Il est temps de se poser une question qui fait mal : qui est Alex Newhook ?
Depuis son arrivée à Montréal, le jeune attaquant tarde à répondre à cette question.
Après 26 matchs, on cherche encore son identité, son rôle au sein du Canadien.
Est-ce un joueur d’impact ? Un travailleur acharné ? Un espoir prometteur ?
Malheureusement, aucune de ces réponses ne semble convenir.
Ce qui saute aux yeux, c’est qu’Alex Newhook traverse une crise identitaire qui expose non seulement ses limites, mais aussi celles de la transaction qui l’a amené à Montréal.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 5 points, tous des buts, et un différentiel de moins 10, la contribution offensive de Newhook est presque inexistante.
Depuis le 26 novembre, il n’a cumulé aucun point en cinq matchs, malgré son rôle actuel sur le premier trio aux côtés de Nick Suzuki et Cole Caufield.
Un point à ses 12 derniers matchs.
Pour un joueur placé dans une position aussi avantageuse, c’est non seulement insuffisant, c’est inquiétant.
Ce manque de production met en lumière un problème plus grand : Newhook semble perdu sur la glace.
Il est là, il patine, il suit les séquences, mais rien de marquant n’en ressort.
“C’est sûr que la confiance fait partie de tout ça,” a-t-il expliqué avant le match contre les Capitals de Washington.
“Mais je pense que c’est une question d’attitude aussi. Il faut amener les pucks au filet.”
Des paroles justes, mais qui, pour l’instant, restent au stade des intentions.
Parce que la confiance et l’attitude ne suffisent pas à produire des résultats, surtout dans une équipe où chaque opportunité doit être maximisée.
Kent Hughes a pourtant payé cher pour acquérir Newhook.
Un choix de fin de première ronde et un choix de deuxième ronde ont été sacrifiés pour lui.
Un investissement lourd pour un joueur qui, jusqu’ici, semble interchangeable. Newhook ne remplit pas un rôle clair.
Il n’est pas un fabricant de jeu, il n’est pas un sniper, et il n’a pas non plus le profil défensif d’un joueur comme Jake Evans.
Bref, il est difficile de dire en quoi il se distingue.
Dans une organisation où les attentes sont élevées et où les partisans veulent des joueurs qui sortent du lot, cette absence d’identité est un problème.
Et l’arrivée imminente d’Ivan Demidov ne fera qu’amplifier cette problématique.
L’an prochain, Demidov devrait occuper un rôle de premier plan sur les deux premières lignes, ce qui reléguera Newhook à un rôle secondaire, possiblement sur le troisième trio.
Si Newhook peine déjà à se démarquer sur la première ligne, que restera-t-il de lui lorsqu’il sera forcé de descendre dans la hiérarchie ?
“C’est génial d’avoir des gars autour de toi qui te poussent à être meilleur,” a déclaré Newhook.
Mais dans une équipe en transition comme le Canadien, se contenter d’être “entouré” ne suffit pas.
Il faut être celui qui pousse les autres, celui qui impose sa présence sur la glace.
À ce stade, Newhook ne montre rien qui le rend irremplaçable.
Et c’est peut-être là le cœur du problème : lorsqu’un joueur est facilement remplaçable, il devient aussi facilement oubliable.
Martin St-Louis, lui, mise sur un hockey axé sur l’urgence et la constance.
“Dès qu’on perd la puck, peu importe où, il y a une urgence, une alarme. C’est la fondation de notre succès récent,” a-t-il affirmé.
Cette philosophie semble être intégrée par plusieurs joueurs du groupe, mais elle tarde à se refléter dans le jeu de Newhook.
Il n’est ni une menace constante, ni une pièce essentielle dans les moments clés.
Ce qui aggrave encore la situation, c’est que Newhook est facilement éclipsé par des joueurs qui montrent plus d’intensité et de créativité.
Sa crise identitaire n’est pas simplement une question de temps, c’est une question de pertinence.
Si, en fin de saison, on ne peut toujours pas dire avec certitude quel type de joueur il est, l’étiquette de “bust” pourrait commencer à apparaître dans les discussions.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Newhook a du talent.
Il n’aurait pas été repêché en première ronde par l’Avalanche s’il n’en avait pas. Mais ce talent doit s’accompagner d’un rôle défini, d’une identité claire.
C’est à lui de prouver qu’il peut s’adapter et devenir plus qu’un bouche-trou temporaire.
Sinon, il risque de voir son passage à Montréal se terminer comme celui de tant d’autres joueurs avant lui : dans l’oubli.
Le Canadien n’a pas le luxe d’attendre indéfiniment.
Avec Demidov en route, les places pour les joueurs interchangeables vont se réduire rapidement.
Newhook doit trouver sa place, et il doit le faire maintenant.
Pour Kent Hughes, c’est une leçon coûteuse. Si Newhook ne parvient pas à s’établir, cette transaction sera un rappel douloureux que même les paris les plus calculés peuvent échouer.
En fin de compte, Alex Newhook doit répondre à une question simple : qu’est-ce qu’il apporte à cette équipe ?
Parce qu’en ce moment, ni les chiffres ni l’impact sur la glace ne donnent de réponse satisfaisante.
Et pour un joueur qui devrait se battre pour prouver sa valeur, c’est une situation inquiétante.
Il n’est pas trop tard pour corriger le tir, mais le temps presse, et l’arrivée de Demidov ne fera qu’ajouter à l’urgence.
Misère ...