Manque de respect: Renaud Lavoie détruit la réputation d’Alexandre Texier

Manque de respect: Renaud Lavoie détruit la réputation d’Alexandre Texier

Par David Garel le 2025-11-24

Il n’aura fallu que quelques heures pour que l’euphorie d’Alexandre Texier retombe comme une rondelle molle en entrée de territoire.

À peine signé pour un an et un million de dollars par le Canadien de Montréal, voilà que le Français se fait déjà démolir, alors que l’un des commentateurs les plus influents du paysage médiatique québécois nous rappelle la réputation que le Français avait à St-Louis.

Renaud Lavoie, dans son style toujours direct sans pitié, n’a pas attendu un seul match pour rappeler pourquoi Texier avait été sorti de St-Louis.

Et maintenant, on se pose la question qui tue : est-ce que ce joueur a le caractère et la dureté mentale pour survivre à Montréal?

Sur les ondes de BPM Sports, Renaud Lavoie a décrit un joueur qui, selon Jim Montgomery, n’aime pas se faire mal, n’aime pas aller dans les coins, et surtout, ne veut pas payer le prix.

C’est un gars qui joue en périphérie. Il a des habiletés, oui. Mais on se demande s’il aime vraiment ça, le hockey de la LNH. S’il est prêt à se salir. 

Ouch. Si Texier espérait enfin tourner la page après un passage raté à Saint-Louis, c’est exactement ce qu’il voulait fuir : cette étiquette de joueur talentueux mais sans mordant, de patineur élégant mais timide, de présence invisible quand le match devient une guerre de tranchées.

Et comme l’a souligné Lavoie, ce n’est pas un hasard si Jim Montgomery, le coach des Blues, l’a rapidement rayé de ses plans. À ses yeux, Texier n’avait pas le feu intérieur. Il ne s’imposait pas. Il regardait le jeu, au lieu de l’attaquer.

Le coach des Blues ne le faisait pas jouer, car il ne le respectait pas. 

Voilà pourquoi il a été écarté comme un indésirable.

Le message était cinglant après chaque match du pauvre Français : Montgomery ne se gênait pas pour critiquer ouvertement le style de jeu d’un joueur qu’il considérait trop frileux, trop peu engagé, et surtout incapable de supporter l’intensité de la LNH.

Il parlait de joueurs qui « ne veulent pas aller dans les coins », qui « ne veulent pas se faire frapper », qui « jouent en périphérie sans jamais aller dans le trafic ».

Il ajoutait que « dans cette ligue, si tu ne paies pas le prix, tu ne joues pas. »

Et comme par hasard, chaque fois que ces propos étaient tenus, Texier disparaissait de l’alignement. Le divorce était consommé bien avant sa mise au ballottage.

Montréal voulait de la robustesse… et signe un joueur soft?

Le timing de cette signature rend la critique encore plus étrange. Depuis le début de la saison, le discours entourant le Canadien est clair : cette équipe manque de grit, de méchanceté, de joueurs capables de déranger, d’arracher la rondelle, de créer du chaos.

Et voilà qu’on annonce l’arrivée d’un joueur décrit, à peine arrivé, comme le contraire exact de ce profil.

C’est bien beau, de la finesse, mais ce club-là est déjà trop soft. Et là, on ajoute un autre joueur de parc qui a peur de son ombre? C’est questionnant. 

C’est là que l’enthousiasme initial autour de Texier prend un virage amer. Parce que son profil, sur papier, semble séduisant : rapide, créatif, capable de marquer en désavantage numérique, et encore jeune (26 ans).

Mais dans un club où même les vétérans sont parfois accusés de jouer du bout du bâton, Texier ressemble moins à une solution qu’à un risque.

Surtout que l’on parle ici d’un joueur qui a refusé une offre plus payante à Ottawa pour venir à Montréal. Un geste noble en surface, mais qui ne garantit pas qu’il survivra aux attentes d’un marché impitoyable.

Texier rêvait d’un nouveau départ. Il arrive dans une ville francophone, adulée par ses compatriotes, dans une équipe où il aura une chance immédiate de se faire valoir en raison des nombreuses blessures. Sur le plan marketing, c’était parfait. Sur le plan humain, un coup de cœur.

Mais l’écosystème médiatique montréalais est sans pitié. Lavoie n’est pas un troll. Il n’est pas là pour faire du bruit. Lorsqu’il formule ce genre de doute dès le premier jour, c’est qu’il a été briefé.

Il sait que les entraîneurs n’ont pas été convaincus par l’éthique de travail de Texier à Saint-Louis. Il sait que d’autres clubs l’ont catégorisé comme un joueur « qui manque de courage », qui donne l’illusion d’avoir un impact… sans jamais déranger l’adversaire.

Texier est-il déjà condamné?

Ce qui rend cette situation si inconfortable, c’est qu’elle place Texier dans une position quasi impossible. Il doit prouver, dès son premier match, qu’il a du chien. Qu’il peut aller dans les coins. Qu’il veut vraiment gagner des batailles à un contre un. Sinon, l’étiquette collée sur son dos risque de devenir encore plus dure... ou plutôt... "molle"...

Et à Montréal, une fois qu’un joueur est catalogué comme mou, il ne s’en sort plus. Demandez à Mike Hoffman. Demandez à Jonathan Drouin.

Tout le talent du monde... mais une réputation d'un joueur qui évolue sur la glace avec la peur au ventre.

Texier n’a pas droit à l’erreur. Et il le sait. Mais le simple fait que ce doute ait été semé si tôt jette une ombre sur tout ce qu’il pourrait accomplir.

Pour Kent Hughes, ce contrat représentait un faible risque. Un an, un million, pour un joueur avec autant de skills, c'était un no-brainer.

Mais dans le contexte actuel du CH, où les partisans et les analystes veulent du caractère et de l’ADN combatif, l’arrivée de Texier pourrait être perçue comme nuisible.

Même si Texier marque quelques buts, même s’il offre quelques séquences spectaculaires, il lui faudra surtout rassurer sur ce que Renaud Lavoie appelle le prix à payer : la capacité à encaisser les coups, à foncer vers le filet, à bloquer des tirs, à s’impliquer physiquement, à manger les bandes.

Alexandre Texier voulait relancer sa carrière. Il a choisi Montréal pour le faire. Mais il a aussi choisi la ville la plus impitoyable de la LNH pour les joueurs jugés nonchalants. Et malheureusement pour lui, son étiquette est déjà imprimée.

S’il veut survivre ici, il devra faire mentir Renaud Lavoie. Il devra faire mentir Montgomery. Il devra faire mentir toute l’industrie qui l’a déjà placé dans la catégorie des talents gaspillés, brillants en surface mais absents dans le dur.

Le défi est immense. Et il commence avant même le premier coup de patin.