Il y a des étés comme l'été dernier où tout s’emballe dans la LNH, où les offres hostiles fusent et où les DG rivalisent de culot pour arracher des joueurs autonomes avec compensation à leurs rivaux.
Et il y a des étés comme celui de 2025. Un calme plat, un silence assourdissant, un vide presque suspect. Pourtant, les noms disponibles avaient de quoi exciter : Mason McTavish à Anaheim, Luke Hughes au New Jersey, et d’autres jeunes talents encore sans contrat.
Alors pourquoi rien ne bouge ? Pourquoi aucune équipe n’a osé déposer une offre hostile, malgré les succès récents des Blues de Saint-Louis avec Dylan Holloway et Philip Broberg ?
La réponse tient en deux mots : Gavin McKenna.
Comme l’a expliqué Elliotte Friedman dans son balado 32 Thoughts, l’ensemble des équipes de la LNH est terrorisé à l’idée de perdre une chance de repêcher McKenna à cause d’une offre hostile mal calculée.
Le principe est simple : une offre hostile coûte cher en choix de compensation. Si tu surenchéris sur un McTavish ou un Hughes, et que tu donnes en retour ton premier choix non protégé de 2026… tu risques de voir ce choix se transformer en le premier overall.
Et si ce premier overall donne droit à Gavin McKenna, tu passes à l’histoire comme le DG le plus ridicule du siècle.
Personne ne veut être ce DG-là.
Pourquoi McKenna fait si peur ?
Parce qu’il n’est pas seulement le consensus #1 du repêchage 2026.
Il est décrit comme un joueur générationnel. Plus qu’un McDavid, plus qu’un Crosby ? Certains recruteurs osent déjà le dire.
Un attaquant explosif, visionnaire, dominateur physiquement, et déjà prêt à changer le destin d’une franchise entière. Son nom circule depuis des années, et plus les mois passent, plus son aura grandit.
Résultat : chaque DG de la LNH protège son premier choix 2026 comme la prunelle de ses yeux.
À Montréal, cette peur est évidente.
Kent Hughes et Jeff Gorton le savent : malgré l’arrivée de Noah Dobson, la progression de Juraj Slafkovsky et l’intégration d’Ivan Demidov, le Canadien n’est pas à l’abri d’une saison qui déraille.
Les blessures.
L’absence d’un vrai deuxième centre établi.
Le fiasco Kirby Dach.
Tout ça fait en sorte que le CH pourrait encore finir dans la loterie. Et si tu te retrouves dans la loterie… et que tu as donné ton premier choix non protégé pour obtenir un Mason McTavish ou un Jordan Kyrou ? Tu pleures pour les 20 prochaines années.
McTavish, Kyrou, Crosby… tous hors de portée...
Anaheim a réclamé David Reinbacher dans les discussions pour Mason McTavish. Refus catégorique du CH.
Saint-Louis a sondé pour Jordan Kyrou. Le prix ? Un premier choix non protégé et un jeune défenseur. Refus encore.
Pittsburgh, dans les rumeurs de Crosby, aurait exigé Adam Engström + un premier choix. Encore refus.
À chaque fois, la raison est la même : Montréal ne veut pas sacrifier son premier choix 2026. Protégé ou non, intouchable.
Pourquoi ? Parce que tout tourne autour de McKenna
Dans l’esprit de Hughes, mieux vaut rater McTavish aujourd’hui que de rater McKenna demain.
Car si la saison tourne mal, ce choix pourrait devenir un trésor inestimable.
Il y a aussi un autre élément souvent oublié : le repêchage 2026 est exceptionnel.
Au-delà de McKenna, d’autres noms excitent les recruteurs : Keaton Verhoeff, défenseur droitier géant déjà comparé à Rasmus Dahlin.
C’est un repêchage qui s’annonce comme l'un des plus riches de l'histoire.
Et Montréal ne veut pas en sortir les mains vides.
On peut reprocher bien des choses à Kent Hughes, mais pas de manquer de calcul.
Depuis son arrivée, il a toujours agi en stratège.
Hughes aime bouger en août. Mais jamais il ne fait un pas qui compromet le futur.
Et dans le cas de McKenna, il a décidé que le risque était trop grand.
Cette même logique explique pourquoi, malgré les attentes, il n’y a eu aucune offre hostile majeure cet été.
McTavish, Hughes, Vilardi, Rossi… tous auraient pu en recevoir. Certains joueurs le souhaitaient même. McTavish, selon Friedman, « attendait une offre hostile » pour mettre de la pression sur Anaheim. Rien n’est venu.
Pourquoi ?
Parce qu’aucune équipe ne voulait perdre sa chance de repêcher McKenna.
Même les clubs prétendants, qui devraient théoriquement se soucier moins de la loterie, ont reculé. Parce qu’on ne sait jamais.
Le système de la LNH, censé favoriser la parité, paralyse aujourd’hui ses DG.
Car en protégeant leur futur, ils bloquent le présent.
McTavish pourrait être la solution immédiate à Montréal.
Kyrou aurait réglé le manque de vitesse.
Crosby aurait offert un conte de fées.
Mais personne ne bouge. Tout ça à cause d’un adolescent qui ne jouera pas dans la LNH avant deux ans.
Un risque calculé… mais à quel prix ?
Le problème, c’est que Montréal pourrait passer à côté d’occasions uniques.
Mason McTavish, un centre de 22 ans, déjà établi, pourrait devenir un pilier pour 10 ans.
Jordan Kyrou, un ailier explosif de 27 ans, pourrait donner immédiatement un punch offensif.
Sidney Crosby, même vieillissant, aurait changé la culture du vestiaire.
En refusant de donner un premier choix non protégé, Montréal s’expose à un autre risque : voir ses rivaux s’améliorer.
Detroit, par exemple, pourrait inclure Axel Sandin-Pellikka et un premier choix non protégé. La Caroline propose déjà Dominic Badinka + un choix.
Et si l’un de ces clubs raflait McTavish ou Kyrou pendant que le CH attend McKenna, le retard se creuserait encore.
Alors, qui a raison ?
Ceux qui disent qu’il faut « payer le prix maintenant » pour bâtir autour de Suzuki et Slafkovský ?
Ou ceux qui disent qu’il faut attendre McKenna comme le Messie et garder le choix de 2026 ?
À Montréal, le débat fait rage. Les partisans sont divisés.
Une partie rêve encore de Crosby ou McTavish et accuse Hughes d’être trop frileux.
Une autre comprend que McKenna est une occasion unique, et qu’il serait criminel de risquer de le perdre.
Ce qu’il faut retenir, c’est que tant que Gavin McKenna hantera l’horizon, le Canadien de Montréal restera immobile.
Pas d’offre hostile. Pas de choix non protégé sur la table. Pas de folie.
Oui, le CH veut être compétitif. Oui, il veut donner un deuxième centre à Suzuki. Oui, il rêve d’une explosion offensive avec Demidov, Hutson, Caufield, Suzuki et Slafkovský.
Mais tout s’arrête devant McKenna.
Un joueur générationnel qui n’a pas encore disputé un match dans la LNH bloque déjà les transactions et rend Kent Hughes paranoïaque à l’idée de sacrifier son futur.
Le problème, c’est que le hockey se joue maintenant. Et qu’à force d’attendre demain, Montréal pourrait encore rater aujourd’hui.