait ce qu’on a. »

À Montréal? On fait quoi?

On panique. On cherche désespérément un centre de deuxième trio. On regarde vers Casey Mittelstadt, Pavel Zacha, et même Ryan O’Reilly. C’est dire à quel point le vide laissé par Kirby Dach est immense.

Et pendant ce temps, Nazar ne coûte encore rien au plafond salarial de Chicago. Il va grandir dans une équipe sans pression, entouré de Connor Bedard, avec la confiance totale de l’organisation. À Montréal, Kirby Dach fait l’objet de toutes les rumeurs d’échange ou de rachat.

Ce n’est plus une simple erreur de repêchage. Ce n’est plus un échange mal avisé. C’est une débâcle totale de gestion.

Kent Hughes s’est fait avoir comme un débutant. Il a misé sur un joueur qui avait déjà un historique de blessures, un mental douteux, et une réputation de joueur de « high ceiling mais low drive. »

Il a tout sacrifié pour ça. Trois jeunes joueurs. Un pilier défensif. Un futur centre de concession.

Et maintenant, avec cette signature, Frank Nazar devient la personnification de l’échec de Kent Hughes. Chaque point qu’il accumulera dans les prochaines années rappellera au public montréalais ce qui a été perdu.

Kyle Davidson 1, Kent Hughes 0

Pendant que Davidson signe Nazar pour 46 millions, Hughes... cherche un 2e centre...

À ce rythme-là, il devra répondre de ses actes. Il devra faire face à l’inévitable : le feu de la critique. Parce que si Nazar devient une étoile (et c’est bien parti pour), alors Hughes aura littéralement échangé Romanov, puis Nazar... pour du vent...

Sur les réseaux sociaux, c’est déjà l’émeute. Chaque mention du nom de Nazar fait bondir les partisans. Chaque performance de Dach suscite des moqueries.

Et les journalistes? Ils commencent à poser les vraies questions. Pierre LeBrun, Eric Engels, Arpon Basu… tous ont noté que Hughes n’avait plus de marge d’erreur. 

Le DG du Canadien a misé gros sur la reconstruction qu'il a réussie de main de maître, mais Dach restera toujours sa grosse tache à son dossier.

La saison 2025-2026 n’est pas encore commencée, mais le sort de plusieurs carrières se joue maintenant. Dach doit revenir. Il doit produire. Il doit faire oublier Nazar.

Et Hughes? Il doit justifier pourquoi il a échangé la lune pour un joueur qui n’a jamais été en santé plus de 40 matchs par saison.

Comme si ce n’était pas déjà assez, une autre nouvelle est venue enfoncer le clou dans le cercueil de Kirby Dach : Frank Nazar a officiellement été invité au camp de sélection d’Équipe USA en vue des Jeux olympiques de 2026.

Oui, les États-Unis considèrent sérieusement Nazar pour représenter leur pays au plus haut niveau international, à seulement 20 ans. Une marque de respect rarissime pour un joueur aussi jeune, et un signal clair : ce n’est plus un simple espoir prometteur, c’est un futur joueur d’élite.

Et pendant que Nazar se prépare peut-être à enfiler le chandail étoilé aux côtés de Connor Bedard, Jack Hughes et Auston Matthews, Kirby Dach n’est même pas en mesure de patiner à Brossard.

C’est une autre dimension de l’humiliation. Une humiliation nationale et internationale. Un contraste violent entre deux trajectoires qui, il n’y a pas si longtemps, semblaient pourtant liées.

Ce qui aurait pu être une transaction audacieuse et visionnaire de la part de Kent Hughes est maintenant un symbole d’échec retentissant. Un désastre sportif, stratégique, humain.

Le Canadien n’a plus Romanov. Il n’a pas Nazar. Et il ne peut plus compter sur Kirby Dach.

Dans dix ans, lorsqu’on fera le bilan de l’ère Hughes-Gorton, espérons que cette transaction ne vienne pas tout gâcher.

Parce qu’elle ne symbolise pas simplement une erreur d’évaluation. Elle incarne le prix démesuré d’un pari raté... sur toute la ligne...