Arber Xhekaj à Vancouver: Kent Hughes ouvre la porte

Arber Xhekaj à Vancouver: Kent Hughes ouvre la porte

Par David Garel le 2025-12-02

À Montréal, quand un nom circule trop longtemps, c’est rarement innocent. Et en ce moment, le nom qui refuse de disparaître, le nom qui revient dans chaque discussion de dirigeants, dans chaque conversation entre dépisteurs, dans chaque segment radio… c’est celui de Kiefer Sherwood.

Et plus son dossier prend de l’ampleur, plus une réalité brutale s’impose : ce n’est pas une bonne nouvelle pour Arber Xhekaj. C’est même probablement la pire des nouvelles.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que Sherwood n’est pas seulement un joueur en fin de contrat, ni un simple “body” de troisième trio que les Canucks veulent écouler avant la date limite.

Non : Sherwood, c’est exactement ce que le Canadien n’arrive plus à obtenir de Xhekaj. C’est la robustesse… qui joue. C’est le physique… crédible. C’est le grit… productif. C’est le poids… sans les punitions idiotes. Et surtout, c’est un gars qui frappe plus que tout le monde dans la LNH tout en marquant 12 buts avant Noël.

Non seulement il est le joueur qui frappe le plus dans la LNH (462 mises en échec la saison dernière, un record dans la LNH), mais il possède du talent offensif: (quel but!):

Ça, pour Martin St-Louis, ça vaut de l’or.

Et pour Arber Xhekaj? Ça vaut un avis d’éviction.

Parce que si Montréal cherche un gars qui brasse la soupe, c’est d’abord parce que le staff a conclu qu’il n’y a plus assez de robustesse dans la formation actuelle.

 Le rôle que Xhekaj était censé remplir… il ne le remplit plus. Quand l’acquisition d’un gars comme Sherwood devient une priorité, ça veut dire que le policier maison n’est plus considéré comme une solution. Il est considéré comme un trou.

Et ce n’est pas seulement une question de robustesse : le fait même que Montréal regarde ailleurs en dit long sur l’évaluation interne du joueur.

Ce groupe d’entraîneurs-là, ce management-là, ne croit plus qu’il peut être ce qu’il annonçait être. Le fait que Martin St-Louis ne lui fait plus confiance, le fait que ses minutes fondent comme neige au soleil, le fait qu’il soit maintenant un 7e défenseur déguisé en 6e… tout ça converge vers la même conclusion :

Le CH cherche une façon élégante de tourner la page.

Et c’est là que Vancouver entre dans la danse.

Parce qu’on le sait : jusqu’ici, c’était Nashville. C’était Chicago. C’était Philadelphie. C’était Boston. C’était Long Island.

Mais voilà que Vancouver serait à la recherche d'un joueur précis pour compléter un retool. Et selon ce qui circule de manière insistante dans les coulisses du marché : les Canucks seraient maintenant réellement intéressés à Xhekaj.

Et pourquoi? Parce que Xhekaj, malgré ses failles, malgré ses errances, malgré la chute de sa valeur, représente encore un atout au niveau du branding hockey : un shérif jeune, costaud, intimidant, qui pourrait stabiliser un bottom-pairing d’une équipe qui veut reconstruire

Vancouver adore les joueurs de caractère. Le marché adore les joueurs de caractère. Et tant que Xhekaj demeure jeune et contrôlé, il garde une valeur théorique… ailleurs.

À Montréal, sa valeur est brûlée. À Vancouver, elle renaît.

Et là, le puzzle s’aligne dangereusement bien.

Les Canucks demandent un choix de première ronde + un espoir pour Sherwood, un prix trop élevé pour un ailier de location de 30 ans qui va demander 5 millions par année dès cet été, un montant que Montréal ne paiera jamais.

Mais si Kent Hughes veut renverser la table sans dilapider son avenir, il a deux façons de faire : soit donner son premier choix… soit l’inclure dans un package.

Et c’est là que le nom qui ressort le plus… effraie énormément Xhekaj.

D’un côté, Vancouver récupère un défenseur robuste, jeune, contrôlé, parfait pour leur identité, et le CH leur offre un premier choix afin de compenser la différence de talent pur.

De l’autre, Montréal obtient immédiatement ce qu’il veut : un bulldozer efficace, un joueur de séries, un gars qui transforme la structure d’un trio le soir même où il débarque.

Et ce scénario, il circule.
Et plus il circule, plus il sème la terreur dans le clan Xhekaj.

Parce que ce ne serait pas seulement une transaction. Ce serait une déclaration officielle :

Le CH ne croit plus en toi, ne te voit plus dans l’avenir, te considère remplaçable...

Le CH a trouvé mieux que toi.

L’arrivée potentielle de Sherwood ne ferme pas seulement une porte. Elle claque la porte au nez.

Parce que si Montréal met la main sur un ailier robuste qui a un impact immédiat, Xhekaj perd son dernier argument, celui de “l’intimidation” et du “jeu physique”.

Il devient un défenseur comme les autres, sans qualité dominante, sans progression claire, sans valeur interne. Et quand un joueur perd son seul superpouvoir… c'est la fin.

Et tout ça survient alors qu’il vit probablement le pire moment de sa carrière : minutes coupées, erreurs filmées, combats perdus, réseaux sociaux en feu, journalistes qui parlent de lui comme d’un défenseur “loin de son identité”, insiders qui listent chaque jour de nouveaux clubs intéressés à récupérer son dossier.

À Montréal, Sherwood est perçu comme une solution et  Xhekaj est perçu comme un problème.

L'équation saute aux yeux.