Altercation verbale entre Matvei Michkov et Rick Tocchet: Montréal soulagé

Altercation verbale entre Matvei Michkov et Rick Tocchet: Montréal soulagé

Par David Garel le 2025-12-21

Matvei Michkov va continuer de faire jaser dans la LNH.

Mais de plus en plus, ce sera pour les mauvaises raisons.

La séquence vidéo captée samedi après-midi, lors du match contre les Rangers de New York, paraît très mal.

On ne parle pas d'un incident isolé ou d'une mauvaise lecture des images. On y voit Matvei Michkov, au banc des Flyers, échanger avec son entraîneur-chef Rick Tocchet.

Le ton est vif. Le langage corporel est mauvais. Les bras sont lancés dans les airs. Le regard est exaspéré. L’attitude est celle d’un joueur frustré… ou d’un enfant gâté qui n’accepte plus l’encadrement.

À Philadelphie, ce n’est plus un malaise discret.

C’est rendu une patate chaude.

Rick Tocchet n’est pas reconnu comme un entraîneur permissif. Il ne tolère pas les passe-droits, peu importe le talent. Or, depuis plusieurs semaines, les signaux sont clairs : Tocchet n’en peut plus.

Le temps de jeu de Michkov stagne. Moins de 15 minutes par match. Aucune présence en prolongation. L'attaquant réchauffe le banc plus souvent qu'à son tour. Et maintenant, cette altercation publique, devant les caméras, contre les Rangers.

Dans la LNH, ce genre de scène n’arrive jamais par hasard. Quand ça sort au grand jour, c’est que la relation est déjà brisée depuis longtemps.

Ce qui rend la situation encore plus lourde, c’est que Michkov traîne déjà une réputation. Une réputation qui n’est plus limitée aux rumeurs de repêchage ou aux chuchotements des recruteurs.

On le sait :

Il est arrivé au camp des Flyers cette saison dans une condition physique jugée insuffisante.

Son éthique de travail est régulièrement remise en question.

Son attitude divise, autant derrière le banc que dans le vestiaire.

Et surtout, il ne fait plus l’unanimité.

Le capitaine Sean Couturier l’a littéralement jeté sous l’autobus au début du mois de novembre avec des propos qui visaient clairement l’engagement et la responsabilité.

Dans un vestiaire de la LNH, quand le capitaine parle ainsi d’un jeune joueur vedette, ce n’est jamais un simple détail. C’est un message. Et souvent, c’est le dernier avertissement avant l’isolement.

Un poison potentiel dans le vestiaire?

Le mot est dur, mais il circule.

À Philadelphie, on commence à se poser la question que toutes les organisations redoutent : le talent vaut-il encore le trouble?

Parce qu’un joueur qui remet en question l’autorité de son coach publiquement, traîne une réputation de "party boy" qui boit de la vodka et mange du McDo à l'extérieur de la glace, divise les vétérans et ne répond plus par son jeu, devient rapidement toxique pour un vestiaire, surtout dans une équipe qui tente encore de définir sa culture.

Les Flyers voulaient bâtir autour de Michkov. Aujourd’hui, ils semblent surtout chercher comment gérer les dégâts.

Les chiffres parlent… et ils n’aident pas.

La saison dernière, sous John Tortorella, Michkov avait surpris tout le monde avec 63 points en 80 matchs. Une saison recrue impressionnante, malgré un cadre strict et parfois abrasif.

Cette année, la chute est nette : 19 points en 34 matchs et une nonchalance inacceptable.

Pour un joueur censé être le visage offensif de la reconstruction, c’est insuffisant. Et surtout, ça ne justifie ni les écarts de conduite ni l’attitude.

Montréal a évité une pomme pourrie?

La séquence vidéo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Et un commentaire, en particulier, a frappé juste.

Le journaliste de la Gazette, Stu Cowan, a écrit sans détour que cette scène expliquait probablement pourquoi le Canadien de Montréal a passé son tour au repêchage de 2023.

Ce n’est pas un hasard si, avec le recul, de plus en plus d’observateurs comprennent la décision du CH. À Montréal, la culture n’est pas un slogan marketing. C’est un filtre. Un critère de sélection réel.

Même si plusieurs critiquent encore le choix de David Reinbacher au 5e rang, la direction du CH ne voulait clairement rien savoir d’un joueur comme Michkov dans son vestiaire.

Et quand on regarde la situation actuelle à Philadelphie, on comprend pourquoi.

Soyons honnêtes : même si Reinbacher avait été sélectionné avant le rang du Canadien, Michkov n’aurait probablement jamais été le choix de Montréal.

Des joueurs comme Will Smith (repêché juste avant au 4e rang) ou Ryan Leonard (repêché au 8e rang) correspondaient beaucoup plus à l’ADN que le CH tente d’installer : engagement, professionnalisme, compétitivité quotidienne.

Aujourd’hui, avec le recul, pas mal n’importe quel joueur du top-10 2023 apparaît comme une meilleure option que Michkov pour une équipe qui mise sur la cohésion et la culture.

Michkov n’est plus seulement un projet. Il est devenu un problème à gérer au quotidien.

Et dans la LNH, quand un jeune joueur atteint ce stade aussi tôt dans sa carrière, ça sent mauvais.

Le Canadien de Montréal peut aujourd’hui regarder ce dossier… et respirer un peu mieux.

Kent Hughes doit avoir un sourire en coin.