Pierre-Karl Péladeau se bombe le torse alors que Vidéotron enregistre des performances exceptionnelles dans un contexte de forte concurrence.
Avec une augmentation nette de 94 000 abonnés à la téléphonie mobile au printemps, surpassant largement les attentes des analystes, Vidéotron continue de consolider sa position sur le marché canadien.
Pour le trimestre printanier, Québecor a généré des revenus de 1,38 milliard de dollars. Le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement a atteint 625 millions de dollars, surpassant les attentes des analystes de 3 %. (crédit: La Presse)
Le profit par action ajusté de 89 cents, en hausse de 12 % sur un an, a également dépassé les prévisions de 83 cents par action.
Cette dynamique pourrait-elle insuffler un nouveau souffle à TVA Sports, une chaîne en proie à des difficultés financières majeures ?
Depuis l'acquisition de Freedom en avril dernier, Vidéotron a ajouté plus de 300 000 abonnés sans fil, une croissance impressionnante qui démontre la pertinence de son offre abordable en téléphonie mobile.
Pierre Karl Péladeau, le grand patron de Québecor, n’a pas manqué de souligner ce succès lors d’une récente conférence téléphonique :
« Rien ne nous arrêtera ».
Cette déclaration audacieuse reflète la confiance de Péladeau dans la capacité de Vidéotron à continuer de croître et à rivaliser avec les géants du secteur, malgré le secteur le plus compétitif du pays.
Malheureusement, le contraste avec TVA Sports est saisissant. La chaîne sportive, qui accumule les pertes depuis sa création en 2011, fait face à un avenir incertain avec des déficits pharaoniques dépassant les 242 millions de dollars depuis 2012.
Alors que le contrat de diffusion des matchs de la Ligue nationale de hockey (LNH) arrive à terme en 2026, les rumeurs de fermeture se font de plus en plus persistantes.
La question qui se pose désormais est de savoir si les succès financiers de Vidéotron peuvent venir à la rescousse de TVA Sports.
Les revenus en hausse et la solide performance financière de Vidéotron pourraient-ils permettre de renflouer les caisses de TVA Sports et assurer sa survie ?
Péladeau, connu pour son orgueil démesuré, mais aussi sa détermination et son sens stratégique, pourrait bien envisager cette option.
Les millions générés par Vidéotron pourraient être réinvestis pour soutenir TVA Sports, notamment pour continuer à payer des personnalités coûteuses comme Jean-Charles Lajoie, dont le salaire annuel atteint 400 000 dollars.
Dans ce contexte, l’initiative de Geoff Molson de lancer Habs TV, une plateforme de streaming dédiée aux Canadiens de Montréal, ajoute une couche de complexité.
Prévue pour 2026, cette plateforme pourrait siphonner encore plus d’audience et de revenus des diffuseurs traditionnels comme TVA Sports et RDS.
Molson, en s’associant potentiellement avec des géants du numérique comme Amazon, se positionne pour capturer directement le marché des fans de hockey, contournant ainsi les chaînes traditionnelles.
Pour Québecor et Pierre Karl Péladeau, la situation est délicate. D’un côté, Vidéotron brille par ses succès, tandis que TVA Sports sombre dans les déficits.
Péladeau appelle à une action rapide des autorités réglementaires pour instaurer des politiques favorables aux exploitants de réseaux mobiles virtuels, espérant ainsi équilibrer la concurrence avec Bell, Telus et Rogers.
Cependant, cette lutte réglementaire ne garantit pas une solution rapide pour les problèmes financiers de TVA Sports.
Bell peut encore éponger les pertes de RDS grâce aux profits de TSN, mais Québecor n’a pas cette marge de manœuvre. À moins que les millions de Vidéotron sauvent le derrière de TVA Sports et Jean-Charles Lajoie.
La compétition féroce pour les droits de diffusion et la baisse des revenus publicitaires compliquent davantage les perspectives de redressement. Seul Vidéotron peut sauver la station.
Pierre-Karl Péladeau peut bomber le torse avec les succès de Vidéotron, mais la réalité est que les défis auxquels est confronté TVA Sports sont considérables...voire impossibles à surmonter.
Alors que Vidéotron continue de prospérer, la survie de TVA Sports dépendra de décisions stratégiques pour couper dans le gras, réduire les effectis et réduire les salaire, sans oublier le soutien financier de la branche la plus payante de Quebecor.
Les millions de Vidéotron peuvent-ils sauver TVA Sports ? Seul l'avenir le dira, mais une chose est certaine : Péladeau devra faire preuve de toute son ingéniosité pour naviguer dans ces eaux troubles.
Attention à son ego...il pourrait se perdre...