Bagarre sur le banc des Capitals: le Centre Bell rugit

Bagarre sur le banc des Capitals: le Centre Bell rugit

Par Marc-André Dubois le 2025-04-25

Ce n’est plus un match de hockey. C’était une guerre. 

En quelques secondes de pure folie, le Centre Bell s’est transformé en volcan en éruption, brûlant tout sur son passage. Tom Wilson, le grand dur de Washington, a fini le visage en sang. 

Josh Anderson l’a défié sans reculer d’un pouce sur le banc des Capitals!

Arber Xhekaj a planté ses bottes au sol et a protégé son équipe comme un shérif qui défend son village contre une horde sauvage.

Et tout cela, devant 21 105 partisans en feu, hurlant leur amour pour une équipe qui refuse de mourir.

C’est pour ça qu’on fait jouer Arber Xhekaj.

Pas pour ses passes parfaites. Pas pour son style raffiné. Pour ce moment-là.

Oui, Xhekaj a commis une erreur plus tôt dans le match. Une relance ratée, un revirement, un but encaissé. Un cauchemar de défenseur en séries éliminatoires.

Mais Martin St-Louis a résisté à la tentation facile de le clouer au banc.

Il a fait ce que tout grand coach doit faire : il a fait confiance à son guerrier.

Et quand le moment est venu de se battre, de montrer que Montréal n’est pas une équipe de touristes, c’est Xhekaj qui était là. Pas Struble. Pas Savard. Pas Matheson.

Xhekaj.

La bataille a éclaté en fin de deuxième période. Tom Wilson, fidèle à sa réputation, a voulu imposer sa loi. Il a commencé à s’en prendre à Cole Caufield, à bousculer Nick Suzuki, à jeter son poids contre tout ce qui bougeait.

Mais cette fois, il n’était pas seul.

Cette fois, il a trouvé Josh Anderson sur son chemin.

Et derrière Anderson… il y avait Xhekaj.

En quelques secondes, les bancs se sont vidés. Les gants ont volé. Au point qu'Anderson s'est retrouvé sur le banc des Capitals à se battre avec Tom Wilson.

Et le Centre Bell hurlait sa rage et son amour. Tom Wilson n’a pas eu le dernier mot cette fois. Il est reparti au vestiaire ensanglanté. Défait. Pas seulement physiquement. Humilié psychologiquement.

Le message était clair : le Canadien n’était plus leur punching bag.

Grâce à qui? Grâce à Arber Xhekaj. Grâce à Martin St-Louis, qui a eu le courage de garder son shérif en selle malgré l’erreur du début de rencontre.

Ce qu’on voit au Centre Bell, c’est plus qu’un match. C'est une bataille historique.

Depuis le début de cette série, Montréal bouillait. Frustrée par les décisions de Martin St-Louis, frustrée de voir Xhekaj dans les gradins, frustrée de voir Tom Wilson faire la pluie et le beau temps sans opposition.

Ce soir, cette frustration a explosé comme une grenade dans un vestiaire. On n’avait pas entendu un tel vacarme depuis les exploits de Jaroslav Halak en 2010.

Les partisans ne voulaient plus seulement une victoire. Ils voulaient une bataille. Une preuve que cette équipe avait du cœur, des tripes, de la fierté.

Et ils l’ont eue. Il faut le dire franchement : Martin St-Louis a sauvé sa peau ce soir.

Si Xhekaj avait été laissé dans les gradins une fois de plus… si Wilson avait fait la loi encore sans réplique… le Centre Bell aurait pu se retourner contre son propre entraîneur.

Mais St-Louis, qu’on a tant critiqué, a enfin tendu l’oreille. Il a écouté son vestiaire. Il a écouté sa province. Et il a remis Xhekaj dans la bataille.

Ce qui s’est passé en fin de deuxième période, ce n’est pas qu’une bagarre. C’est une déclaration de guerre territoriale.

Le Centre Bell est à nous. Vous ne viendrez pas frapper nos petits gars impunément. Vous ne ferez pas peur à nos jeunes.

Cole Caufield, qui avait l’air d’un enfant terrifié lors des deux premiers matchs, reprend vie après la mêlée. Même Nick Suzuki semble plus grand sur ses patins. Lane Hutson bouge mieux la rondelle.

Tout le monde se sent plus grand, plus fort, plus vivant. Ce n’était pas élégant. Mais c’était essentiel. Les puristes hurleront que ce n’est pas du “beau hockey”. Qu’on devrait jouer avec finesse et discipline. Qu’une bagarre n’est pas la solution.

Ils n’ont rien compris.

Dans une série éliminatoire, l’émotion est la solution. Et plus que jamais, Montréal croit en son équipe.