Arber Xhekaj en a assez des erreurs du passé. Fini de ressasser les moments où il a coûté cher à son équipe. Fini de se faire reprocher d’avoir réveillé l’adversaire au mauvais moment.
Le “Shérif” est prêt à redevenir ce qu’il était.
Et pour ça, il veut régler un compte bien précis. Samedi soir, au Centre Bell, il attend Brady Tkachuk de pied ferme.
Pas de détour, pas de subtilité, pas d’évitement. Xhekaj veut aller droit au but, lui imposer sa loi, et surtout, lui faire vivre un enfer sur la glace.
« Je le confronte. Je vais aller tout droit vers lui. Je vais le crinquer. Je m’en fiche. »
Les mots sont clairs. Xhekaj ne veut pas simplement jouer contre Tkachuk. Il veut l’écraser, le dominer, lui faire comprendre qu’il n’aura pas le dernier mot.
Brady Tkachuk n’est pas un adversaire ordinaire. Il est l’un des rares joueurs de la LNH qui peut à la fois marquer, frapper et jouer dans la tête de l’adversaire.
Un expert du chaos, un agitateur de premier plan, un joueur qui peut changer le cours d’un match simplement par sa présence.
Mais Xhekaj ne l’a jamais craint. Il sait exactement quel genre de joueur il affronte et il a déjà son plan en tête : combattre le feu par le feu.
« Je veux rendre sa vie… misérable. Je veux que sa soirée soit pénible. Ce que je lui donne, ça doit être plus fort que ce qu’il distribue. »
Tkachuk est connu pour mettre l’adversaire hors de ses gonds. Mais samedi, ce sera différent. C’est lui qui devra répondre.
Un “Shérif” influencé par son propre mythe ?
Xhekaj ne cache pas qu’il aime ce genre de duel. Mais on sent aussi qu’il est porté par son personnage, par cette aura de “Shérif” qui lui colle à la peau.
À chaque fois qu’il passe trop de temps sans livrer un combat, sans imposer sa loi physiquement, il semble ressentir un besoin irrationnel de rappeler qui il est.
Son surnom est devenu plus qu’un simple titre : c’est une marque, une identité, un élément qui alimente son jeu et son mental.
Mais est-ce que cette obsession joue contre lui ? On l’a déjà vu déclencher un combat au mauvais moment, et samedi, il devra s’assurer que son duel contre Tkachuk ne soit pas une simple distraction qui nuit au Canadien.
Car cette fois, il ne s’agit pas seulement de se battre. Il s’agit de gagner.
Xhekaj est un puriste. Il n’a jamais douté de l’importance des bagarres dans la LNH. Pour lui, peu importe les débats sur la sécurité et les commotions cérébrales, les combats font partie du hockey.
« Comment peux-tu dire que les bagarres sont mauvaises quand chaque personne dans l’amphithéâtre se lève, tout le monde regarde et tout le monde réagit sur les réseaux sociaux ? Ça fait partie de la game. »
Il a vu ce qui s’est passé lors de la Confrontation des 4 nations, où les frères Tkachuk ont mis le feu au match. Il sait que samedi pourrait être une soirée semblable. Et il veut en être.
Samedi soir, Xhekaj ne se contentera pas de jouer un match contre les Sénateurs. Il veut en faire un combat. Il veut corriger Brady Tkachuk, lui faire payer chaque provocation, chaque mise en échec vicieuse, chaque sourire moqueur.
Il veut redevenir “le Shérif”.
Et cette fois, il n’aura pas droit à l’erreur. C’est le moment de prouver que lorsqu’il jette les gants, c’est pour faire mal… et gagner.
Martin St-Louis doit capoter : Le “Shérif” est de retour, et il n’aime pas ça
Si Arber Xhekaj se réjouit à l’idée de sa confrontation avec Brady Tkachuk, une chose est certaine : Martin St-Louis, lui, déteste ce qu’il entend.
Il n’aime pas cette mentalité du “Shérif”. Il n’aime pas voir Xhekaj se déconcentrer et délaisser son rôle de défenseur pour jouer les redresseurs de torts.
St-Louis a toujours été clair : le Canadien ne veut pas d’un boxeur sur patins, il veut un défenseur robuste, intelligent, efficace dans toutes les zones de la patinoire.
Et pourtant, voilà que Xhekaj recommence. Voilà qu’il retombe dans le piège de son propre personnage, influencé par le battage médiatique, par son image, par tout ce qui entoure le “Shérif”.
St-Louis l’a déjà vu se perdre dans cette spirale. Il détestait quand Xhekaj jouait au dur et se voyait comme un simple bagarreur.
Il détestait le moment où il a lancé sa publicité pour les burgers “Le Shérif” de La Belle et le Bœuf, une initiative qui, selon plusieurs, n’a fait qu’alimenter son obsession pour son image au lieu de se concentrer sur son hockey.
Il détestait ces moments où Xhekaj semblait croire qu’il était avant tout un homme fort plutôt qu’un défenseur capable de faire la différence sur la glace.
Et là, tout recommence.
Tout ce qu’il a vu au tournoi des 4 nations l’a crinqué. Il a vu les frères Tkachuk imposer leur loi, il a vu les bagarres enflammer le match, il a vu la LNH célébrer ce moment comme un retour aux duels d’autrefois. Et ça l’a pompé.
Maintenant, il veut jouer aux héros. Il veut répondre, il veut rentrer dans le jeu, il veut prouver qu’il est encore le Shérif.
Mais pour Martin St-Louis, c’est une catastrophe.
Le coach du Canadien essaie de bâtir une équipe compétitive, disciplinée, qui sait choisir ses batailles intelligemment. Et là, Xhekaj veut tout jeter par la fenêtre juste pour satisfaire son égo, juste pour entretenir son image.
Le Shérif is back. Que St-Louis le veuille ou non.
Martin St-Louis a dû l’entendre toute la semaine. Les déclarations de Xhekaj, son désir d’affronter Brady Tkachuk, son excitation à l’idée de faire partie du “spectacle”. C’est de la mauvaise musique aux oreilles de St-Louis.
Il sait ce qui s’en vient. Un Xhekaj survolté, émotif, qui risque d’oublier l’essentiel : son rôle de défenseur.
Et St-Louis doit voir noir en ce moment. Il voit son joueur replonger dans ses mauvaises habitudes, influencé par tout ce qui l’entoure.
Mais cette fois, Xhekaj ne veut pas écouter. Il veut imposer sa loi.
Si Xhekaj entre sur la glace samedi soir avec une seule idée en tête – corriger Brady Tkachuk – alors Martin St-Louis n’aura plus aucun contrôle sur lui.
Le Canadien joue pour progresser, pas pour que Xhekaj règle ses comptes.
Mais le message ne passe plus. Xhekaj est dans sa bulle. Il veut prouver qu’il est encore le Shérif. Il veut redevenir un symbole. Et ça, St-Louis le voit venir de loin.
Le Shérif is back. Martin St-Louis va sauter une coche.