Consternation à New York: Alexis Lafrenière abandonne

Consternation à New York: Alexis Lafrenière abandonne

Par David Garel le 2025-10-23

Rien ne va plus pour Alexis Lafrenière.

La chute est tellement brutale. Premier choix au total en 2020, enfant prodige de Saint-Eustache, champion du monde junior, vedette de la LHJMQ, comparé à Mario Lemieux pendant son stage junior, il n'est maintenant plus qu'un... flop...

La désillusion est totale. Lafrenière n’est plus une figure de reconstruction ni un projet à relancer. Il est devenu le symbole d’un vestiaire en déroute, d’une culture d’équipe décomposée, et d’un espoir québécois broyé dans une équipe détruite par un DG incompétent.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : après huit matchs cette saison, Lafrenière n’a qu’un maigre but et une passe. Pire encore : un différentiel de -4, qui reflète non seulement son inefficacité offensive, mais surtout sa déconnexion défensive.

Invisible offensivement, passif en échec avant, lent en transition, il ne trouve plus sa place dans aucune structure. À cinq contre cinq, il est même redevenu un passager, malgré le fait qu’on l’ait poussé sur le top 6 dans une tentative désespérée de le justifier.

Surtout, sa lenteur sur patins fait peur.

Mais au-delà des statistiques, c’est l’attitude qui inquiète. Selon plusieurs observateurs new-yorkais, y compris Vince Mercogliano et Larry Brooks, deux journalistes sans pitié, l’attaquant québécois ne semble plus impliqué.

Il traîne les pieds en pratique, arrive dans l’aréna avec une mine longue, et ne parle pratiquement plus aux médias. Dans le vestiaire, il est isolé.

À New York, le mot qui revient dans les coulisses du vestiaire, c’est “abandon”.

Alexis Lafrenière a cessé de se battre. Il traverse la glace en spectateur, sans mordant, sans conviction. Son implication physique est devenue pratiquement inexistante.

Ce n’est plus seulement une question de production offensive : c’est l’attitude qui choque maintenant à New York. Dans une ville où l’on exige de l’intensité et de la personnalité, voir un premier choix au total devenir un joueur de fond de trio sans émotion ni révolte, c’est insupportable. L’abandon est devenu flagrant, et pour beaucoup, irréversible.

Artemi Panarin et Mika Zibanejad ne font aucun effort pour le soutenir, tandis que son coach Mike Sullivan évite carrément de le nommer dans les points de presse.

Il y a un malaise évident, et tout le monde le sent. Lafrenière est devenu un corps étranger, toléré à cause de son statut passé et son contrat horrible (7,45 M$ jusqu'en 2032), mais sans avenir réel dans cette équipe.

Et la faute revient à Chris Drury.

Depuis qu’il a remplacé Jeff Gorton en 2021, Drury n’a jamais été capable de construire une véritable identité. À la différence d’un Kent Hughes à Montréal, qui a instauré une culture de transparence, d’humilité et de croissance, Drury a mis en place un régime opaque, autoritaire et incohérent.

Selon des sources internes (rapports publiés dans The Athletic), plusieurs vétérans des Rangers en veulent à Drury pour sa gestion du personnel : des départs mal digérés (Jacob Trouba, Chros Kreider), une hiérarchie floue, une dépendance malsaine à Panarin, et une incapacité à gérer les conflits.

Les tensions sont constantes. Le vestiaire est divisé entre anciens et jeunes avec une fracture de confiance que Drury n’a jamais tenté de réparer.

Lafrenière, au lieu d’être accompagné, a été blâmé. On lui a reproché sa production, sans jamais lui donner un vrai rôle.

On l’a trimballé entre le 1er, la 2e ligne et le 3e trio, l’aile gauche, l’aile droite, parfois même sur le 4e trio. Aucun joueur ne peut se développer dans ce genre de chaos.

Et pourtant, à chaque fin de saison, Drury évitait les responsabilités, rejetait la faute sur le joueur, et utilisait les médias pour créer un narratif de « nonchalance ». C’est une stratégie bien connue dans les clubs qui veulent écouler un actif sans l’assumer publiquement.

Mais le pire, c’est que Lafrenière, au fond, ne veut plus être là. Et même quand on lui donne la chance de rebondir, il "choke" sa vie.

Cette saison, pour la première fois depuis des années, Alexis Lafrenière a été inséré sur la première unité de l’avantage numérique, dans une tentative claire du nouveau personnel d’entraîneurs d’exploiter enfin son potentiel offensif.

