Appel téléphonique à Anaheim: Kent Hughes menace le DG des Ducks

Appel téléphonique à Anaheim: Kent Hughes menace le DG des Ducks

Par David Garel le 2025-07-07

Dans le monde de la LNH, il y a deux types de directeurs généraux : ceux qui attendent que le téléphone sonne… et ceux qui frappent avant que la porte ne se referme.

Et cet été, Kent Hughes doit choisir son camp. Assez de prudence. Assez d’attente. L’heure est venue de faire comme les Hurricanes de la Caroline avec Evan Bouchard : brandir la bombe de l’offre hostile… pour forcer une transaction. Et le nom en haut de la liste? Mason McTavish.

C’est simple : le CH a besoin d’un deuxième centre. McTavish est disponible. Les Ducks hésitent. Et Hughes a entre les mains exactement ce que Don Waddell avait à Raleigh l’an dernier : l’information, l’audace et l’effet de levier. Alors pourquoi ne pas l’utiliser?

Revenons un instant à l’été 2025. Les Hurricanes de la Caroline, silencieusement, se sont positionnés pour causer la plus grosse onde de choc du marché. Pendant que tout le monde parlait de Mitch Marner, eux visaient plus gros, plus stratégique : Evan Bouchard.

Et ils ont été très clairs. Selon Elliotte Friedman, la direction des Hurricanes a fait savoir aux Oilers qu’ils allaient soumettre une offre hostile à Bouchard dès le 1er juillet si aucun contrat n’était signé. Une menace? Non. Un ultimatum.

Résultat? Edmonton a paniqué. Le contrat a été signé dans les jours suivants : 10,5 millions par saison sur quatre ans.Le prix d’un avertissement sérieux.

Les Hurricanes n’ont pas utilisé cette stratégie uniquement avec Edmonton. Ils ont refait exactement le même manège avec les Rangers de New York, cette fois avec le défenseur K’Andre Miller.

Encore une fois, ils ont fait comprendre en coulisses qu’ils s’apprêtaient à déposer une offre hostile, que leur structure salariale leur permettait un contrat massif sur plusieurs années, et que si New York ne bougeait pas rapidement, ils allaient forcer le jeu.

Le plan était clair : créer l’urgence, précipiter les décisions, et forcer l’ouverture des négociations.

Les Rangers, déjà coincés sous le plafond salarial et incapables d’offrir à Miller un contrat compétitif à long terme, n’ont pas voulu revivre le cauchemar des Oilers qui ont surpayé Bouchard.

Ils ont compris le message. C’était clair : ou bien ils le perdaient pour une compensation minimale (1re, 2e et 3e ronde), ou bien ils transigeaient maintenant et contrôlaient leur retour.

Résultat? Le 2 juillet, les Hurricanes ont acquis K’Andre Miller dans une transaction structurée en deux temps :

Une transaction envoyant Miller en Caroline en retour d’un choix de première ronde, d’un choix de deuxième ronde et du défenseur Scott Morrow, un solide espoir à la ligne bleue.

Une prolongation de contrat de 8 ans et 60 M$ (7,5 M$ par saison) signée par Miller pour rendre officiel la transaction (sign and trade).

C’est la pression psychologique créée par la menace d’offre hostile qui a forcé le processus.

Ce modèle est d’une efficacité redoutable. C’est ce que Kent Hughes doit copier avec Mason McTavish. Tu veux qu’ils bougent? Tu fais circuler l’info : une offre est prête. S’ils ne veulent pas la subir, ils doivent transiger. C’est aussi simple que ça.

Mason McTavish ne veut plus signer à Anaheim. Il a peur de manquer de temps de glace. Et on le comprend : Granlund vient d’arriver, Strome est toujours là, Carlsson est intouchable, et Poehling joue aussi au centre. Résultat? McTavish étouffe.

Mais Anaheim, visiblement convaincu d’avoir tout le temps du monde, refuse de bouger. 

C’est là que Kent Hughes doit frapper. Pas en déposant une offre hostile, non. Pas tout de suite. Il doit faire comme les Hurricanes. Faire savoir que l’offre est prête. Structurée. Calculée. Et qu’elle sera déposée si les Ducks n’agissent pas.

Il doit dire ceci à Pat Verbeek :

« Tu as 72 heures. Sinon, je dépose l’offre. »

Pourquoi ça marcherait?

Parce que le contexte est parfait. Le CH a les choix nécessaires pour faire une offre 9 à 9,3 millions de dollars par année (1re, 2e et 3e ronde). Et surtout : le choix 2026 de Montréal est hautement convoité.

TSN l’a rapporté : les Ducks seraient tentés de transiger si ce fameux choix était inclus. Mais Hughes hésite à le donner, car le repêchage 2026 est l’un des plus forts des 20 dernières années. Gavin McKenna est la tête d’affiche, mais il y a d’autres prodiges derrière. Une loterie 2026, c’est comme jouer au poker avec des rois dans la main.

Le CH est bien placé pour connaître une belle année. Mais on est jamais à l'abri d'une blessure ou d'une saison catastrophique pour arriver dans la cave.

Le simple fait de menacer de la déposer fait basculer le rapport de force. Anaheim a le choix entre :

Recevoir trois choix s’ils refusent d’égaliser.

Égaliser une offre trop élevée et déséquilibrer leur masse.

Ou… accepter un trade structuré, incluant Roy, un 1er choix 2026 protégé, Josh Anderson pour équilibrer les salaires et d'autrs éléments plus intéressant que de simples choix de 1ère, 2e et 3e ronde.

Kent Hughes, es-tu assez méchant?

C’est la vraie question. Parce que toutes les infos sont là. Hughes sait que McTavish ne veut plus être à Anaheim. Il sait que les Ducks sont hésitants. Il sait que Montréal est l’équipe qui lui offrirait les meilleures opportunités (rôle, responsabilité, entourage).

Mais est-ce qu’il est assez diabolique pour les mettre au pied du mur?

Le Canadien de Montréal n’a pas fait d’offre hostile depuis Sebastian Aho. Et on sait comment ça s’est terminé. Mais il y a une différence de taille ici : Hughes ne serait pas obligé d’aller jusqu’au bout. Il utiliserait l’arme comme levier.

Le CH doit cesser d’avoir peur de faire mal paraître un autre DG. Le respect entre directeurs généraux, c’est fini. La guerre est lancée. C’est le règne du « fais-le ou fais-toi voler ».

Et si Anaheim n’aime pas ça?

Parfait. Ce n’est pas le but de leur plaire. Le but, c’est de récupérer McTavish. De forcer une décision. De les empêcher d’attendre la fin de l’été pour le ttamsiger à Dallas ou à St. Louis. De les obliger à dealer… maintenant.

Et s’ils égalisent? McTavish reste. Mais sous tension. Et payé.

S’ils ne veulent pas égaliser? Le CH gagne.

S’ils préfèrent transiger? Tout le monde sauve la face. Et Montréal obtient enfin son deuxième centre.

Kent Hughes, l’heure est venue de sortir de l’ère des gentlemen. Tu veux McTavish? Tu sais qu’il est à vendre. Tu sais qu’Anaheim pense avoir le temps. Fais-leur comprendre qu’ils ne l’ont pas. Fais comme la Caroline.

Brandis l’offre hostile. Et regardes-les paniquer.

Car parfois, pour obtenir ce que tu veux, tu dois être assez méchant pour le mériter.