Bombe à Laval: Pascal Vincent répond aux rumeurs de démission

Bombe à Laval: Pascal Vincent répond aux rumeurs de démission

Par Marc-André Dubois le 2025-06-05

Pascal Vincent explose : “Je ne vais nulle part!”

C’est une véritable bombe qui a éclaté ce jeudi matin dans l’univers du Rocket de Laval.

Alors que l’entraîneur-chef Pascal Vincent venait tout juste de refermer le chapitre douloureux de l’élimination contre les Checkers de Charlotte, une rumeur dévastatrice — signée Marco Normandin — a circulé à la vitesse de l’éclair : Vincent quitterait Laval pour devenir entraîneur adjoint dans la LNH, soit aux Islanders de New York de Patrick Roy, soit au Lightning de Tampa Bay.

Mais Vincent n’a pas mis de gants blancs. Il a convoqué les journalistes. Il a regardé droit dans les caméras. Il a frappé fort. Très fort.

Pascal Vincent n’a pas seulement balayé les rumeurs de départ, il les a carbonisées.

« Ce qui va se passer dans le futur? Je ne sais pas, a-t-il lancé avec franchise jeudi matin. Aujourd’hui, je suis ici. Ça tourne vite dans le monde du hockey… »

Et puis, vient le moment de vérité : 

« Retourner dans la Ligue nationale, je ne me le suis jamais caché, ’est la meilleure ligue au monde avec les meilleurs joueurs et les meilleurs entraîneurs. C’est l’objectif personnel. Mais je l’ai vécu, donc d’y retourner, est-ce que c’est vraiment ce que je veux? »

 L’aveu est là, en pleine lumière : l’odeur de la LNH n’a plus le même parfum qu’avant. La vie à Laval l’a changé.

« C’est chez nous ici. Mes parents sont proches, je peux les aider s’ils ont besoin d’aide. Un samedi ou un dimanche matin, je peux aller déjeuner avec eux. Il n’y a pas de valeur à ça », a-t-il confié, ému.

Pour un homme qui a sillonné Winnipeg et Columbus pendant des années, ce retour aux sources a valeur de renaissance. Il a aussi reconnu que le Rocket lui offre quelque chose que même la LNH ne garantit pas : 

« De faire partie du Rocket de Laval, c’est au-delà de la différence entre la Ligue nationale et la Ligue américaine. » 

Et même s’il n’écarte pas totalement un poste d’adjoint si un projet irrésistible se présente, il martèle : 

« Je me considère un entraîneur-chef. Pour que je quitte pour un poste d’assistant dans la LNH, il faudrait que ce soit une situation où je vais continuer d’apprendre et continuer de progresser en tant qu’entraîneur. Ça prendrait une offre que je ne peux pas refuser pour que je quitte. En ce moment, je ne me cherche pas une job. »

Un démenti clair. Une déclaration tranchante. Un doigt pointé directement vers la rumeur de sa démission.

Ce que Vincent ne dit pas, mais que tout le monde sait, c’est qu’il lui reste deux années de contrat à Laval. Et pas pour des pinottes. On parle d’un salaire d’environ 300 000 $ par année, une somme colossale pour un poste d’entraîneur-chef dans la Ligue américaine.

Pourquoi irait-il s’enterrer comme assistant sous la dictature vocale d’un Patrick Roy ou l’intensité clinique de Jon Cooper, à Tampa Bay, pour un rôle secondaire et une visibilité réduite? 

Est-ce que Vincent est en train de jouer la carte de la stabilité… ou cherche-t-il simplement à sauver la face après avoir été écarté sans ménagement par les Penguins de Pittsburgh qui ont choisi Dan Muse à sa place comme coach en chef?

Son ton en disait long. Ce n’était pas une simple mise au point. C’était une déclaration de guerre. On aurait cru un politicien pris dans un scandale de financement illégal : regard fixe, mâchoire serrée, respiration courte. Et pourtant, malgré ses protestations, le malaise était évident.

« En ce moment je ne me cherche pas une job. »

Une phrase limpide. Peut-être trop limpide.

Une phrase qui claque comme une tentative de dissuasion… ou une préparation habile pour renier ses mots dans trois semaines.

Est-ce qu’il ment? Est-ce qu’il joue la montre? Ou est-ce que Marco Normandin a lancé une rumeur sans fondement? Ce n'est pas son genre. Rappelons que Normandin est celui qui a obtenu le scoop de la transaction avortée entre Montréal et Anaheim la saison dernière au repêchage, alors que Logan Mailloux prenait le chemin d'Anaheim avec le 21e choix au total pour Trevor Zegras.

Mais quand le CH a vu qu'il pouvait sélectionner Michael Hage, la transaction a été annulée par Kent Hughes. Cette information vérifique a été confirmée par Radio-Canada par la suite.

Bref, Marco Normandin ne parle pas pour rien dire.

La vérité se situe peut-être entre les deux.

Car il ne faut pas l’oublier : Pascal Vincent sort d’un cauchemar. Il a vu son équipe, la meilleure de la saison régulière, se faire balayer sans ménagement par une équipe plus expérimentée. Il a vu ses jeunes guerriers vider le réservoir pour lui, seulement pour finir avec une rondelle dans le filet et une autre saison qui se termine trop tôt.

Et pire encore : il croyait avoir une chance réelle avec les Penguins de Pittsburgh. Il pensait avoir convaincu. Il espérait un appel. À la place, Dan Muse a été nommé dans son dos.

Ce n’est pas une semaine, c’est un effondrement. Et peut-être que, dans ce chaos, le nom de Patrick Roy — ou de Tampa Bay— a bel et bien été murmuré dans son oreille. Peut-être qu’une offre s’en vient.

Mais Vincent ne veut pas être vu comme celui qui abandonne Laval. Pas maintenant. Pas après une défaite. Pas après avoir pleuré dans le vestiaire.

Malgré le ton ferme employé en conférence de presse, le coach laisse une porte entrouverte, et ça ne passe pas inaperçu. Son discours est habilement construit : il réfute les rumeurs, mais pas l’hypothèse.

En insistant sur le fait que ça prendrait une offre qu’il ne peut pas refuser, il protège son image publique à Laval, tout en évitant de passer pour celui qui abandonne le navire. Pour plusieurs observateurs, cette déclaration sent la stratégie : ne pas faire de vagues avant un éventuel départ déjà ficelé en coulisses.

Il faut aussi se poser la vraie question : et si Pascal Vincent disait la vérité?

Et si, malgré la tempête, malgré la frustration, malgré les coups bas, il décidait vraiment de rester? De bâtir une dynastie à Laval? De prouver à Kent Hughes et Jeff Gorton qu’il est l'homme de la situation?

Ce serait un coup de maître. Une preuve de caractère. Un doigt d’honneur à tous ceux qui le voyaient fuir.

Le problème, c’est que les gestes pèsent plus lourd que les mots. Vincent a eu un conflit avec Kent Hughes et Jeff Gorton pour choisir son gardien dans les séries, alors que les dirigeants du CH voulait un système d'alternance.

Vincent a décidé de vivre et mourir avec Cayden Primeau. Et il s'est écroulé. Le lien de confiance avec la direction du CH a été affecté. Et même s’il jure vouloir rester, le doute est installé.

« Ça prendrait une offre que je ne peux pas refuser. »

La question est simple : et si cette offre arrive demain matin? Est-ce qu’on reverra Pascal Vincent au centre de la glace de la Place Bell en octobre? Ou sera-t-il derrière un banc de la LNH, même dans l’ombre?

Aujourd’hui, il nie. Demain, tout peut changer.