C’est un véritable déluge. Au sens propre comme au figuré.
Alors que des dizaines, pour ne pas dire des centaines de résidences sont envahies par les eaux, que les citoyens de plusieurs quartiers pataugent dans le chaos et que les infrastructures souterraines cèdent une à une sous la pression, la mairesse Valérie Plante affiche un sourire et ricane devant les caméras.
« L’eau cherche toujours un chemin », dit-elle. Comme si cette phrase de yoga-bien-être allait consoler les victimes.
Car soyons clairs : la situation actuelle était prévisible. Depuis des années, des experts tirent la sonnette d’alarme sur la détérioration des réseaux d’égouts, l’obsolescence des collecteurs d’eaux usées et le vieillissement généralisé des infrastructures montréalaises.
Mais pendant ce temps, que faisait Mme Plante? Elle investissait sans compter dans des pistes cyclables. Une seule, sur Wellington et Peel, a coûté plus de 14 millions de dollars.
Oui, vous avez bien lu. 14 millions pour quelques centaines de mètres de bitume coloré. Et pendant ce temps, les canalisations craquent, les maisons sont inondées, les rues se transforment en rivières nauséabondes.
Quelle priorité faut-il avoir pour considérer le cyclisme comme plus urgent que la salubrité des quartiers? Qui peut justifier de telles décisions quand on sait que l’eau stagnante ruine les maisons, infecte les sous-sols et crée des conditions sanitaires dignes du tiers-monde?
La responsable de l’eau à la Ville, Maja Vodanovic, a osé dire que « les citoyens doivent se préparer ». La Ville ne fera rien de significatif à court terme.
« Ce n’est pas qu’on ne veut pas faire les investissements, c’est que c’est impossible », dit-elle. Ce n’est pas qu’on ne veut pas, c’est qu’on ne PEUT pas. Une capitulation en règle.
Valérie Plante, elle, promet que « la Ville ne lésinera pas sur les efforts ».
Mais ces paroles arrivent beaucoup trop tard. Depuis son arrivée au pouvoir, c’est plus de 600 millions de dollars par année qui ont été versés dans les infrastructures de l’eau. Or, où sont les résultats? Où sont les améliorations? Pourquoi les réseaux d’égouts explosent-ils à chaque orage?
Réponse : parce que cet argent a été mal utilisé. Par obsession idéologique, on a favorisé les projets de réaménagement urbain, les parcs-éponges, les zones piétonnes, au détriment de l’entretien essentiel. Une élite déconnectée, qui vit dans les tours du Mile End, pense la ville comme une page Pinterest.
Et c’est là qu’on touche au scandale fondamental. Si la Ville est si ingénieuse pour inventer des façons de soutirer 66 $, 99 $ ou 129 $ aux automobilistes pour un pare-choc qui dépasse de trois centimètres, pourquoi n’a-t-elle pas été capable, depuis huit ans, de trouver les fonds pour réparer ses égouts?
Si Valérie Plante est capable de faire pousser des parcomètres plus vite que des arbres, si elle a su créer en quelques mois une jungle de panneaux d’interdiction, de zones de débarcadère temporaires et de règles de stationnement honteusrs, alors elle aurait pu (elle aurait dû) trouver une manière de prioriser la base : l’eau, les tuyaux, la salubrité.
Mais non. Elle a préféré matraquer les citoyens pour remplir les coffres… sans jamais investir ces sommes dans les vraies urgences. Résultat? On a des amendes instantanées, mais des inondations dignes d'une ville du Moyen-Âge. Des radars photo ultramodernes, mais des égoûts bouchés. Montréal est devenue une ville qui sait punir, mais ne sait plus protéger.
Et quand vient le temps de répondre aux crises? C’est le vide. Valérie Plante réapparaît pour dire qu’on ne peut pas tout changer d’un coup.
