Arber Xhekaj dans l'association ouest: ça chauffe entre Montréal et Seattle

Arber Xhekaj dans l'association ouest: ça chauffe entre Montréal et Seattle

Par David Garel le 2025-12-17

Ça chauffe entre Montréal et Seattle.

 Pierre McGuire, en discussion avec Tony Marinaro et Maxim Lapierre sur les ondes du Sick Podcast, avance que Jared McCann est dans la mire du Canadien de Montréal.

Ce n’est pas un nom lancé pour faire jaser. C’est un dossier sérieux, réfléchi, et surtout parfaitement aligné avec ce que Kent Hughes et Jeff Gorton cherchent depuis trop longtemps : un vrai joueur top-6, dans son prime, capable de produire sans être protégé par un système ou par des vedettes autour de lui.

« Je pense vraiment, Tony, qu’on doit faire une transaction. Il faut aller chercher de l’aide. On a besoin d’attaquants d’expérience. On a besoin de vitesse. L’an dernier, on avait déjà cette discussion-là sur le manque de vitesse dans l’alignement, et des gars comme Gallagher, ils sont lents. Je le ressens vraiment. On a besoin de vitesse qui joue beaucoup de minutes, pas de la vitesse qui joue huit ou neuf minutes par match. » affirme Maxim Lapierre.

Et c'est à ce moment que Pierre McGuire sort le nom de McCann.

"Je ne dis pas qu’ils vont l’échanger, là. Mais c’est un joueur qui… On avait déjà mentionné son nom l’an dernier, C'est plus un centre qu'un ailier. Mais je pense que ça rejoint exactement le point de Max : la vitesse et la capacité de finir les jeux. C’est un attaquant top-6. »

McCann est blessé en ce moment. (blessé le 12 décembre). Il devrait manquer environ trois semaines. Et non, ce n’est absolument pas un frein aux discussions.

Ce qui compte, c’est le timing contractuel et la valeur de marché, et sur ces deux tableaux, McCann coche toutes les cases. Seattle écoute. Pas parce que McCann est un problème, mais parce que c’est maintenant qu’il vaut le plus cher, avec un contrat encore très avantageux et une production offensive qui fait l'envie du CH.

Le Kraken, de son côté, n’avance pas à l’aveugle. L’organisation sait exactement ce qu’elle veut corriger, et ce n’est pas à l’attaque que le bât blesse en priorité. Seattle manque de robustesse à gauche en défense. Vince Dunn est un excellent défenseur offensif, mais personne ne le confondra avec un intimidateur.

Ryker Evans et Ryan Lindgren ne changent pas la dynamique physique d’un match. À droite, Adam Larsson apporte une présence, Jamie Oleksiak aussi, mais l’équilibre physique n’existe pas. C’est précisément pour ça que les recruteurs du Kraken continuent de suivre de près Arber Xhekaj et Jayden Struble. 

Et c’est là que les deux dossiers se croisent naturellement. Montréal a un surplus relatif en défense, surtout à gauche, et un vide criant au centre derrière Nick Suzuki.

Seattle a de la profondeur au centre et à l’aile, mais cherche à se durcir sans sacrifier son identité. Jared McCann devient alors une pièce maîtresse, non pas parce qu’il est en liquidation, mais parce qu’il est la meilleure monnaie d’échange dont Ron Francis dispose pour rééquilibrer son alignement sans reculer.

On parle d’un joueur qui peut encore jouer plusieurs saisons à haut niveau, mais qui n’est plus intouchable dans une organisation qui regorge d'attaquants. Son salaiure de 5 M$ jusqu'en 2027 est tellement séduisant.

Évidemment, le prix sera élevé. On parle d’un choix de première ronde protégé, minimum, et d’un jeune défenseur prêt à jouer maintenant.

Arber Xhekaj ou Jayden Struble entrent naturellement dans la conversation. Seattle veut du muscle, de la présence, de la personnalité, quelque chose qui se transpose immédiatement sur la glace et qui change le ton d’une série ou d’un match serré.

Inutile de vous dire qu'au niveau du pouvoir marketing, Arber Xhekaj a une bien plus grosse valeur que Struble. Surtout que sa relation est devenue tellement toxique avec Martin St-Louis.

Nous allons même aller plus loin: la relation entre Martin St-Louis et Arber Xhekaj est arrivée à un point de non-retour parce que les deux hommes ne parlent tout simplement pas le même langage hockey.

À Montréal, on a tenté de le transformer, de le polir, de lui enlever son identité, ses réflexes et son instinct, au point où il ne sait plus quand frapper, quand reculer, quand s’imposer, quand se retenir.

Dans l’Ouest, une association où le jeu est plus lourd, et violent, Xhekaj redeviendrait ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un shérif assumé, et non un shérif déchu.

À Seattle, personne ne lui demanderait de mettre des gants. On lui demanderait de "tapocher des gueules."

Loin de la pression émotionnelle de Montréal, loin des débats quotidiens sur ce qu’il devrait être et surtout loin de Martin St-Louis, Xhekaj pourrait enfin respirer, retrouver une identité claire et jouer dans une ligue où la robustesse n’est pas vue comme un défaut à corriger mais comme une ressource à exploiter.

Parfois, la meilleure chose qu’un joueur puisse faire pour sauver sa carrière, c’est quitter l’endroit où on essaie de te changer. Mais que faut-il rajouter au shérif pour convaincre le Kraken?

Le Canadien préférerait éviter à tout prix de sacrifier un premier choix non protégé, surtout dans un contexte où la reconstruction n’est pas officiellement terminée. C’est là que la créativité de Hughes sera testée.

Pierre McGuire ne parle jamais dans le vide. Quand il avance qu’un joueur est dans le viseur du Canadien, c’est qu’il sait que des conversations existent, que des téléphones ont sonné.

Montréal n’est plus en mode observation. Montréal est en mode solution. Et McCann représente exactement ce que cette équipe n’a pas : un centre capable d’absorber des minutes difficiles, de produire sans dépendre d’un ailier ou d'un centreélite, et de stabiliser un top-6 encore trop fragile.

Reste à voir jusqu’où le Canadien est prêt à aller. Donner Xhekaj ou Struble, plus un premier choix protégé, cela semble cher payé.

Mais continuer à bricoler un to-6 avec des plombiers, en espérant un miracle interne l’est encore moins. McCann est disponible. Le Kraken écoute. Le marché est actif. Et pour une fois, Montréal n’est pas simplement spectateur d’un dossier chaud : il est assis à la table.

La question n’est donc plus de savoir si Jared McCann intéresse le Canadien. La question, maintenant, c’est de savoir si Kent Hughes est prêt à payer le prix réel d’un vrai top-6 dans la LNH moderne.