Le Québec est de nouveau au cœur d'une controverse concernant l'utilisation des fonds publics, cette fois-ci pour des dépenses à Los Angeles.
Après le scandale où le gouvernement du Québec a alloué entre 5 et 7 millions de dollars pour subventionner les millionnaires des Kings lors de leurs deux matchs hors-concours dans la capitale nationale, c’est au tour de Valérie Plante, la mairesse de Montréal, d'attirer l'attention pour ses dépenses à Los Angeles.
En visite dans la ville des Anges, Valérie Plante soutient que l’attrait de l’industrie audiovisuelle montréalaise n’a cessé d’augmenter ces dernières années.
Accompagnée de plusieurs acteurs clés de cette industrie vitale pour l’économie de la métropole québécoise, Mme Plante a visité certains des studios les plus importants de Hollywood, notamment Warner Bros Television Studios, Amazon MGM, HBO Max et Disney.
Il s'agit de sa deuxième mission économique à Los Angeles après une première visite en 2018. Toutefois, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant la mairesse en train de bronzer à la plage et de faire du tourisme à Los Angeles, suscitant la colère des contribuables québécois.
Disons que ça ne va pas arranger sa réputation, elle qui avait été impliquée dans un scandale de dépenses inutiles au restaurant à Vienne, alors qu'elle avait dépensée près de 540 dollars en bouteilles de vins...payé encore une fois par les contribuables.
«Toute dépense de vin que les citoyens se retrouveraient à payer, c’est inacceptable. Ça ne fait pas partie des pratiques» s'était excusée la mairesse que plus personne ne croit.
Lors d'une entrevue téléphonique, Mme Plante a souligné que Montréal est toujours considérée comme une ville incontournable dans les industries télévisuelle et cinématographique grâce à son approche 360° permettant de réaliser toutes les étapes d’une production.
Selon ses témoignages, la reconnaissance de l’expertise montréalaise, notamment en effets spéciaux, est encore plus prononcée qu’en 2018.
«En 2018, le milieu connaissait Montréal, mais là, je trouve que son apport et son expertise, entre autres en audiovisuel, sont encore plus reconnus, a-t-elle affirmé. En plus, à Los Angeles, ils ont récemment perdu une expertise en effets spéciaux et Montréal est au top à ce niveau-là.»
Cependant, cette mission économique ne convainc pas tout le monde, surtout lorsque des images de vacances privées de la mairesse circulent.
Les politiciens se demandent pourquoi les contribuables québécois ne leur font plus confiance. Le fait que ces dépenses surviennent après des subventions controversées aux Kings ajoute du poids aux critiques.
Mme Plante a également évoqué la bonification du crédit d’impôt pour les tournages étrangers, passé de 20 à 25% dans le dernier budget provincial, qu’elle considère comme une mesure positive pour redorer le blason de Montréal face à la concurrence de Toronto et Vancouver.
Toutefois, elle a exprimé un bémol, suggérant que le gouvernement du Québec revoie certains critères pour ne pas minimiser l’impact des crédits d'impôt pour la postproduction.
Selon le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec, plus de 57 000 emplois sont liés à l’industrie audiovisuelle, générant des dépenses annuelles de 2,3 milliards de dollars.
La collaboration croissante avec Los Angeles est perçue comme une opportunité pour sécuriser une part de ce secteur et créer de nouvelles possibilités d’emploi.
«Je pense surtout que plus il y a de tournages, de films et de téléséries qui viennent à Montréal, plus cela soutient [...] des techniciens, des acteurs, des constructeurs, des ébénistes, des costumiers. C'est incroyable le nombre d'emplois qui ressortent de cette industrie-là,» a-t-elle conclu.
Alors que les justifications de Mme Plante visent à rassurer sur l’importance de ces missions économiques, la perception de dépenses luxueuses à Los Angeles au frais des contribuables reste un point de colère majeur chez la population, alimentant la méfiance envers les dirigeants politiques québécois.
Valérie Plante doit partir...au plus vite...