Acquisition Montréal-Toronto: Martin St-Louis paye cher

Acquisition Montréal-Toronto: Martin St-Louis paye cher

Par David Garel le 2025-10-06

Rien ne se compare à l’humiliation nationale que vient de subir Samuel Blais. Rien.

On parle d'un guerrier. D'un champion de la Coupe Stanley. Un Québécois qui voulait terminer sa carrière chez lui. Et qui, pour tout remerciement, a été jeté aux ordures comme un vulgaire contrat mort.

Et ce matin, ce sont les Maple Leafs de Toronto qui rient. Ce sont eux qui l’ont réclamé. Ce sont eux qui récoltent, grâce à une erreur monumentale de jugement de Martin St-Louis, ce que le Canadien vient de perdre pour rien.

Un rival direct, une division de plus en plus féroce, et Blais qui va maintenant frapper tout ce qui bouge en arborant le bleu royal de l’ennemi juré. Une seule question hante aujourd’hui tous les partisans du CH : comment Saint-Louis a-t-il pu laisser passer ça?

Car tout était simple. Tout. Le Canadien partait sur la route pour trois matchs. Il avait la possibilité légale et stratégique de garder 14 attaquants. Aucune urgence salariale. Aucun plafond dépassé. Aucun scénario impossible.

Il fallait simplement que Martin St-Louis accepte de garder un quatorzième attaquant. Mais il ne voulait rien savoir. Il voulait ses gars. Son « groupe », ses préférés, son noyau. Et dans ce noyau, Samuel Blais n’avait pas sa place.

Ce n’est pas une question de performances. Blais a été solide, intense, impliqué. Il a livré un bon camp, même très bon. Il n’a jamais été un problème dans le vestiaire. Il est aimé. Respecté.

Et il a prouvé, encore et encore, qu’il est un joueur d’impact sur le quatrième trio. Mais Saint-Louis a tranché. Uniquement par orgueil. Uniquement parce que dans sa tête, Blais n’était pas son gars. Il ne voulait pas le traîner comme un « extra ». Il voulait s’en débarrasser. Rapidement. Brutalement. Et maintenant, c’est Toronto qui rit aux larmes.

Mais le plus grave, ce n’est même pas la perte. Ce n’est pas le joueur. Ce n’est pas l’aspect sportif. Le plus grave, c’est la dimension humaine.

Le manque total de considération, de respect et de décence. Samuel Blais avait acheté quarante billets pour sa famille au Centre Vidéotron. Une famille de Montmagny qui voulait vivre ce moment unique.

Il n’a même pas joué à Québec. Saint-Louis l’a ignoré. Puis, il l’a renvoyé. Et maintenant? Il est dans un vestiaire ennemi, là où il n’a aucun repère, aucune attache. Saint-Louis l’a brisé.

Et la famille Blais l’a compris trop tard. Eux aussi étaient convaincus qu’il allait rester. Même s’il ne jouait pas tout de suite, il allait rester dans l’entourage du club, surtout pour ce début de saison à l’extérieur.

Et c’est là que le choc a été brutal. Ses proches étaient persuadés qu’il allait faire le voyage de trois matchs. C’était une certitude. Le club n’avait aucune urgence de plafond. Aucune contrainte.

Tout le monde croyait que Samuel allait accompagner l’équipe, même s’il ne jouait pas immédiatement. Mais le couper sans avertissement, juste avant le vol vers Toronto, a été vécu comme une claque en pleine figure.

La consternation était totale. À Montmagny, les téléphones ont sonné. Les proches n’y croyaient pas. Ce n’était pas censé arriver. Même dans l’entourage immédiat du Canadien, on parlait d’un choix difficile à justifier humainement. Personne n’a compris. Et personne ne s’en remettra facilement.

Ce n’était que du gros bon sens. Mais rien ne fait plus peur que l’ego d’un entraîneur, et Martin St-Louis, dans ce dossier, a agi avec une cruauté sans pitié.

Il a décidé que Blais ne méritait pas d’être là. Et il l’a laissé partir en plein dans les mains de l’ennemi.

Car le CH manque de poids. Il manque de méchanceté. Il manque de robustesse. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est tout le monde dans le vestiaire, tout le monde dans les estrades.

Qui va maintenant défendre Demidov? Qui va répondre aux mises en échec sur Dach? Qui va frapper dans les coins quand les Leafs, les Bruins, les Panthers vont jouer physique? On avait un gars parfait pour ça. Et on l’a donné... servi sur un plateau d’argent.

Et maintenant, dans chaque affrontement entre le CH et les Leafs, quand Blais va cogner, quand Blais va jeter les gants, quand Blais va déranger, il y aura un seul nom dans toutes les bouches : Martin Saint-Louis. 

Celui qui a laissé partir un guerrier... pour aucune raison...

Depuis le début du camp d'entraînement, on sent que Martin Saint-Louis change. Moins accessible. Moins transparent. Moins humain. Et cette décision le prouve.

Et c’est là que ça fait encore plus mal. Car Samuel Blais, c’est le Québec.  C’est le gars de Montmagny qui a gagné la Coupe Stanley. Il était tellement fier de porter l'uniforme du CH.

Et aujourd’hui, il est avec les Leafs. Lorsque Samuel Blais, arborant l’uniforme bleu de Toronto, va frapper Josh Anderson dans le coin de la patinoire du Centre Bell, pendant que Martin Saint-Louis regarde, impuissant... tout le monde s’en souviendra. Tout le monde dira : c’est lui qui l’a laissé partir.

Martin Saint-Louis n'a pas commis une erreur de jeunesse. C’est une faute professionnelle. Une preuve que la gestion humaine, pourtant le cœur de sa méthode, est en train de lui échapper.

Et maintenant?

Il reste à voir comment Blais va réagir. Va-t-il exploser à Toronto? Va-t-il devenir un élément régulier dans la rotation des Leafs? Va-t-il prendre cette trahison comme un carburant? 

Dans tous les cas, on se rappellera le jour où Samuel Blais a été offert aux Maple Leafs par orgueil. On se rappellera le visage déçu, les quarante billets perdus qu'il avait achetés pour sa famille et ses amis au Centre Vidéotron, la soirée manquée à Québec.

Et surtout, on se rappellera le silence froid de Martin Saint-Louis.