Transaction Montréal-New York: Mathieu Darche ouvre la porte à Kent Hughes

Transaction Montréal-New York: Mathieu Darche ouvre la porte à Kent Hughes

Par David Garel le 2025-10-14

Mathieu Darche a menti. Et dans la LNH, surtout dans un marché aussi impitoyable que New York, un mensonge stratégique peut coûter une saison. Voire un vestiaire. Voire une franchise.

Quand Darche a été nommé directeur général des Islanders au printemps 2025, il s’est présenté avec aplomb, posant sa main sur l’épaule de Patrick Roy et promettant une seule chose : pas de reconstruction. Pas question de démolir le noyau.

Barzal? Intouchable. Horvat? Intouchable. Sorokin? Le mur devant les buts. Dobson? Comme Patrick Roy n'en voulait plus, Darche a pu l'échanger pour les choix 16 et 17 (Victor Eklund et Kashawn Aitcheson).

On allait miser sur le caractère, l’identité, et une course aux séries dès la saison 2025‑2026. C’était un discours rassurant, structuré, presque présidentiel.

Mais cinq mois plus tard, tout ce qui tenait debout à Long Island commence à se fissurer. Et tout ce que Darche avait promis, il est en train de le trahir. Spectaculairement.

La transaction de Noah Dobson à Montréal a été la première bombe qui avouait la reconstruction. En cédant un défenseur droitier de 25 ans, auteur d’une saison de 70 points il y a deux ans, Darche a envoyé un message fort.

Mais un message qui contredisait chaque mot prononcé lors de sa nomination.

Officiellement, il parle de flexibilité. De vision à long terme. Mais dans les coulisses, on sait : Darche reconstruit. Et il tente de le cacher.

Au moins, c'était le désir de Roy de se débarrasser de Dobson, alors la transaction n'a pas été critiquée à l'interne,  surtout que le coach continuait de dire qu'il avait une équipe de séries même si son défenseur étoile était parti. 

Mais Roy et Darche ont oublié quelque chose de primordial. Dobson, c’était l’ami de Mathew Barzal. Un leader silencieux, mais respecté dans le vestiaire. Un joueur que Patrick Roy veut absolument garder. 

Le problème est que Barzal est tanné de Long Island et veut partir, surtout après le début catastrophique des Islanders.

Et voilà que le nom d’Ilya Sorokin a circulé à Utah cet été, dans un deal avorté impliquant le 4e choix total. On parle ici d’un gardien élite, encore dans son prime.

Le gardien que Patrick Roy veut comme fondation de son système. Si Sorokin part, c’est fini. Le rideau tombe. Et Roy n’aura plus aucun levier.

Et que dire de Bo Horvat? Le vétéran ne parle pas souvent. Mais selon plusieurs sources internes, il est furieux. Dobson était un symbole de stabilité pour lui. Un gage que l’équipe voulait gagner.

En le perdant, Horvat voit son engagement de huit ans devenir un piège à long terme. Il a signé pour être compétitif, pas pour perdre 55 matchs par saison dans l’anonymat de l’État de New York.

Et Mathew Barzal? Le joueur-franchise. L’électrisant patineur de 28 ans, sous contrat jusqu’en 2031. Lui aussi voit les fissures. Lui aussi comprend que ce qu’on lui avait promis, ce n’est plus du tout ce qui se construit. Et contrairement à Horvat, Barzal a un profil qui peut attirer plusieurs équipes... dont le Canadien de Montréal.

Il est francophone, polyvalent, rapide, et hautement valorisé dans par le duo Gorton-Hughes. Si les rumeurs d’un départ de Sorokin ou de Horvat se confirment, le nom de Barzal va exploser dans les coulisses de la LNH.

Et son salaire de 9,1 M$ jusqu'en 2031 serait logique, vu qu'il ne dépasserait pas Noah Dobson, le plus haut salarié du CH.

Et Patrick Roy dans tout ça?

