C’est officiel : le dossier Lane Hutson est en train de virer en cauchemar, et pas seulement à Montréal.
Ça dépasse largement le cadre d’une simple négociation de contrat ou d’un père trop bavard.
On est maintenant rendu au cœur de ce que la LNH déteste le plus : un malaise public, qui éclabousse tout le monde.
Tout a commencé par une phrase de Rob Hutson, le père de Lane, dans un balado obscur animé par Grant McCagg. Une phrase lancée avec la légèreté d’un verre de vin trop vite bu :
« Mes garçons sont aussi Canadiens. » Sous-entendu : si USA Hockey ne veut pas de Lane, il pourrait très bien finir par enfiler l’unifolié du Canada.
Un genre de chantage à peine voilé, qui a fait l’effet d’une bombe.
Parce que dans la communauté du hockey, ça ne se fait pas.
C’est comme si tu disais à ton patron : « Donne-moi une augmentation, sinon j’m’en vais travailler pour le compétiteur. »
Tu viens de briser le lien de confiance. Tu viens de transformer une discussion professionnelle en affaire personnelle.
Le problème, c’est que ça ne reste jamais entre quatre murs.
Ça circule, ça se répète, ça se déforme. Et rapidement, c’est arrivé jusqu’au podcast le plus écouté du monde du hockey : Spittin’ Chiclets.
Paul Bissonnette, Ryan Whitney et surtout Keith Yandle s’en sont donné à cœur joie.
« On parlait de McDavid, pis là vous m’avez coupé pour parler du père d’Hutson qui joue au James Bond vilain avec USA Hockey. » - Ryan Whitney.
Mais c’est Keith Yandle qui a sorti le bazooka.
« Ce qu’il a dit, c’est qu’ils sont aussi Canadiens. Et immédiatement, quelqu’un a rappelé qu’il faut attendre quatre ou cinq ans sans compétition internationale avant de pouvoir changer de pays. C’est fou. Jusqu’à ce que Donald Trump entende ça et dise : ‘Ah ouais, tu veux pas vivre ici? Ben salut, buddy.’ »
La salle virtuelle éclate de rire, mais Yandle n’en reste pas là. Il enfonce le clou.
« Ce gars-là, je le connais pas. Je sais que son fils est un super joueur, j’adore son jeu. Mais il doit fermer sa gueule. Reste en dehors de ça. Est-ce qu’il appelle au travail de son fils pour demander une augmentation? »
Et là, la phrase qui tue :
« Si j’étais Bill Guérin, j’lui dirais : tu étais sur la liste, mais maintenant, tu n’y es plus. Il n’y a aucune chance que je prenne ce kid-là, juste à cause de son père. »
Boum. Voilà. C’est dit.
Devant des centaines de milliers d’auditeurs.
L’étiquette est collée : Lane Hutson, ce n’est pas juste un jeune prodige de 21 ans qui a déjà raflé le Calder.
C’est un dossier à problème, parce qu’il traîne un « crazy hockey dad » derrière lui.
Dans un monde aussi cruel que celui du hockey professionnel, ça vaut toutes les insultes.
Un DG, ça peut pardonner un joueur distrait en défensive.
Ça peut pardonner un agent gourmand. Mais un père qui parle trop? C’est le baiser de la mort.
Ce n’est pas juste une théorie. Yandle, ancien joueur respecté, l’a dit noir sur blanc :
« Quel DG veut amener un tel casse-tête pour un tournoi de deux semaines? »
Imaginez la scène : Team USA, en pleine préparation olympique.
Les médias demandent : « Pourquoi Lane n’est pas sur la première vague du powerplay? »
Et derrière, t’as un père qui sort dans un balado pour dire que son fils est maltraité.
Tu veux ça, toi, comme distraction? Personne ne veut ça.
Et c’est là que le bât blesse.
Lane Hutson, lui, n’a rien demandé. C’est un kid qui travaille, qui garde le sourire, qui encaisse tout. Mais ce qui aurait dû être un été de rêve s’est transformé en procès public.
Rappelons-le : Hutson sort d’une saison de 66 points comme recrue.
Une saison de rêve. Le Canadien devrait être en train de célébrer son joyau, de le verrouiller à long terme, de l’afficher partout comme visage du futur.
Mais non. On parle de son père. On parle de ses négos qui traînent. On parle de son rôle possiblement diminué à cause de l’arrivée de Noah Dobson.
Et maintenant, on parle de Bill Guérin, DG de USA Hockey, qui serait en furie.
Est-ce vrai? Disons simplement que si un gars comme Keith Yandle ose dire en ondes que Guérin rayerait Hutson de sa liste, c’est qu’il a entendu des choses.
Parce que ce genre de sortie publique ne sort pas de nulle part.
Tout ça pour quoi? Pour une phrase de trop. Pour un père incapable de laisser son fils respirer.
Et le pire? Ça ne s’arrête pas là.
Sur la glace, Hutson va en manger toute l’année.
Yandle l’a dit : « Imaginez l’abus qu’il va subir cette saison. »
Déjà que chaque joueur veut tester la solidité du petit génie offensif du CH, maintenant ils auront une raison de plus : lui rappeler que son père a foutu le bordel à Team USA.
Les partisans, eux, sont divisés. Certains défendent Lane en disant qu’il ne mérite pas d’être jugé pour les paroles de son père.
D’autres se disent déjà fatigués par la saga.
Et à Montréal, où tout prend toujours des proportions énormes, la patience est mince.
Un constat brutal s’impose : ce fiasco a déjà coûté cher.
Pas en dollars, pas encore. Mais en image.
Hutson passe de la nouvelle étoile intouchable à un joueur associé à des distractions.
Ça colle, ce genre d’étiquette. Et une fois que c’est collé, bonne chance pour l’enlever.
Imaginez maintenant la position de Kent Hughes.
Son joyau est pris dans une tempête qu’il n’a pas déclenchée, mais qui complique toutes ses négos.
Comment tu payes 10 millions à un joueur dont l’entourage menace à gauche et à droite?
Comment tu expliques ça à Suzuki, Caufield, Slafkovsky?
La vérité, c’est que tout le monde perd.
Hutson perd en crédibilité. Le Canadien perd du momentum. USA Hockey perd un talent. Et les partisans perdent patience.
Et tout ça à cause d’un père incapable de rester dans l’ombre.
Lane Hutson est en train de vivre le premier vrai cauchemar de sa carrière.
Pas sur la glace. Pas contre Crosby, pas contre McDavid. Mais contre son propre camp.
Et la seule vraie question qui reste, c’est : combien de temps avant que ça explose pour de vrai?
Parce que si Bill Guérin est vraiment en furie, comme Yandle l’a laissé entendre, alors l’avenir olympique de Hutson est déjà mort-né.
Et ça, pour un jeune Américain, c’est une blessure qui ne guérit jamais.
Ouch ...