Honte nationale sur le banc: le Québec en veut à Arber Xhekaj

Honte nationale sur le banc: le Québec en veut à Arber Xhekaj

Par David Garel le 2025-11-20

Arber Xhekaj est devenu... une honte historique...

Il y a des soirs où un joueur perd un duel, un combat ou une bataille à la ligne bleue. Et il y a des soirs comme celui contre les Capitals de Washington, où Arber Xhekaj n’a pas seulement perdu un match : il a perdu une identité, un rôle, une fonction... un sens.

Le Canadien s’est écroulé 8-4 devant ses partisans, Ovechkin a signé un tour du chapeau, Montembeault a sombré, l’avantage numérique a ridiculisé l’équipe et Jake Evans a quitté la rencontre après un coup sournois de Tom Wilson.

Mais l’image qui restera, ce n’est pas le tableau indicateur : c’est Evans, visiblement secoué, passant devant un Arber Xhekaj immobile, silencieux, presque absent, comme si ce combat-là ne le concernait plus.

Quand Evans passe à côté de Xhekaj avant de s'enfoncer dans le couloir, tout le monde a ressenti une honte indescriptible. Le Shérif des pauvres devrait avoir honte. Cela se passe à la tout fin de cet extrait vidéo:

Car au-delà du score, c’est l’inaction qui choque. Xhekaj a terminé la rencontre avec 13 minutes 28 de temps de jeu, un différentiel de -2 et pas une seule mise en échec, ce qui, pour un joueur dont l’utilité repose presque exclusivement sur l’impact physique, équivaut à une condamnation sportive.

Le shérif, censé imposer la loi, est devenu spectateur d’un massacre où Tom Wilson, lui, faisait ce qu’il voulait, frappant, intimidant, bousculant Montréal dans son propre amphithéâtre sans jamais avoir à répondre d’aucune conséquence.

Et c’est là que la honte prend toute son ampleur. Parce qu’un joueur peut connaître un mauvais match, mais un homme fort ne peut pas fuir ce pourquoi il existe.

Xhekaj n’a pas été mauvais défensivement : il a été inexistant. Dans une soirée où le Canadien implose, où l’équipe cherche une étincelle, où l’émotion pourrait au moins sauver l’honneur, il n’a pas donné un seul coup d’épaule significatif, pas un seul geste de rébellion, pas une seule démonstration que le Centre Bell ne serait pas piétiné sans résistance.

Sa réputation est au fond du trou. Le joueur qui, à ses débuts, terrassait les Rempe, intimidait les vétérans, renversait les matchs par sa simple présence, est devenu un défenseur hésitant, paralysé par la peur de mal faire, conscient qu’au moindre geste impulsif, Martin St-Louis le clouera au banc.

Surtout, il a peur de se faire corriger encore une fois, lui qui a perdu tous ses combats cette année.

Et pourtant, pour un joueur dont la carrière repose sur la menace, refuser la menace revient à s’effacer. Ce qu’on a vu contre Washington, c’est un joueur qui ne sait plus qui il est.

Son effondrement mental était déjà visible ces dernières semaines : défaite contre Tanner Jeannot, incapacité à dominer Sam Carrick, neutralisation par Illya Lyubushkin, corerection contre Deslauriers, hésitation flagrante lorsqu’il enlève son casque avant un combat, cherche ses repères, ne frappe plus en premier.

Et maintenant, l’épisode Evans vient clôturer une séquence inquiétante où le problème n’est plus technique, mais identitaire. On ne reconnaît plus Xhekaj.

C’est là que la réaction du public devient révélatrice. Ce ne sont pas des critiques sur son jeu défensif ou ses sorties de territoire qui dominent : ce sont des questions existentielles.

Où est passé le shérif? Pourquoi ne frappe-t-il plus? Pourquoi semble-t-il intimidé au lieu d’intimider? Quand les partisans rappellent que Martin St-Louis l’a « dénaturé » en voulant faire de lui un défenseur prudent plutôt qu’un justicier, c’est moins une insulte envers l’entraîneur qu’un constat sur le joueur : il n’est plus lui-même.

La scène où Jake Evans passe devant lui, frustré, blessé, pendant que Xhekaj reste impassible sur le banc, restera comme un moment de rupture symbolique.

Si le joueur ne protège plus les siens dans ces moments-là, quand le fera-t-il? Et à quoi sert-il autrement? Dans une équipe où Hutson doit se défendre lui-même, où Suzuki doit absorber des mises en échec lourdes sans soutien, où Gallagher se bat malgré son corps usé, l'absence totale d'engagement physique de Xhekaj devient indéfendable.

Et si le shérif déchu ne faisait plus partie de l’avenir?

Ce match est le début de la fin pour Xhekaj à Montréal. Mais c’est sans doute le début de l’après-Xhekaj. Il est clait qu'il sera échangé cette saison ou cet été.

Agent libre avec compensation, le CH va tourner la page.

Et à ce moment, Xhekaj devra choisir entre redevenir la menace qu’il a déjà été avec sa nouvelle équipe... ou accepter que d’autres prendront sa place chez les "goons" de la LNH.

Son avenir est ailleurs qu'ici.

Parce que s’il y a bien une seule chose que Monne pardonne jamais, c’est de se faire humilier… sans se défendre.