Le repêchage 2026 de la LNH n’a pas encore commencé que déjà, les dirigeants se rongent les ongles. Gavin McKenna, l’ailier prodige, est en train de faire perdre la tête à plusieurs équipes.
Comme ce fut le cas avec Connor Bedard et Macklin Celebrini, certains Directeurs Généraux songent sérieusement à sacrifier leur saison pour s’assurer d’une chance de le repêcher.
Mais cette fois, le plan est dangereux. Très dangereux. Parce qu’après McKenna, l’abîme s’ouvre.
Scott Wheeler, la référence en matière de jeunes espoirs chez The Athletic, l’a répété récemment : McKenna est l’élite de cette cuvée, mais derrière lui, ce n’est pas du tout la même profondeur qu’en 2023 ou 2024.
Là où Bedard, Fantilli, Leo Carlsson et Will Smith formaient un quatuor en béton, là où Celebrini avait été rejoint par une classe riche en défenseurs (Zeev Buium, Zayne Parekh, Artyom Levshunov), 2026 est beaucoup plus fragile.
Keaton Verhoeff? Oui, le défenseur droitier de 6’4 attire les regards.
Il a brillé aux U18, il a marqué 20 buts en WHL, il s’est engagé avec North Dakota. Certains l’ont même comparé à Petrangelo ou Ekblad.
Mais au tournoi Hlinka, il n’a pas dominé. Il a été bon, pas renversant. Wheeler lui-même ne le place pas encore dans la même conversation que McKenna. Ses pieds sont moyens, il échappe parfois la rondelle. Et dans une LNH où on scrute chaque détail, ça refroidit.
Alors, que reste-t-il? Des ailiers, encore des ailiers. Stenberg, talentueux, solide dans les coins, capable de jouer contre des hommes en Suède. Mais il reste un ailier.
Tynan Lawrence, le seul centre digne de mention, porte Muskegon sur ses épaules et attire les louanges, mais même là, il est projeté davantage comme un excellent deuxième centre, plutôt que comme un centre de premier plan.
Et si on creuse un peu, quelques noms intriguent déjà les recruteurs.
Ryan Rubrik, par exemple, un ailier au gabarit imposant, attire l’attention en OHL, mais il n’a pas encore prouvé qu’il pouvait dicter le jeu comme un vrai premier trio.
Ryan Lynn, défenseur plus petit mais doté d’une vision de jeu rare, rappelle certains scouts à Zeev Buium… mais la LNH, on le sait, hésite toujours à miser sur des arrières sous les six pieds.
Xavier Villeneuve, du côté de la LHJMQ, est déjà comparé à Lane Hutson pour sa capacité à briser les chevilles adverses avec ses feintes. Et Stenberg, avec son jeu physique et sa production en SHL: un ailier dangereux, mais pas forcément un joueur qui transforme à lui seul une franchise.
Et c’est là que la panique s’installe dans les bureaux.
Les DG savent que leurs partisans n’acceptent plus les saisons volontairement sabotées. Les Blackhawks ont assumé pour Bedard. Les Sharks l’ont fait pour Celebrini. Mais on a vu le prix à payer. Des arénas vides, une atmosphère toxique, des joueurs qui détestent perdre et qui s’en vont ailleurs dès qu’ils le peuvent.
Jouer pour une équipe qui veut finir dernière, c’est le cauchemar de tout vétéran qui a encore un peu de fierté.
Cette année, plusieurs équipes de bas de classement songent à suivre la même recette. Mais le problème est simple : il n’y a qu’un seul Gavin McKenna. Et même si vous terminez 32e, la loterie ne vous le garantit pas.
Pire encore : si vous glissez au deuxième choix, vous n’avez pas Misa, Fantilli ou Demidov qui vous attendent comme consolation.
Vous devez miser sur Verhoff, Lawrence ou Stenberg. Trois bons joueurs, oui. Mais pas des sauveurs de franchise assurés.
C’est là que l’effet domino devient cruel. Les DG qui se mettent volontairement en mode défaite risquent de se retrouver avec un effectif détruit, une réputation salie… et un espoir “B” au lieu de McKenna.
Pendant ce temps, les partisans doivent subir les humiliations soir après soir, en espérant que la chance leur sourira à la loterie. C’est une stratégie qui peut coûter des années de reconstruction supplémentaires.
Scott Wheeler l’a dit sans détour : le repêchage 2026 n’est pas spécial. McKenna est au sommet, intouchable, mais le reste est rempli de points d’interrogation.
Les directeurs généraux qui foncent tête baissée dans le “tank” pour 2026 risquent d’apprendre à leurs dépens que copier Chicago ou San Jose n’est pas toujours payant.
Parce qu’il y a une vérité brutale : perdre volontairement à court terme n’assure pas de gagner à long terme.