Alexandre Carrier répond à ses détracteurs

Alexandre Carrier répond à ses détracteurs

Par David Garel le 2024-12-19

L’arrivée d’Alexandre Carrier au sein des Canadiens de Montréal suscite autant de fierté chez le défenseur québécois que de débats parmi les partisans et les analystes.

Si Carrier a démontré son enthousiasme et son attachement à ses racines lors de sa première prise de parole en tant que membre du Tricolore, certaines de ses déclarations, mêlant humour et émotion, prouvent qu'il sair ce qu'on dit à propos de sa faiblesse principale: sa petite taille.

Carrier n’a pas manqué de faire sourire les médias québécois en déclarant, avec une pointe d’autodérision : 

« Je me sens tout petit ici, même les journalistes paraissent plus gros que moi. » 

Une phrase qui n’a pas manqué de rappeler que sa stature (5 pieds 11 pouces, 175 livres) fait jaser dans une ligue où les défenseurs au gabarit imposant sont souvent privilégiés.

"Vous pouvez le voir de vos yeux que je ne suis pas le plus gros."

Si cette remarque a fait rire, elle reflète aussi la réalité d’un joueur qui, malgré sa petite taille pour un défenseur, a su se démarquer par son intelligence de jeu et sa rigueur défensive.

Pour Carrier, revenir jouer dans sa province natale est un rêve devenu réalité. 

« C’est la fierté des Québécois. Tout le monde suit le Canadien. Mettre ce chandail, c’est un honneur. » 

Ces mots, remplis de sincérité, témoignent de son attachement à l’équipe et à la culture du hockey au Québec.

Mais derrière cet enthousiasme se cache une réalité : il devra prouver rapidement qu’il est plus qu’un joueur "local" venu satisfaire les partisans nationalistes.

Malgré les doutes entourant sa taille, Carrier a reçu des éloges unanimes de la part de ceux qui l’ont côtoyé. Frédérick Gaudreau, ancien coéquipier, a vanté son intelligence de jeu et sa fiabilité défensive, le qualifiant de « défenseur complet et ultra-safe ».

De son côté, Alex Daugherty, journaliste au Tennessean, a décrit Carrier comme un joueur qui pourrait aisément occuper un rôle de troisième ou quatrième défenseur dans une équipe aspirante.

Sa spécialité? Le désavantage numérique, où il excelle à bloquer des tirs et à éliminer les lignes de passe.

 « C’était le meilleur défenseur des Predators en infériorité numérique ces deux dernières années. Il va clairement améliorer les Canadiens dans cette facette du jeu », a affirmé Daugherty.

Carrier n’a pas caché que son départ de Nashville a été difficile. Après huit ans dans l’organisation des Predators, dire au revoir à ses coéquipiers et à sa vie à Nashville a été un moment chargé d’émotion. 

« Aller chercher ma poche à l’aréna et saluer mes anciens coéquipiers, c’était plus émotionnel. Mais je retourne à la maison, je vais jouer au Centre Bell. C’est juste du positif », a-t-il confié.

Pour les Predators, l’échange s’inscrit dans une logique de rajeunissement de l’équipe, avec l’arrivée de Justin Barron, un défenseur plus jeune et plus imposant physiquement.

À Montréal, Carrier arrive comme une solution immédiate pour stabiliser une ligne bleue qui manque cruellement de profondeur à droite, surtout en l’absence prolongée de David Reinbacher.

Les partisans et certains analystes ont critiqué cet échange, jugeant que Carrier, à 28 ans et avec un plafond offensif limité, n’incarne pas l’avenir à long terme.

Cependant, ses atouts en désavantage numérique et sa fiabilité en défense représentent une amélioration immédiate pour une brigade défensive montréalais souvent débordée.

Carrier lui-même semble conscient de ces attentes : 

« Je sais que je ne vais pas marquer 30 points chaque année, mais je suis ici pour stabiliser la défense et faire ma part pour aider l’équipe. » 

Un discours humble et réaliste, mais qui devra être soutenu par des performances solides pour convaincre une base de partisans exigeante.

L’échange d’Alexandre Carrier est autant un coup de cœur qu’un pari calculé pour les Canadiens.

Si son intégration réussit, il pourrait devenir un défenseur de stabilité à court terme, tout en servant de mentor pour les jeunes espoirs comme Reinbacher et Mailloux.

Mais le défi est immense : prouver qu’il est plus qu’un simple joueur local, et faire taire les sceptiques qui voient en lui un choix de compromis plutôt qu’une véritable solution.

Seule la glace apportera des réponses, mais une chose est claire : Alexandre Carrier, malgré sa petite taille, n’a pas peur des grands défis.

Même si les journalistes sont plus gros que lui.