C’est un véritable coup de théâtre qui vient d’éclater à Montréal.
Le Canadien de Montréal vient de réclamer Samuel Blais au ballottage. Un no-brainer total pour Kent Hughes.
Une décision qui ne coûte rien, ne compromet rien, et qui ajoute exactement ce qui manque au CH : de la profondeur, du poids, du grit… et un pari zéro risque.
Et surtout… la possibilité immédiate de renvoyer Blais à Laval, sans passer par un deuxième ballottage.
C'est ce qui rend cette décision particulièrement intelligente: le mécanisme même du ballottage inverse. Dans le cas présent, le Canadien peut non seulement le garder dans l’alignement, mais également le prêter à Laval sans le soumettre à nouveau au ballottage, tant qu’il respecte les deux conditions essentielles : Blais ne doit pas jouer plus de dix matchs dans la LNH avec Montréal, ni dépasser trente jours consécutifs sur la liste active du club.
Au final, le CH n'a même pas eu à suivre ces règles. Puisque le CH est la seule équipe à l'avoir réclamé au ballottage, elle peut l’envoyer directement dans la Ligue américaine.
Du côté de Toronto, Blais n’a pas été mauvais, loin de là. Il a offert aux Maple Leafs exactement ce qu’il offre depuis le début de sa carrière : un jeu physique, honnête, direct, centré sur l’échec avant et le travail de récupération.
Ses trois points en huit matchs démontrent qu’il n’a pas été un passager. Cependant, son rôle devenait inutile lorsque la profondeur offensive de Toronto est revenue en santé,
Blais est un joueur que l’état-major montréalais connaît bien, qu’il a lui-même signé pendant l’été, et pour lequel un rôle précis avait été identifié : un attaquant d’énergie capable de dépanner à Montréal et de solidifier Laval en cas de cascade de blessures.
Montréal ne peut pas se permettre de traverser décembre et janvier sans une réserve crédible de joueurs fiers, lourds et responsables. Avec ses 6 pieds 2 pouces et plus de 200 livres, Blais remplit exactement ce besoin.
Le fait de pouvoir le ramener à Laval sans risquer de le perdre est un avantage énorme. Le Rocket manque d’expérience dans son top-9 et doit composer avec un bassin de jeunes encore en apprentissage.
Blais peut y jouer un rôle immédiat, stabiliser un trio, apporter du leadership, et surtout permettre à Pascal Vincent d’avoir un outil supplémentaire lorsque les jeunes traversent les inévitables passages à vide. Dans la LNH, un joueur comme lui devient plombier précieux; dans la Ligue américaine, il devient un pilier.
Montréal peut donc le tester quelques matchs, l’utiliser pour évaluer l’état de sa profondeur, puis l’envoyer au Rocket pour lui donner du rythme et un rôle important.
Ce système permet aussi de réagir rapidement aux blessures : si un attaquant tombe au combat durant un voyage de cinq matchs, Blais peut être rappelé immédiatement, jouer ses minutes, contribuer, puis retourner à Laval dès que l’équipe retrouve sa santé.
Évidemment, cette arrivée crée un impact direct sur la hiérarchie interne. Florian Xhekaj et Jared Davidson voient immédiatement de la pression se rajouter sur leurs épaules, et l’espace pour impressionner diminue. Même chose du côté de Joe Veleno qui est tellement inutile, autant offensivement que défensivement.
Parce que Samuel Blais, ce n’est pas juste un “body”. C’est un gars qui tape, qui complète, qui dérange, qui respecte son rôle, et qui peut monter ou descendre dans l’alignement sans que tout explose.
Le retour de Blais à Laval ramène aussi une autre histoire : le malaise évident entre lui et Martin St-Louis.
Le fameux soir de Québec, où Blais avait invité 40 membres de sa famille au Centre Vidéotron pour finalement ne pas jouer… c’est resté dans les mémoires.
C’était le signe clair que le courant ne passait pas. Mais aujourd’hui, le décor est différent : le CH a besoin de profondeur. Laval a besoin de leadership et de robustesse. L’organisation a besoin de se protéger des blessures.
Saint-Louis et Blais vont devoir faire la paix si le Québécois finit par être rappelé, point à la ligne.
