La tension monte dans les coulisses du Canadien de Montréal, bien au-delà des caméras de la nouvelle télé-réalité suivant l'équipe qui sera diffusé sur Crave sous la forme de huit épisodes.

Une scène explosive, qui sera probablement coupée au montage, montrait Martin St-Louis, l'entraîneur-chef, engueuler Arber Xhekaj, comme du poisson pourri.

Le département des communications du Canadien ne voulait certainement pas diffuser une telle image d'humiliation, surtout envers Xhekaj, l'un des joueurs les plus populaires de l'équipe.

Georges Laraque, ancien joueur de la LNH et mentor proche de Xhekaj, avait  exprimé son indignation l'automne dernier.

"Je vous l'avais dit il y a un mois, Martin St-Louis avait dénaturé Xhekaj," a-t-il rappelé.

"Avant, Xhekaj jouait bien, il marquait des buts importants, jouait physique, jetait les gants, et était un facteur intimidant."

Tout a basculé après un match où le Canadien a subi une défaite cuisante. Martin St-Louis a perdu son sang-froid et s'en est pris violemment à Xhekaj, l'accusant d'être trop agressif.

"Un match que le CH a perdu et Martin St-Louis a "pété les plombs". Il l'a enguirlandé en lui disant qu'il était trop "agressif"."

"Depuis ce match-là, Xhekaj frappait moins, il était moins physique car il avait peur de prendre des punitions. Il devait écouter son entraîneur-chef," a expliqué Laraque.

"Un Xhekaj qui ne frappe pas, qui n'est pas intimidant, ce n'est pas le même joueur que celui du début de l'année."

"On le descend dans les mineures, même pas pour un conditionnement," s'est indigné Laraque.

"Quand tu parles de dénaturer un joueur, on commence avec ça. Je ne serais pas surpris qu'il ne termine pas l'année à Montréal."

Le Canadien de Montréal est en surplus de défenseurs, et pourtant, Xhekaj, le seul capable de défendre ses coéquipiers physiquement, se retrouve relégué.

"On lui a donné de la m*****, on le descend en bas quand le gars s'est battu, a tout fait, et il est en bas quand même?" a conclu Laraque avec amertume.

L'avenir de Xhekaj avec le Canadien semble plus incertain que jamais. La scène coupée révèle non seulement une fracture au sein de l'équipe, mais aussi une gestion controversée du joueur le plus populaire de l'équipe qui pourrait coûter cher à l'organisation.

"Ce qu'on fait, c'est le dénaturer. Et on est en train de regarder ce que cette équipe peut faire sans lui. Et si cette équipe continue de bien se débrouiller sans lui, et bien ils vont dire qu'ils n'en ont pas besoin".

Le département de communication du Canadien de Montréal est déterminé à ne pas montrer que Martin St-Louis n'apprécie pas Arber Xhekaj.

La raison est simple : si Xhekaj venait à être échangé, les partisans québécois, qui l'adorent, mettraient inévitablement la faute sur St-Louis. La production de l'émission de télé-réalité a donc pris la décision de protéger l'image du coach. 

L'un des moments les plus tendus a été coupé au montage : St-Louis a nié que quiconque dans le vestiaire appelle Xhekaj "le Shérif", un surnom pourtant populaire parmi les fans et les médias québécois.

Cette déclaration maladroite a fait naître un malaise palpable parmi les journalistes présents, qui se sont regardés, incrédules.

La question initiale, posée innocemment par un journaliste, était simplement de savoir si "le Shérif" était de retour après un match exceptionnel de Xhekaj.

Il semblait que St-Louis méprisait non seulement Xhekaj mais aussi les partisans du Canadien de Montréal, qui avaient adopté le surnom.

En rejetant ce surnom aux poubelles St-Louis envoyait un message clair : le surnom donné par les Québécois à leur idole était ridicule à ses yeux.

Cela envoyait également un signal au camp Xhekaj de renoncer à ce surnom, même si le joueur en avait tiré profit pour lancer son propre burger.

L'absence de St-Louis au lancement du burger de Xhekaj en dit long. Non seulement il trouvait le surnom de "Shérif" ridicule, mais il désapprouvait également que Xhekaj l'utilise à des fins commerciales.

Lorsqu'un journaliste a osé demander à St-Louis si le "Shérif" était de retour, la réponse de St-Louis, remplie de sarcasme, a été cinglante :

"Personne ne l’appelle le Shérif dans notre vestiaire. C’est vous qui l’appelez comme ça. On connaît ses qualités. Mais il n'est pas un shérif."

Cette réplique a révélé bien plus qu'une simple opinion sur un surnom. Elle montrait le conflit évident entre St-Louis et Xhekaj, ainsi que le mépris du coach pour la popularité grandissante de son joueur.

Il était clair que St-Louis n'acceptait pas que son défenseur utilise ce surnom pour gagner de l'argent, et il l'a interdit dans le vestiaire pour maintenir son autorité.

"Quand vous avez commencé à l'appeler ainsi, personne ne le faisait dans l'organisation. Mais on savait ce qu'il pouvait accomplir."

Même lorsque St-Louis a tenté de complimenter Xhekaj, son mépris transparaissait. Il soulignait les qualités de son joueur tout en insistant sur ses faiblesses, comme s'il regardait Xhekaj de haut :

Chaque compliment était suivi d'un "MAIS", révélant une attitude condescendante et un manque de soutien. Pourquoi St-Louis n'embrassait-il pas le surnom "Shérif"? Pourquoi ne pas faire plaisir à son joueur, aux Québécois, aux journalistes? Ce surnom semblait parfaitement décrire Xhekaj.

L'attitude de St-Louis reste incompréhensible. Xhekaj mérite mieux. Si son agent était présent, il serait furieux. St-Louis a envoyé un message clair : aux fans du CH, aux journalistes, à Xhekaj et à ses proches, le surnom "Shérif" est à oublier.

Dans la vision de St-Louis, l'ego et l'orgueil semblent l'emporter sur le plaisir et la reconnaissance des efforts de ses joueurs.

Et le département de communications du CH s'est assuré que les producteurs de l'émission diffusée Crave ne le montrent pas à l'écran. 

On ne veut surtout pas que le héros St-Louis soit mal vu....

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