Elle propose des platebandes spongieuses, des bassins de rétention, des rues perméables. Mais pendant ce temps, des familles perdent leurs souvenirs, leurs planchers, leur stabilité. Ce n’est pas un projet de rêve qu’ils attendent, c’est une protection de base.
La chef de l’opposition Soraya Martinez Ferrada l’a très bien dit : on ne peut pas ajouter des habitants, construire des tours, densifier la ville sans moderniser les collecteurs. C’est une aberration. Mais l’administration Plante, elle, pense à la verdure avant de penser aux tuyaux.
Et pendant ce temps, les commerçants de la rue Saint-Denis croulent. Les piétonnisations forcent les clients à fuir. Les chantiers éternels bloquent l’accès. Les livraisons sont impossibles. Les faillites s’accumulent. Les pistes cyclables transformées en couloirs de la mort pour les commerces.
14 millions sur Wellington. Des dizaines de millions sur Saint-Denis. Des fermetures à la chaîne. Des quartiers entiers transformés sans consultation. Et maintenant? Des inondations massives. Des citoyens laissés à eux-mêmes. Des excuses. Des slogans. De la communication.
Pendant que Valérie Plante se fait photographier au Marché Jean-Talon entourée de gardes du corps comme si elle était une vedette de cinéma, les contribuables écope. Au sens littéral. Ils écope l’eau de leur sous-sol.
La Presse? Elle la décrit comme une femme éblouissante. Isabelle Haché? Elle la compare à une vedette hollywoodienne qui ne peut même plus aller chercher une pinte de lait sans qu’on lui demande un selfie. Mais dans les quartiers touchés, les gens ne veulent pas une photo avec la mairesse. Ils veulent une solution.
Le décalage est ridicule. La communication est hallucinante. Pendant que les gens déménagent, démolissent, pleurent, on leur parle de rues-éponges et de parcelles vertes.
Ce n’est plus de l’incompétence. C’est de l’aveuglement volontaire. Une obsession du paraître. Une incapacité chronique à hiérarchiser les priorités. Une fuite en avant vers un modèle de ville qui n’existe que dans les dépliants de l’ONU.
Et qui paie? Le citoyen. Qui pleure? Le citoyen. Qui attend un véritable plan de match, une vraie responsabilité politique? Le citoyen. Mais lui, il n’a pas 600 000 $ de budget de communication. Il n’a pas de chroniqueur pour le défendre. Il n’a pas Patrick Lagacé pour licher ses bottes en direct au 98,5 FM.
Non. Il a juste son sous-sol inondé. Ses assurances qui refusent de payer. Son quartier dévasté. Et une mairesse qui, après avoir englouti des centaines de millions dans l’inutilité, vient lui dire :
« Protégez votre maison vous-mêmes. »
Et pendant que Montréal s’enfonce dans l’eau et la désorganisation, Valérie Plante continue de toucher un salaire annuel de 207 000 $, payé directement par les contribuables qu’elle abandonne.
C’est une rémunération indécente, surtout lorsque l’on compare avec sa présence réelle sur le terrain : absente des conseils de ville, absente dans les moments de crise, absente même mentalement lorsqu’elle s’y trouve, les témoignages s’accumulent sur son comportement immature, collée à son téléphone comme une adolescente distraite en pleine réunion. Le tout, pendant que les Montréalais paient les hausses de taxes et que le métro tombe en panne.
Ajoutez à cela les contraventions de stationnement et les amendes de circulation, devenues une forme de racket municipal sous l’administration Plante.
Les citoyens paient le prix fort pour circuler, stationner, ou simplement vivre dans leur propre ville. Pendant ce temps, l’élite municipale distribue les tickets de stationnement comme s'il n'avait plus de lendemain.
Une gestion à deux vitesses : rigueur punitive pour les citoyens, permissivité festive pour les élus. Voilà la réalité cruel du Montréal de Valérie Plante.
Une honte.
Une hécatombe politique.
Une faillite morale.
Et un legs de plus que les Montréalais mettront une génération à réparer.