Ce samedi soir, c’est la revanche attendue depuis un mois. Le Centre Bell sera une scène de règlement de comptes, un duel que plusieurs qualifient déjà d’inévitablement violent.
Le message du Canadien est clair :
« On se souvient de ce qui s’est passé, a confirmé Arber Xhekaj après l'entraînement de vendredi. Personne n’aime les coups salauds comme celui-là. »
Les images du 30 septembre dernier au Centre Vidéotron de Québec circulent en boucle dans le vestiaire du Canadien de Montréal.
Selon Xhekaj, Nick Cousins a tenté de détruire la fin du camp d’entraînement du Canadien de Montréal avec un geste qui aurait pu coûter une saison complète à l’espoir le plus surveillé de la franchise. Ivan Demidov,.
S'en prendre à un prodige de 19 ans, victime d’un coup de hache alors qu’il patinait sans se méfier, est honteux.
Cousins a frappé comme un vicieux. Protégé ensuite par son organisation lors du retour à Montréal, Cousins avait échappé à toute forme de justice. Jusqu’à maintenant.
Le ton est donné. L’ennemi est identifié. Et Ottawa ne fait rien pour calmer la tempête. Au contraire, dans ce qui ressemble de plus en plus à une provocation calculée, les Sénateurs viennent de faire ce que personne n’aurait cru possible dans un contexte aussi inflammable : ils ont placé Nick Cousins sur le premier trio.
Cousins jouera donc aux côtés de Tim Stützle et Drake Batherson. Une décision de formation à ce point illogique qu’elle ne peut être interprétée autrement que comme une manière d’exposer encore davantage la tension.
Cousins a trois points en 12 matchs cette saison, avec 20 minutes de punition, et il ne représente en aucun cas un atout offensif digne d’un premier trio.
Mais il est là, bien visible, en avant-plan. Presque comme un trophée. Ottawa semble vouloir afficher son mépris en pleine lumière. Le message est à double sens : Cousins ne se cache pas, et la direction des Sénateurs ne regrette rien.
Si on analyse cette décision, on se dit que ce n’est pas un hasard si Nick Cousins se retrouve subitement sur le premier trio des Sénateurs.
Ce n’est pas une promotion, ce n’est pas un mérite. C’est une provocation. Pure et simple. Les dirigeants des Sens savent exactement ce qu’ils font : ils veulent narguer le Canadien de Montréal en plaçant leur joueur le plus haïssable dans une position où il sera protégé… par l’alignement.
Parce que tant que Cousins patinera à la droite de Stützle, Arber Xhekaj ne pourra pas lui faire payer son coup de hache contre Ivan Demidov.
Ce que les Sénateurs viennent de faire, c’est une démonstration publique de leur mépris envers le Canadien… et envers Arber Xhekaj lui-même.
En plaçant Nick Cousins sur le premier trio, Ottawa sait très bien que Martin St-Louis ne pourra jamais répondre avec Xhekaj, qui ne joue que 6 à 10 minutes par match, lui qui joue toujours contre les troisièmes ou quatrièmes trios adverses.
À domicile, avec le dernier changement, St-Louis va évidemment protéger son alignement. Il n’enverra jamais Xhekaj contre Tim Stützle et Drake Batherson. Autrement dit, peu importe la rage contenue dans le vestiaire du Canadien depuis le coup de hache de Cousins contre Ivan Demidov, le principal intéressé va patiner toute la soirée sans avoir à rendre de comptes. Il est à l’abri, et les Sénateurs en rient d’avance.
Et le piège est double : pendant que Cousins est protégé dans la soie, Kurtis MacDermid a été placé stratégiquement sur le quatrième trio, directement dans le chemin de Xhekaj.
Xi Xhekaj veut « faire sa job » ou venger son coéquipier, il devra le faire contre un poids lourd de 6 pieds 5 et 233 livres, qui ne sert qu’à une chose : lancer les gants et corriger le Shérif.
So insertion dans la formation, combinée à celle de Cousins sur la première ligne, est une déclaration de guerre.
Baveux comme jamais.
Ce qui rend cette situation encore plus électrique, c’est l’état d’esprit du vestiaire montréalais. Personne n’a oublié
. Pas les vétérans, pas les jeunes, surtout pas ceux qui ont vu Demidov sortir en douleur sans avoir pu se défendre.
« Ici, personne n’aime les Sénateurs et ils ne nous aiment pas », a résumé Jayden Struble.
« Quand la haine est mutuelle, ça donne toujours de bons matchs. »
Arber Xhekaj, quant à lui, a été encore plus direct :
« Je ne sais pas si on reprendra les choses là où on les avait laissées à Québec. Ça avait été pas mal fou. Mais ce sera assurément plus intense que lors du match suivant. C’était le dernier match présaison. Tout le monde souhaitait sortir du calendrier préparatoire sans se blesser. »
Aie, aie, aie : cette fois, on ne retiendra pas les coups. Cette fois, ce sera pour vrai.
L’ancien bagarreur du Canadien, Georges Laraque, a été cinglant avec ses mots non plus sur les ondes de BPM Sports.
Connaissant Xhekaj et Josh Anderson, il est convaincu que Cousins ne terminera pas le match.
« Ah non, tu finiras pas le match. Nick Cousins, t’as tellement été une jaunisse! T’as même pas voulu jouer le dernier match hors concours contre le Canadien de Montréal. Tu t’en viens à la maison, il y a des gars qui vont partir après toi et tu le sais. Y'a un gars qui va venir régler ton cas! »
@bpmsportsradio « Ah non, tu finiras pas le match. Cousins, t’as tellement été une jaunisse! » ÇA VA BRASSER DEMAIN? 😤👀
♬ son original - BPMSPORTSRADIO
Ce genre de déclaration n’est pas banale. Elle reflète le climat tendu qui entoure cette confrontation. Et même si elle ne vient pas d’un joueur actif, elle traduit un sentiment largement partagé dans l’entourage du CH : Cousins est dans le trouble. Et cette fois, personne ne viendra à son secours.
Interrogé aujourd’hui sur les événements du 30 septembre, Cousins n’a pas tenté de calmer les choses. Il s’est montré arrogant, détaché, comme si tout cela n’était qu’un malentendu sans importance.
Aucune excuse. Aucun regret. Aucun respect pour l’adversaire. Il aurait pu désamorcer la bombe. Il a plutôt choisi de raviver la mèche.
Samedi soir, il ne sera pas question de style ou de système. Il sera question de respect. De mémoire. D’identité. Et d’un nom qui, depuis un mois, ne fait que creuser le fossé entre Ottawa et Montréal : Nick Cousins.
