Arber Xhekaj répond à Martin St-Louis à coups de canon

Arber Xhekaj répond à Martin St-Louis à coups de canon

Par André Soueidan le 2025-12-13

Madison Square Garden, un samedi soir, une foule bruyante, un contexte parfait pour envoyer un message clair sans avoir à lever la voix.

Arber Xhekaj n’a pas parlé. Il a tiré. Fort.

Précis. Sans détour. Un lancer du poignet lourd, franc, qui traverse le trafic et finit au fond du filet pour faire 2 à 0 en première période.

Premier but de la saison. Premier rappel public que le Shérif n’est pas qu’un policier de quartier.

Depuis des semaines, le message envoyé à Arber Xhekaj par l’organisation est tout sauf subtil.

Rotation. Banc. Retour dans l’alignement.

Sortie le match suivant. Une chaise musicale partagée avec Jayden Struble, comme si le défenseur ne servait qu’à ajuster une température émotionnelle, à calmer un match qui déborde, à intimider quand ça brasse trop.

Et ce but, au Madison Square Garden, arrive exactement au moment où ce narratif commençait à coller à la peau.

Parce que ce tir-là ne sort pas de nulle part.

Le lancer du poignet de Xhekaj, c’est une vraie arme.

Un tir qui part vite, qui reste bas, qui surprend. Ce n’est pas un accident. Ce n’est pas un puck qui rebondit sur trois bâtons.

C’est une décision. Une lecture. Une exécution propre.

Une séquence qui rappelle que suivre le jeu, lire la pression et contribuer offensivement, ça fait aussi partie de son ADN.

Et dans le contexte actuel, ce but pèse lourd. Très lourd.

Parce qu’au même moment, Kent Hughes magasine. Tout le monde le sait. Le fameux deuxième centre reste la priorité, et quand un directeur général cherche des munitions, il regarde partout.

Les choix. Les espoirs. Les jeunes défenseurs. Jayden Struble. Arber Xhekaj.

Deux noms qui reviennent souvent dans les murmures, dans les scénarios, dans les conversations de couloir.

Deux profils différents, mais un point commun clair : pas encore intouchables.

Alors marquer comme ça, dans un marché hostile, dans un bâtiment mythique, ce n’est pas juste ajouter une statistique.

C’est une prise de position. Une façon de dire que sortir ce joueur de l’alignement n’est pas anodin. Que le remplacer par rotation n’est pas neutre.

Que ce défenseur-là peut donner plus que des mises en échec spectaculaires et des bagarres virales.

Ce but, c’est aussi une réponse directe à Martin St-Louis.

Pas une rébellion. Pas un affront. Une réponse hockey. La meilleure.

Celle qui ne peut pas être balayée du revers de la main en conférence de presse. Celle qui oblige un entraîneur à regarder son alignement autrement.

Parce qu’un joueur qui frappe, protège ses coéquipiers, impose le respect et ajoute une dimension offensive, ça devient beaucoup plus difficile à sortir d’un line up sans justification solide.

Quand la rondelle a frappé le fond du filet, la réaction du banc a tout raconté sans qu’un seul mot soit nécessaire.

Pas une célébration polie, pas un tapotement gêné, mais une explosion sincère.

Ce but-là, ce n’était pas juste un 2-0 au tableau.

C’était un vestiaire au complet qui respirait enfin pour un des siens. Xhekaj, ce n’est pas juste un gars qu’on insère ou qu’on retire selon l’humeur du moment.

C’est un pilier émotionnel, un joueur respecté, aimé, protégé. Le genre de gars que tout le monde veut voir réussir parce que tout le monde sait ce qu’il donne, soir après soir, même quand son nom n’apparaît pas sur la feuille de pointage.

Cette réaction-là, elle ne se fabrique pas.

Elle se mérite. Et ce soir-là, au Madison Square Garden, Arber Xhekaj a rappelé à tout le monde qu’il occupe une vraie place dans ce vestiaire, pas juste une chaise interchangeable.

C'est un pilier important au sein de la structure émotionnelle de l'équipe.

Amen