Alexandre Carrier pousse David Savard vers la sortie

Alexandre Carrier pousse David Savard vers la sortie

Par André Soueidan le 2025-01-08

Alexandre Carrier pousse David Savard vers la sortie. C’est la triste réalité pour le vétéran défenseur, et en même temps, c’est une bonne nouvelle pour le Canadien de Montréal.

Parce qu’on va se le dire : la Ligue nationale, ce n’est pas un musée pour collectionner les souvenirs ou un sanctuaire pour les bons gars du vestiaire.

C’est une entreprise cruelle où la performance prime sur les sentiments. Et malheureusement pour David Savard, son rôle de « papa du vestiaire » n’est plus suffisant pour justifier sa place dans l’alignement quand un certain Alexandre Carrier est en train de s’imposer comme un rouage essentiel.

Depuis que Savard est absent en raison d’une mystérieuse blessure au haut du corps, Carrier n’a pas perdu de temps pour se faire remarquer.

Aligné aux côtés de Kaiden Guhle, il ne fait pas que combler un vide; il redéfinit carrément ce qu’on attend de cette position.

Des chiffres? Allons-y. Depuis l’absence de Savard, Carrier a dépassé les 20 minutes de temps de glace lors de trois des cinq derniers matchs.

Avant ça, il était utilisé de manière plus modeste, oscillant autour des 16 à 18 minutes. Maintenant, il est partout : en désavantage numérique et dans des situations critiques où l’équipe a besoin de stabilité.

Bref, il fait tout ce que Savard faisait, mais avec des jambes plus jeunes et une exécution plus fluide.

David Savard, 34 ans, est sans aucun doute un modèle de dévouement et de leadership. Tout le monde le dit : c’est un gars qu’on aime avoir dans un vestiaire.

Mais à un certain moment, il faut poser la question qui fâche : est-ce que ce leadership est suffisant pour justifier sa place dans une équipe qui vise à progresser et, soyons audacieux, à retourner en séries éliminatoires?

La réponse semble s’écrire d’elle-même à mesure que Carrier accumule les performances solides.

Pour ajouter à l’ironie de la situation, Carrier n’a pas été acquis pour remplacer Savard. C’était censé être un renfort, une option supplémentaire pour solidifier la défense.

Mais voilà que ce « renfort » est en train de se transformer en pilier, reléguant Savard à une réflexion sur son avenir.

Le plus cruel dans tout ça? Ce n’est même pas une question de mauvaises performances de Savard. Ce dernier fait son travail depuis des années.

Mais le hockey moderne, rapide et orienté vers la transition, favorise des défenseurs comme Carrier, qui peut bouger la rondelle avec agilité et prendre des décisions rapides sous pression.

Ce n’est pas comme si le Canadien n’avait jamais envisagé cette possibilité. L’acquisition de Carrier en décembre avait déjà semé des doutes sur l’avenir de Savard à Montréal.

Et si on regarde la situation contractuelle, cela devient encore plus évident. Savard est sur un contrat qui expire à la fin de la saison.

Il représente donc une cible parfaite pour un échange à la date limite des transactions. Imaginez le scénario : le Canadien est dans la course aux séries, mais Savard, avec son expérience de la Coupe Stanley avec Tampa Bay en 2021, devient un atout précieux pour une équipe qui cherche de la profondeur en défense.

Vous obtenez un choix au repêchage ou un espoir en retour, tout en permettant à Carrier de continuer à s’épanouir.

Tout le monde gagne… sauf peut-être Savard.

Ce n’est pas une décision facile à prendre. Savard est respecté dans la ligue et adoré dans le vestiaire.

Les jeunes comme Arber Xhekaj et Kaiden Guhle le regardent avec admiration.

Mais la Ligue nationale, ce n’est pas une garderie. Ce n’est pas non plus un endroit où on peut se permettre d’être sentimental.

Si Carrier peut faire le travail et que l’équipe peut en tirer profit en échangeant Savard, il faut y aller. Point final.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis l’arrivée de Carrier, le Canadien a montré une stabilité accrue en défense.

Il ne s’agit pas seulement de son temps de glace ou de ses statistiques personnelles. C’est l’effet global qu’il a sur la structure défensive de l’équipe. Avec lui, Guhle semble plus confiant.

La transition de la défensive à l’attaque est plus fluide. Et, soyons honnêtes, il est temps que le Canadien commence à penser à l’avenir.

Avec des jeunes comme Guhle, Xhekaj, et Lane Hutson qui monte les échelons, la place de Savard devient de plus en plus questionnable.

Et c’est là que le pragmatisme entre en jeu : est-ce que David Savard, avec ses 34 ans bien sonnés, est vraiment indispensable à cette équipe en transition?

La réponse, bien qu’elle puisse froisser certains puristes, semble être non.

Alexandre Carrier, quant à lui, joue comme un gars qui sait que l’occasion est unique. Depuis son arrivée, il joue avec l’intensité d’un gars qui sait que chaque match est une audition pour prouver qu’il appartient à ce niveau.

Les entraîneurs lui font confiance, et cette confiance est méritée. Carrier, c’est un mélange de mobilité, de fiabilité, et de simplicité dans son jeu qui contraste avec la lourdeur parfois apparente dans le style de Savard.

Alors que la date limite des transactions approche, Kent Hughes et Jeff Gorton ont probablement déjà commencé à évaluer leurs options.

Savard pourrait facilement rapporter un choix de deuxième ou de troisième ronde à une équipe en quête d’expérience pour les séries.

Est-ce un choix populaire dans le vestiaire? Peut-être pas. Mais c’est une décision logique du point de vue de la construction d’une équipe.

La NHL, c’est une ligue où les actifs doivent être maximisés. Et si Carrier peut remplacer Savard à une fraction du coût, alors pourquoi s’en priver?

Bien sûr, certains vont arguer que l’équipe a besoin de vétérans comme Savard pour encadrer les jeunes. Et c’est vrai jusqu’à un certain point.

Mais Carrier n’est pas un bleu dans la Ligue nationale. Il a déjà quelques centaines de matchs à son actif et a joué des minutes importantes dans sa carrière.

Il a l’expérience pour prendre en charge des responsabilités clés, tout en offrant une dimension plus moderne et adaptée au style rapide de la NHL actuelle.

Le hockey est souvent décrit comme un sport d’équipe où les joueurs se battent pour le blason sur leur chandail, et non pour le nom dans le dos.

Mais la vérité brutale, c’est que la Ligue nationale est une machine froide, où le rendement individuel est jugé à la loupe.

Et dans ce cas, Carrier performe, tandis que Savard, bien que compétent, est en train de devenir une option redondante.

Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer ce que le Canadien fera avec Savard. Mais à ce stade, il semble presque inévitable que Carrier ait non seulement scellé l’avenir de Savard, mais aussi redéfini ce que Montréal attend de ses défenseurs.

Les chiffres sont là, les résultats aussi.

Et pour une équipe qui tente de se frayer un chemin vers les séries, le message est clair : le futur appartient à des joueurs comme Carrier.

À suivre ...