Il a été trahi. Lâché. Trompé. Quand il a accepté de revenir dans la LNH, ce n’était pas pour devenir le visage d’une reconstruction.

Roy avait exigé des garanties. Darche les lui a données. Mais aujourd’hui, il se retrouve coincé avec un vestiaire désorienté, un DG qui joue double-jeu, et une hiérarchie brisée.

Pire encore : on murmure que Darche le pousse doucement vers la sortie. Que le plan est d’implanter un coach plus jeune, plus "coachable", plus “moderne” dès la saison prochaine. Roy ne dira rien. Pas tout de suite. Mais il grince des dents. Et dans son entourage, on parle d’un homme “abasourdi” par ce qui arrive en ce moment.

Mais il ne peut pas se plaindre. C'est lui qui ne voulait plus de Dobson. Il ne savait tout simplement pas que son vestiraire allait s'écrouler de cette façon.

À Montréal, les radars sont en éveil total.

Kent Hughes a déjà frappé un coup de circuit avec Dobson. Et il n’en a pas fini avec Long Island. Le CH a besoin d’un deuxième centre gaucher. Kirby Dach ne fait pas le travail. (et il est droitier). Dvorak manque cruellement depuis qu'il est parti à Philadelphie. Et le rêve Horvat est plus vivant que jamais.

Bo Horvat, 30 ans, robuste, fiable, 8,5 M$ jusqu’en 2031. C’est exactement ce qu’il manque au CH pour équilibrer ses trios.

Horvat serait abordable. Darche veut des choix? Hughes a un 1er choix 2026, qu’il pourrait protéger top-10 et offrir avec un espoir comme Beck ou Struble. Rien d’intouchable ici.

Et si Barzal devient disponible? Le prix monte. Mais le fit est réel. Barzal avec Caufield? Barzal avec Demidov? Ça change tout. C’est un joueur de premier trio, capable de jouer au centre ou à l’aile. Et Gorton connaît parfaitement son profil.

Si Darche continue de vendre, Hughes n’attendra pas la date limite. Il va appeler. Il va tester. Et il pourrait voler un deuxième morceau des Islanders.

Le plus troublant, c’est que Darche fait tout ça sans l’assumer. Il parle de “reset dynamique”. Il nie la reconstruction. Il nie avoir menti. Mais les faits sont là : Dobson est parti. Sorokin est sur le bloc. Horvat est frustré. Barzal est inquiet. Roy est silencieux. Et le vestiaire est en train de se déliter.

Ce n’est pas une transition. C’est un effondrement progressif.

Et à chaque semaine qui passe, Montréal devient plus pertinent dans cette équation. Le CH a l’espace, les espoirs, les choix. Il a déjà transigé avec Dobson. Pourquoi s’arrêter là?

Et si c’était planifié?

Certains observateurs vont plus loin : Darche aurait planifié ce virage dès sa nomination. Il aurait dit aux propriétaires ce qu’ils voulaient entendre. Il aurait dit à Roy ce qu’il avait besoin d’entendre. Et une fois en poste, il aurait discrètement mis en marche son projet de reconstruction.

Dobson, premier domino. Horvat, Barzal, Sorokin, Anders Lee… les prochains?

Une chose est certaine : la confiance est rompue. Et dans un marché comme New York, un DG ne survit pas longtemps quand il ment au coach, aux fans et aux joueurs.

À Long Island, les joueurs doutent. L’entraîneur se sent trahi. Et le public commence à comprendre que le virage est réel. Pendant ce temps, à Montréal, Kent Hughes affine ses scénarios. Il a déjà gagné Dobson. Il peut maintenant gagner Horvat. Ou même Barzal.

Tout dépendra du prochain mouvement.

Si Sorokin tombe… le reste suivra.

Et le CH, en embuscade, pourrait frapper encore. Parce qu’en 2025, Montréal ne reconstruit plus. Il attaque.