Le nouveau coach Mile Sullivan a aussi promis que Lafrenière serait placé sur le premier trio avec Mika Zibanejad et Artemi Panarin.

Mais Lafrenière était tellement invisible et nonchalant que le coach a décidé de l’aligner aux côtés de JT Miller et Connor Sheary.

Mais très vite, ce deuxième projet a dérapé. Miller, capitaine de l’équipe, et toujours aussi colérique sur la glace, n’arrive pas à cacher son mépris pour Lafrenière.

Plusieurs séquences filmées pendant les matchs ont capté des cris et des engueulades entre les deux hommes, avec Miller hurlant à répétition après Lafrenière après des jeux manqués.

Ce climat tendu s’est rapidement répercuté sur la glace : le powerplay est devenu dysfonctionnel, et Lafrenière, paralysé par la pression, a vu son temps de jeu fondre.

Même Mike Sullivan, qui voulait sincèrement lui offrir un nouveau départ, n’a pas réussi à contenir le déséquilibre émotionnel dans le vestiaire.

Lafrenière est toujours sur la première unité d'avantage numérique, victime d’un environnement toxique où la patience et la pédagogie brillent par leur absence.

Selon ce qu’ont rapporté plusieurs initiés à Montréal, les Rangers auraient sondé le CH en juin dernier. Kent Hughes a été contacté. Une transaction exploratoire aurait été évoquée : Lafrenière contre Logan Mailloux. Mais Hughes a dit non.

Le DG du CH a préféré utiliser Mailloux comme monnaie d’échange dans une transaction avec les Blues de Saint-Louis pour obtenir Zachary Bolduc, jugé plus « fit » pour l’identité du nouveau CH.

Imaginez. Le CH a préféré Bolduc à Lafrenière, malgré la proximité du numéro 13 des Rangers avec Jeff Gorton, qui l'a sélectionné en 2020 avant Quinton Byfield, Tim Stutzle, Lucas Raymond, Tim Stutzle, Anton Lundell, Seth Jarvis, Kaiden Guhle et on pourrait continuer comme ça pendant longtemps. (quelle erreur de Gorton et Nick Bobrov).

On peut donc comprendre que président du CH ne voulait rien savoir de ravoir son flop de New York à Montréal. Un message fort, qui résonne à travers toute la Ligue nationale : même l'équipe du Québec voit Lafrenière comme un échec ambulant.

La décision du duo Hughes-Gorton est saluée aujourd’hui. Elle confirme que le CH n’est plus dans une logique de ramasser les miettes d’autres équipes. Le Canadien ne veut pas redresser les échecs des autres, il veut développer ses propres succès.

Lafrenière n’est pas un criminel, ni un fauteur de troubles. Mais il incarne malgré lui tout ce que le CH cherche à éviter dans son vestiaire : le manque de constance, l’absence de leadership, la mentalité de victime et la résistance au développement personnel.

Même Juraj Slafkovský, pourtant critiqué à Montréal, a accepté ses lacunes, a écouté les consignes de Martin St-Louis, et tente de s’améliorer. Alexis Lafrenière, lui, semble attendre qu’on lui donne tout, sans jamais rien construire.

Son différentiel de -4 n’est pas un hasard. Il trahit un joueur désengagé, qui ne suit plus son homme, qui perd les rondelles libres, qui ne replie plus.

On le voit souvent dévier son regard lorsqu’un but est marqué contre son trio. C’est le genre de comportement qui brise la confiance d’un entraîneur… et d’un vestiaire.

Kent Hughes le sait. Martin St-Louis aussi. Et c’est pourquoi le CH a passé son tour.

La vérité, c’est que les Rangers ne croient plus en lui. Officiellement, ils diront qu’ils lui laissent du temps, qu’il a encore du potentiel. Mais les faits sont cinglants.

Lafrenière... est un "bust".

Et maintenant? Même une transaction semble peu probable. Sa valeur est en chute libre. Son contrat pue au nez.  Les équipes savent qu’il est en chute libre.

Alexis Lafrenière ne sera jamais la star qu’on avait imaginée. Pas à New York. Peut-être nulle part. À 24 ans, il donne déjà l’impression d’un vétéran usé, vidé, désabusé. Et ce n’est pas juste une mauvaise passe. C’est un verdict.

La Ligue nationale ne donne pas de seconde chance à ceux qui refusent de s’adapter. Et dans le cas de Lafrenière, la chute n’est pas qu’individuelle. Elle révèle les failles de toute une organisation, et la différence brutale avec la culture positive qu’on tente de bâtir à Montréal.

Alexis Lafrenière... est au fond du trou...